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Gilles Andres (CMS- AFA).
Renseignements cliniques et
thérapeutiques que l'on peut tirer de l'étymologie des caractères chinois
désignant le bas du dos. |
L’intérêt pour la sinologie peut prendre des
aspects très variés. Un des plus simples qui nous concerne directement est
l’étude des caractères qui désignent les parties anatomiques du corps humain.
Savoir quels idéogrammes et quel sens caché
recouvrent les noms chinois des régions anatomiques sont source de
renseignements pour mieux comprendre nos patients et la pathologie qui les
perturbe.
Ainsi le caractère bei qui signifie le dos est composé du radical de la chair et de
l’idéogramme bei qui signifie le
nord. Le dos c’est le nord de la chair, le
nord dans l’homme ce qui
correspond bien à la position de l’homme chinois tourné face au sud. Le nord
correspond au rein et à l’élément eau. L’eau est le monde des possibles, c’est
pourquoi les douleurs et la pathologie du dos traduisent souvent un trouble ou une difficulté dans le
développement des possibilités de l’être.
De même yao,
les lombes, est composé de la chair et du caractère yao qui signifie vouloir. Les lombes sont donc le lieu de la
manifestation de la volonté et correspondent au rein et au vouloir vivre (zhi). L’atteinte de la région lombaire
concerne généralement des perturbations en lien avec les désirs profonds de la
personne.
Kao,
le coccyx, est composé du cadavre et du nombre 9. L’association du cadavre et
de 9 évoque une idée de mort et de résurrection. Probablement faut-il
comprendre les troubles de cette région comme une difficulté à renaître et à
s’éveiller.
Ces considérations succinctes montrent que l’étude des caractères chinois peut fournir des indications précieuses pour approcher avec un regard différent et plus complet nos patients et leurs pathologies. Ainsi un petit effort sinologique peut être source d’une grande connaissance clinique et thérapeutique.