Medline Méridiens

Dans le syndrome de l’oeil sec, l’acupuncture est plus efficace que les larmes artificielles

Comparaison entre acupuncture et larmes artificielles (AT) par le test de Schirmer (SIT). L'acupuncture est plus statistiquement plus efficace : la différence moyenne standardisée globales (SMD) = 1,47 ; IC95% : 0,58 -2,36 ; p=0,001 ; mais grande hétérogénéité I2 = 94% (p < 0.00001).


L’efficacité de l’acupuncture chez les patients atteints du syndrome de l’œil sec reste controversée. Afin d’en déterminer une preuve d’efficacité, une méta-analyse a été réalisée avec une recherche dans les bases de données Pubmed, Ovid, la bibliothèque Cochrane, CNKI et Wanfang prenant en compte tous les essais cliniques jusqu’à la date du 1 octobre 2014. Les critères de jugement étaient le test de Schirmer (TS), l’évaluation de la coloration de la surface cornéenne à la fluorescéine (CFS) et le test de stabilité du film lacrymal (TBUT : tear break up time). Sept essais contrôlés randomisés (ECR) ont été inclus : 198 patients traités par acupuncture et 185 par larmes artificielles (exclusion : les ECR traitant du syndrome de Sjögren, les ECR dont les patients bénéficiaient d’un traitement par moxibustion ou non traités par larmes artificielles dans le groupe témoin).Les 7 ECR retenus

Les points généralement utilisés étaient : 1VB, 5ES, yintang, 4GI, 3IG, 3F, 6R, 5TR, 14VB, 2V, 2ES, 2V, 20VG, taiyang, 1ES, 6RA, 40ES, 23VG, 20GI, 10RA, 36ES. Dans le groupe traité par acupuncture, la stabilité du film lacrymal était significativement plus longue que celle du groupe larmes artificielles après le traitement (p < 0,00001). Le TS était significativement plus élevé dans le groupe acupuncture versus groupe larmes artificielles après traitement (p = 0,001). Les CFS des patients dans le groupe acupuncture étaient aussi significativement améliorés par rapport à ceux du groupe larmes artificielles (p<0,0001). En conclusion, l’acupuncture est efficace chez les patients atteints de sécheresse oculaire, en partie mieux que le traitement de larmes artificielles. Toutefois, cette méta-analyse inclut des ECR de petites tailles, de faible qualité méthodologique et d’une durée de traitement courte. De ce fait, il est nécessaire de réaliser des essais contrôlés randomisés en double aveugle, de grande puissance avec une longue durée de traitement. De même, il existe une hétérogénéité importante nécessitant des méthodologies similaires.


 

Voir en ligne : Yang L, Yang Z, Yu H, Song H. Acupuncture therapy is more effective than artificial tears for dry eye syndrome : evidence based on a meta-analysis. Evid Based Complement Alternat Med. 2015 ;2015:143858. doi : 10.1155/2015/143858.

 

Acupression et électroacupuncture : il n’y a pas de différence dans la réponse corticale


Les études en IRM fonctionnelles objectivent que les stimuli acupuncturaux entraînent un effet dans la zone sous-corticale. Mais il existe aussi une action sur l’aire primaire somatosensorielle (S1). A partir d’une magnétoencéphalographie tête entière (MEG), les auteurs ont donc analysé l’effet sur cette zone S1 de 15 minutes d’électroacupuncture (EA) et l’acupression (AP) afin d’évaluer les différents types de simulation d’acupuncture. Il s’avère que les deux formes d’acupuncture entrainent une diminution significative des amplitudes de réponse après cinq minutes de stimulation. Toutefois, la latence de ces baisses a été plus précoce par EA ( 30 ms après le stimulus) que par AP (> 100 ms). En conclusion les deux formes d’acupuncture (EA et AP) agissent sur la zone SI, de concert avec leurs effets sur la régulation sous-corticale endogène antalgique. Donc ces thérapies ont un potentiel de traitement touchant la zone S1 et éventuellement peut modifier la neuroplasticité. Une étude plus approfondie au sein des populations neuropathiques serait nécessaire afin de l’évaluer.


Efficacité de l’acupuncture dans les coliques chez le nourrisson


La colique infantile est une affection commune et très courante chez le nourrisson. Voici l’étude de Marianne Reinthal et coll. qui confirme l’étude parue fin décembre 2010 par une autre équipe suédoise montrant que l’acupuncture minimale réduisait les pleurs des nourrissons souffrant de coliques(ECR portant sur 90 nourrissons). Cette étude de série de cas de Reinthal vise à documenter les symptômes de la fonction gastro-intestinale et leur évolution après l’acupuncture minimale dans un grand groupe d’enfants ayant des coliques infantiles. Elle a inclus 913 nourrissons avec des poids et tailles normaux à la naissance. L’âge du nourrisson moyen était de 5,4 semaines lorsque les observations ont commencé, et ils présentaient des symptômes de coliques depuis deux semaines après la naissance. La stimulation légère du 4GI (hegu) a été réalisée pendant 10-20 secondes, bilatéralement tous les jours pendant une moyenne de 6,2 jours consécutifs. Un questionnaire avec des échelles de notation verbale pour l’évaluation des parents a été utilisée avant et après la période de traitement. Résultats : la fréquence de la défécation a été réduite à 1-4 fois / jour. Les parents ont également évalué leur impression sur les symptômes des coliques des nourrissons, y compris les pleurs. Tout a été amélioré dans 76% des cas. En conclusion l’acupuncture minimale au 4GI dans la colique infantile est une procédure de traitement efficace et facile. Pas d’effets secondaires graves.