
Prophylaxie de la rhinite allergique saisonnière : étude d’un protocole de traitement chronoacupunctural à partir d’un cas clinique pédiatrique

Résumé. Introduction. La base de la Médecine Chinoise s’appuie sur le concept du Temps et de ses Rythmes. Les Branches Terrestres (地支, dìzhī) et les Troncs Célestes (天干, tiāngān), à l’origine du cycle sexagésimal, permettent de prévoir l’émergence d’une éventuelle chronopathologie. À différencier de la rhinite perannuelle, la rhinite saisonnière en rapport avec certains facteurs environnementaux est de ce fait l’une de ces chronopathologies que l’on pourrait prévenir.
Méthodes. Une étude épidémiologique de type cas-témoins portant sur sept-mille-trois-cent-quarante-deux actes vus en cabinet médical a évalué ainsi les possibles liaisons entre les saisons et la chronopathologie. Un protocole de traitement acupunctural appliqué par moxibustion électrique chez un enfant présentant une rhinite allergique saisonnière invalidante a été ainsi mis en place.
Résultats. Il s’avère que la finesse des observations chinoises corrélant ainsi les allergies au printemps avec le couple zujueyin (Foie) – zushaoyang (Vésicule-Biliaire) est confirmée, selon la méthode du cosinor, par la découverte d’un rythme circannuel des syndromes allergiques avec une acrophase printanière. Par ailleurs, ce protocole mis en pratique chaque année chez cet enfant vu à la fin de l’hiver, et cela pendant neuf ans, a permis de réduire nettement la prise des antihistaminiques. La qualité de vie s’en est trouvée améliorée avec disparition quasi-complète de la rhinite, de la conjonctivite et du prurit. La recherche du mode d’action physiopathologique par acupuncture expérimentale, l’état des lieux des méta-analyses et des essais comparatifs randomisés (ECR) objectivent qu’effectivement la chronothérapie par acupuncture à visée préventive offre une perspective de traitement non négligeable dans la rhinite allergique saisonnière.
Conclusion. La chronoacupuncture et ses techniques associées apportent une contribution utile, efficace et sans effets indésirables dans la prophylaxie de la rhinite allergique saisonnière.
Mots clés : Moxibustion – allergie – rhinite allergique saisonnière – chronoacupuncture – printemps – cosinor – prophylaxie – pédiatrie
Anosmie, à propos d’un cas clinique : intérêt de l’acupuncture et techniques associées
Résumé. Introduction. L’anosmie, secondaire à une destruction du neuroépithélium olfactif peut avoir pour étiologies les rhinites, sinusites liées à des infections virales, les obstructions nasales en rapport avec une allergie, les tumeurs, la destruction des voies centrales comme la maladie d’Alzheimer, la sclérose en plaques ou les traumatismes crâniens. En dehors des traitements liés à l’obstruction du flux nasal, aucune thérapeutique n’a prouvé son efficacité. Qu’en est-il de l’acupuncture et techniques associées ? Méthodes. A partir d’une étude de cas d’une femme de 58 ans présentant une anosmie associée à une agueusie, survenue dix ans auparavant à la suite d’un accident de ski, un protocole de soins s’intéressera à traiter le Mouvement taiyin (Poumons-Rate) et le couple shouyangming – shoutaiyin en électroacupuncture (EA) à une fréquence de 1,2 Hz sur les points sanyinjiao (Rt6), gongsun (Rt4), hegu (GI4), yingxiang (GI20) mais aussi par acupuncture manuelle sur quchi (GI11), zhongfu (P1), shangyang (GI1), yinbai (Rt1), zhangmen (F13), lieque (P7), yintang (M-HN-3), zhongwan (VC12), tianzhu (V10). Ce protocole est discuté à lumière des mécanismes physiopathologiques selon la médecine chinoise, la médecine fondée sur les preuves et également selon l’acupuncture expérimentale. Résultats. L’amélioration des troubles olfactifs et dans une moindre mesure l’agueusie, est obtenue en quelques séances et maintenue de manière durable. L’effet pourrait s’expliquer par une action via les facteurs neurotrophiques, comme le facteur de croissance nerveuse (NGF) ou le facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF). Conclusion. L’acupuncture et EA, sans effets indésirables, peut être une option à envisager dans ces anosmies secondaires.

