Ce panorama du cirque accidenté de Mafate est une invitation à la randonnée jusqu’au sommet du Grand Bénare à 2896m d’altitude. Peut-être cela peut-il vous inciter à vous demander comment se soigne-t-on dans ces minuscules cases isolées dont le toit blanc brille çà et là, et, plus spécifiquement quelles sont les particularités des consultations d’acupuncture sur l’île de La Réunion. Vous lirez de ce fait, avec attention l’étude anthropologique de Laurent Secherre, Fatmah Timol et coll. qui répondent tout à fait à ces questions. Et pourquoi ne pas prolonger l’été, en vous évadant en Chine, plus précisément à Kunming dans le Yunnan où Gilles Andrès, Président de l’AFA, nous fait part de l’ouverture du « Musée de la Médecine Chinoise en Occident » dont l’inauguration a été réalisée par Patrick Sautreuil, Président de l’ASMAF. On peut s’étonner avec lui, que le développement en France de l’acupuncture obstétricale fasse l’objet en Chine d’une grande réserve. Et pourtant, leur réticence ne manquerait pas d’être levée en voyant la qualité des essais cliniques réalisés par les sages-femmes acupunctrices en fin d’étude de DIU d’acupuncture obstétricale [1,2] et que vous pouvez encore lire dans cette parution.
Vous pouvez aussi découvrir le reportage des médecins acupuncteurs de l’ASOFORMEC en visite à l’hôpital populaire de Tunxi. Ils ont été les vedettes de la télévision locale mais aussi de deux quotidiens régionaux tout en apprenant l’intérêt de la moxibustion chinoise, différente à bien des égards de la japonaise (lisez, pour vous en faire une idée, la recension de l’ouvrage de Felip Caudet Piñana : « une introduction à la moxibustion japonaise »). Voyagez et instruisez vous encore en découvrant tous les autres articles de ce numéro estival. Bref l’été se poursuit …
Cirque de Mafate vu de Grand Bénare (2896m) – La Réunion – France
Stéphan JM. DIU d’Acupuncture Obstétricale : tableaux d’une exposition. Acuterme,zhubin et mise en route du travail dans les ruptures prématurées des membranes. Acupuncture & Moxibustion. 2013;12(1):69-72.
Stéphan JM. DIU d’Acupuncture Obstétricale : tableaux d’une exposition.Sanyinjiao et périnée, zhubin et neiting dans le syndrome de Lacomme, sphygmologie quantitative. Acupuncture & Moxibustion. 2013;12(2):147-151.
La sphygmologie est un élément essentiel du diagnostic chinois basé sur l’interrogatoire, l’analyse des symptômes et l’apparence de la langue entrant dans le cadre clinique qui définit la différenciation des syndromes (bianzheng) de la médecine chinoise. Elle prend son essor dans le Huangdi neijing avec la première description des trois emplacements à chaque poignet et les qualités spécifiques du pouls en fonction de la saison. le Nanjing qui explique la sphygmologie dans les vingt-deux premières difficultés expose une correspondance anatomique différente de celle du Huangdi neijing. A partir de là, deux courants de localisation des loges vont faire école alors que depuis le Maijing 脈經 «Classique des Pouls» écrit par Wang Shuhe 王叔和 au IIIe siècle, la description des vingt-huit pouls pathologiques est devenue consensuelle.
Vous lirez dans cet exemplaire de nombreux articles qui font de la sphygmologie chinoise un axe primordial de diagnostic pour une thérapie de qualité. Commencez peut-être par la recencion du livre d’Eric Marié concernant l’histoire de la sphygmologie des origines au XVIIIe, ainsi que celle d’Augusta Giraud-Sobral qui utilise davantage la sphygmologie dite quantitative. Vous n’oublierez pas d’en voir leur application dans un cas clinique de lombalgie et de Vide de Sang chez une femme enceinte ou dans une étude clinique diagnostique réalisée en maternité à Lille sans oublier celle des pouls qualitatifs dans la maladie de Parkinson. Grâce au travail de recherche de Marc Piquemal et Rodolfo Castellani sur l’analyse spectrale de la sphygmologie des artères radiales par tonométrie d’aplanation, on pourra ainsi se faire une opinion sur l’importance des données actuelles dans la compréhension de la palpation des pouls avec ses douze abords des artères radiales.
L’acupuncture prend une place de plus en plus prépondérante dans tous les maux accompagnant la grossesse pour lesquels, par manque de molécules thérapeutiques sûres et sans effets notoires chez la femme et l’enfant à naître, la médecine occidentale baisse les bras. Dans ce premier numéro de l’année 2013, on pourra ainsi apprécier l’utilisation de l’acupuncture dans l’hypogalactie et l’asthénie du post-partum ; le témoignage d’Annabelle Pelletier Lambert à propos du respect au bon usage des points interdits durant la grossesse, selon le regretté Christian Rempp ; et une nouvelle rubrique présentant trois mémoires de DIU d’acupuncture obstétricale soutenus à Lille. L’acupuncture peut-elle ainsi mettre en route le travail lors de la rupture prématurée des membranes ou inversement agir par tocolyse dans la menace d’accouchement prématuré ?
Il est appréciable aussi de savoir que l’acupuncture maniée par des mains expertes, présente très peu d’effets secondaires mais à la seule condition que la formation initiale en acupuncture soit réalisée correctement. On comprendra donc toute l’importance de la formation universitaire des sages-femmes par la mise en place du DIU d’acupuncture obstétricale dès 2008 et de celle des médecins par la Capacité.
Yanagiya Sorei (1906-1959), photographié devant un temple japonais en 1948 est le fondateur de l’école Keiraku chiryo, encore dénommée thérapie méridienne japonaise. Il s’agit d’un mouvement de «retour aux Classiques » par la pratique clinique moderne [1]. La thérapie méridienne qu’il a créée et développée au Japon à la fin des années 1920, s’appuie sur le Huangdi neijing (dont vous découvrez dans ce numéro le Lingshu 1.1 traduit et analysé par Ernesto Nastari-Micheli, ainsi que la recension de son ouvrage) mais surtout sur le Nanjing, le Classique des difficultés. Elle a pour but de diagnostiquer une atteinte des Cinq Phases (Terre, Métal, Eau, Bois et Feu) grâce à la sphygmologie et le diagnostic abdominal (hara). La palpation des pouls au niveau des six loges du poignet correspondant aux douze méridiens principaux est essentielle au diagnostic. L’objectif est la régulation du qi dans le Méridien atteint.
La sphygmologie du Keirakuchiryo est comme pour celle de George Soulié de Morant décrite plus tardivement dans ses ouvrages [2,3], un élément central du diagnostic, « base unique de la thérapeutique [4]» qui a pour but fondamental de rééquilibrer les pouls. La puncture superficielle des points recherchés par une palpation soigneuse et précise avec des aiguilles guidées très fines permet ensuite le traitement du déséquilibre de la « racine » qui doit précéder le traitement de la « brindille » symptomatique. On doit même en cours et fin de séance objectiver le changement dans la palpation du pouls ou dans le hara. Il faut noter que l’examen de la langue ne fait pas partie des éléments de diagnostic, comme dans la médecine chinoise et que la palpation à la recherche du point d’acupuncture revêt une importance considérable, car celui-ci peut avoir une situation variable [5]. La technique des quatre aiguilles autorise la régulation « énergétique » par l’utilisation du cycle de domination (ke) et celui d’engendrement (sheng), en fonction de la règle Mère-Fils selon la 69e difficulté du Nanjing. Soit on tonifie, soit on disperse un élément selon la Loi des Cinq Eléments [6,7]. Une autre possibilité de traitement est juste d’utiliser le point Source du Méridien en déficience. Après l’insertion de l’aiguille, l’acupuncteur vérifie le pouls pour observer un éventuel changement positif. Si la réponse est inadéquate, on puncture le point de tonification ou on revient à la technique des quatre aiguilles.
Il est indéniable comme le fait remarquer Johan Nguyen [3] et dont vous lirez la recension de son ouvrage en fin de revue, qu’il existe de nombreuses similitudes entre l’acuponcture française de Soulié de Morant et l’acupuncture japonaise du Keiraku chiryo. D’ailleurs, il est à noter que Yanagiya Sorei fut reçu en France par le Dr André Duron, membre de l’Association Scientifique des Médecins Acupuncteurs de France (ASMAF), émanation des élèves de Soulié de Morant. Il a observé de ce fait la pratique européenne de l’acupuncture et écrivait d’ailleurs : « En Europe, j’ai remarqué une tendance à vouloir voir dans l’acupuncture et la moxibustion quelque chose de mystique. Mais en réalité elles n’ont aucun rapport avec un mysticisme. L’aspect parfois mystérieux de ces disciplines vient de ce que l’être « vivant » qu’est l’homme auquel elles sont appliquées, est encore loin d’être dépourvu de tout mystère. Ainsi ces disciplines elles-mêmes qui n’ont rien de mystérieux en leur essence peuvent et doivent être l’objet d’études proprement scientifiques.»[5]. Tout un programme qui peut expliquer notre dualité et penser que la Tradition permet à la Modernité de se construire !
Stéphan JM. Abrégé de l’histoire de la médecine chinoise. Acupuncture & Moxibustion. 2011;10(2):138-146.
Soulié de MorantPrécis de la vraie acuponcture chinoise. 1ère éd. Mercure de France; 1934.
Soulié de MorantL’Acuponcture Chinoise. Tomes I et II. 1ère éd. Mercure de France; 1939-1941.
Nguyen J. La réception de l’acupuncture en France – Une biographie revisitée de George Soulié de Morant(1878-1955). Paris: L’Harmattan; 2012.
YanagiyaSorei, trad. Mori Les points de puncturedans la médecine chinoise, leur nombre et leurs fonctions. Bulletin de la Société d’acupuncture; 1956;21:18-20.
Stéphan JM. Traitement informatique de la théorie des Zi Wu Liu Zhuassociée à celle des points saisonniers. Application aux techniques thérapeutiques des JingJin, des Jing Bie et à la méthode de Yanagiya Soreï. Méridiens. 1991;93,15-63.
Duron Essai sur l’utilisation pratique des points des 5 éléments selon l’ouvrage de Maître Honma. Bulletin de la Société d’Acupuncture. 1961.42:21-54.
Au sein du sanctuaire Bagh Bhairava à Kirtipur dans la vallée de Katmandou au Népal, l’accomplissement de la puja, offrande rituelle des Népalais aux divinités est un acte quotidien et habituel. Ainsi devant cette statuette de la Dharti Mata, Déesse Mère, Déesse de la fertilité hindoue, les femmes apportent sur un plateau leurs offrandes contenant grains de riz, pétales de fleurs, poudre rouge. Les mains jointes devant leur poitrine, elles oignent ensuite la statuette qui disparait derrière la mince couche de pâte vermillon faite de ces fleurs mélangées avec de l’eau ou de l’huile de moutarde. Elles font brûler l’encens, se marquent sur le front de la tika, un point rouge symbolisant l’œil de la sagesse et quittent le sanctuaire en faisant sonner les cloches accrochées au pourtour de l’enceinte sacrée, comme pour attirer la déesse honorée. Dans l’hindouisme, à l’origine, la Mère de toute la création est appelée « Gayatri ». L’un des textes sacrés dit : « Le Gayatri est Brahma, Gayatri est Vishnou, Gayatri est Shiva, le Gayatri est Védas ».
Gayatri en vint plus tard à être personnifié comme une déesse. Le Rigvedanomme la puissance féminine Mahimata, terme traduit par « Terre Mère ». Mais de nos jours, la Déesse Mère Devi a de multiples formes, multiples divinités indiennes considérées comme des facettes de la mère universelle. Devi, la Femme Divine est conçue comme précédant tous les dieux dont la Trimūrti (Brahmâ, Vishnou et Shiva) dont on observe ici les trois sculptures entourant Dharti Mata, comme veillant à la naissance de l’enfant expulsé de la matrice et logé entre ses deux jambes [1]. Les Népalaises ne manquent pas de venir prier Dharti Mata, l’implorant pour être plus fertile ou les soulager de problèmes inhérents à la grossesse, comme par exemple les douleurs lombo-pelviennes de la grossesse que Nicolian et al. traitent par acupuncture et dont vous lirez dans ce numéro les résultats de l’étude préliminaire.
Statuette de la Dharti Mata (Déesse Mère) -Sanctuaire Bagh Bhairava – Kirtipur – Népal
1. Jain PC. Conception and Evolution of The Mother Goddess in India. ExoticIndiaArt. 2004. [Consulté le 11 mars 2012]. Available from: URL: http://www.exoticindia.fr/article/mother.
Qu’il est loin le temps où le Dr Lasserre décrivait avec étonnement les acupuncteurs de Cholon, autrefois ville jumelle de Saïgon et maintenant partie des 5ème et 6ème arrondissements de Hô-Chi-Minh-Ville. Avec des aiguilles transmises de père en fils, ces acupuncteurs chinois assis sur les talons à la mode asiatique, traitaient leurs patients installés de la même façon ou sur un petit tabouret, au coin d’un brasero sur lequel reposait une marmite remplie d’eau [1]. Pourtant en flanant dans le quartier chinois de Cholon qui en 1864 abritait six-mille Chinois, on découvre encore des scènes similaires où les Hoa (Vietnamiens d’origine chinoise) prospèrent le long des rues bordées de petits commerces et d’artisans. On y trouve ainsi à toute heure du jour et de la nuit un choix incroyable de marchandises y compris des produits de médecine chinoise. On peut même manger des en-cas dans les petites gargotes ornées de minuscules tabourets rouges en plein milieu de la rue, où les serveuses attendent patiemment le client. Négoce, mais aussi religion sont au centre de la vie spirituelle comme en témoignent les très nombreuses pagodes chinoises. Ainsi celle de Pho Mieu est un sanctuaire, situé au 710 de la rue Nguyên-Trai, dédié à la déesse Tien Hau pour qui on brûle les bâtonnets d’encens.
A ce jour, l’acupuncture s’est éloignée de la rue et a été intégrée dans les hôpitaux que ce soit au Nord à Hanoï, non loin de la fameuse baie d’Halong ou de celle d’Along terrestre de Tam Coc [2], soit au Sud à Hô-Chi-Minh-Ville dans l’hôpital polyvalent «Nguyên Tri-Phuong» dans le quartier de Cholon. Le Dr Tuy-Nga Brignol nous décrit bien dans son reportage les applications des traitements d’électroacupuncture souvent invasifs dans un service de Médecine Traditionnelle et de Réadaptation. Le point commun à ces deux centres séparés par la route de près de 1800 km est que les protocoles ont été élaborés par le Pr Nguyên Tai-Thu, sommité de l’acupuncture. Déjà en 1982, il nous apprenait dans son « Histoire de l’acupuncture vietnamienne » [3] que le Vietnam est un des pays d’Asie où apparut précocément la pratique de l’acupuncture, dès la période Hong-Bang (2879-258 AEC), qui se rapproche de l’une des périodes du néolithique dont nous parle Pierre Dinouart-Jatteau dans son article.
[1]. Lasserre. L’acupuncture à Cholon. Bulletin de la Société d’Acupuncture. 1957;23:19-21.
[2]. Moal P. Acupuncture à Hanoï. Proceedings of the 13ème Congrès national d’Acupuncture de la FA.FOR.MEC : le Mouvement; 27 et 28 Novembre 2009; Lille, France; 2009. Available from: URL: http://www.acupuncture-medicale.org/faformec%20lille.
[3]. Nguyen Tai Thu. Histoire de l’acupuncture vietnamienne. Méridiens. 1982;59-60:83-90.
Temple Thien Hau – Hô Chi Minh-Ville (Saïgon) – Vietnam
Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, le diagnostic des maladies chez les chinoises des classes bourgeoises ou aristocratiques n’était pas chose aisée pour le médecin. Du fait des conventions sociales qui imposaient que la femme ne devait jamais se montrer nue, l’examen physique étant tabou, le médecin devait interroger la femme alitée, cachée derrière un rideau. Celle-ci devait ensuite localiser ses symptômes en pointant les sites correspondant sur une figurine en ivoire [1]. Après cela, le médecin pouvait prescrire son remède. Les historiens notent que ces poupées en ivoire commencèrent à être connues des Occidentaux vers le XVIe, quand les négociants portugais établirent des comptoirs commerciaux le long des côtes chinoises. Les poupées de la dynastie Ming (1368-1644) sont les plus recherchées mais très rarement trouvées, contrairement à celles des XVIIIe et XIXe siècles, finement gravées dans l’ivoire, qui, selon les croyances, avait son propre pouvoir magique. L’expression du visage, les coiffures, les chaussures colorées sur des pieds minuscules, le port de boucles d’oreilles, de bracelets ou de bouquets de fleurs reflétaient les particularités et les coutumes de chaque période dynastique. Et lorsqu’elles n’étaient plus utilisées, la plupart des statuettes restaient inclinées sur des lits en acajou [2]. Depuis la fin de la dynastie Qing en 1911, leurs usages disparurent graduellement, surtout que les chinois étaient confrontés à la culture occidentale. Dans les années 1920, quelques médecins américains, missionnaires en Chine, rapportèrent avoir encore vu des poupées en usage, mais leur emploi disparut 10 ans après.
poupée chinoise en ivoire
Dittrick H. Chinese medicine dolls. Bull Hist Med. 1952 Sep-Oct;26(5):422-9.
Bause GS.Antique Chinese diagnostic dolls. Anesthesiology. 2010 Mar;112(3):513.
Un des courants de pensée à la base de l’élaboration de la Médecine Traditionnelle Chinoise est celui de l’école confucéenne, avec en particulier l’un des cinq Classiques, le Yijing encore appelé Zhouyi (周易). Bien qu’on le fasse remonter à l’invention des trigrammes par Fuxi, la tradition chinoise considère que, comme les autres Classiques, il aurait été compilé par Confucius lui-même (551-479 AEC) auquel on attribue le commentaire Shiyi(十翼) (dix ailes), aussi appelé Yizhuan (易傳) (« commentaire du Yijing ») sous le règne de Han Wudi (140-188). Cette statuette en argent le représente avec une longue moustache et une épaisse barbe dans la tenue traditionnelle d’un fonctionnaire de haut rang portant vêtements et coiffure officiels, référence à son bref passage en tant que ministre de la justice dans son état natal de Lu. Il fut figuré à travers les siècles de façons très variées, reflétant à la fois les fluctuations de sa position sociale dans la vie et les honneurs posthumes qui lui ont été attribués. Vous trouverez de plus amples explications sur les différents courants à l’origine de la MTC dans la mise au point sur les Textes Classiques de ce numéro.
En 2006, on objectivait sur un modèle de hamster hypertendu que l’électroacupuncture (EA) au point ES36 (30mn par jour pendant cinq jours) réduisait l’hypertension artérielle par activation des mécanismes de la réaction de biosynthèse du monoxyde d’azote (NO) sous dépendance des NO synthases. Il était montré que l’EA augmentait la concentration périartériolaire de NO. Chez le hamster, l’HTA réduit l’oxyde nitrique synthase endothéliale (eNOS3) et l’oxyde nitrique synthase neuronale (nNOS1), réduction inhibée donc par l’EA au 36E [1]. Sur cette image, vous pouvez justement observer la structure de l’oxyde nitrique synthase endothéliale (NOS3) humaine avec un substrat d’arginine.
Kim DD, Pica AM, Duran RG, Duran WN.Acupuncture reduces experimental renovascular hypertension through mechanisms involving nitric oxide synthases. Microcirculation. 2006 Oct-Nov;13(7):577-85.
Les Acupuncteurs Chinois, comme l’attestent les textes anciens, savaient tirer profit de l’acupuncture lors de la grossesse. Comme le montre cette image, le zhiyin (67V) était déjà préconisé dans les versions foetales de siège, le travail prolongé et difficile et les rétentions de placenta.
L’acupuncture est une médecine idéale [1] dans l’accompagnement d’une grossesse parce qu’elle n’oblige pas la femme enceinte à prendre des thérapeutiques médicamenteuses pouvant entraîner des effets tératogènes. Les sages-femmes, les obstétriciens mais aussi les patientes elles-mêmes, sont de plus en plus demandeurs, ainsi que nous pouvons le mesurer par les parutions croissantes d’articles dans les journaux féminins ou même généraux [2,3] mais aussi dans les revues professionnelles [4].
Il était grand temps que la revue « Acupuncture & Moxibustion » ouvre un dossier sur le sujet.
Nous entamons avec ce numéro riche de trois articles concernant l’obstétrique (Johan Nguyen et Jean-Marc Stéphan), une série de publications qui objectiveront ce que l’acupuncture, la moxibustion et l’électroacupuncture offrent de mieux aux femmes enceintes et parturientes.
Coeur de la médecine, date 984. Textes chinois des dynasties Jin (265-420) et Tang (618-907). 1ère réédition au Japon en 1854, d’où le nom japonais (Ishinpo) [image extraite de l’encyclopédie Internet du GERA : www.gera.fr].
Références
Spellerberg E, Smidt-Jensen SL. [A retrospective analysis of the results of obstetric acupuncture at Frederiksberg Hospital]. Ugeskr Laeger. 2003 Mar 3;165(10):1023-7.
Doucy Marig. Les bienfaits des aiguilles à la maternité Paul-Gellé Roubaix. Méridiens [online]. 2009 mai [cité 30 mai 2009]: 1 écran. Available from URL: http://www.meridiens.org/mrd/spip.php?breve149.
Durand Stéphane. Un plus pour les grossesses. Méridiens [online]. 2008 novembre [cité 30 mai 2009]: 1 écran. Available from URL: http://www.meridiens.org/mrd/spip.php?breve119.
Gaffney L, Smith CA. Use of complementary therapies in pregnancy: the perceptions of obstetricians and midwives in South Australia. Aust N Z J Obstet Gynaecol. 2004 Feb;44(1):24-9.