SRAS…RAS ? Pneumopathie atypique : histoire d’un mal entendu Docteur Michel Angles Paris : Lettres du Monde 2003, 204 pages, Format : 14,5 x 22,5 Prix : 23 € ISBN : 2-7301-0175-6 |
Michel Angles est docteur en médecine, lauréat de la faculté de médecine de Montpellier. Il a suivi de plus un cursus universitaire de trois ans à la Faculté de Médecine Traditionnelle Chinoise et de Phytothérapie de Pékin. Depuis 18 ans, il partage son temps entre la Chine et la France. |
Par un jeu de mot sur le titre de son livre, Michel Angles nous invite à réfléchir sur la psychose engendrée par la pneumopathie atypique, encore appelée syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS). Le 10 juillet 2003, l’OMS donnait les derniers chiffres : 812 décès parmi les 8438 personnes atteintes. Relativisons, suggère Michel Angles car au-delà de ces chiffres, il faut voir les 250 000 à 500 000 morts sur les 3 à 5 millions de personnes atteintes de grippe maligne chaque année dans le monde, les 278 000 décès par an des suites d’un cancer en France, les 30 000 décès français par infarctus et par an etc… Pourquoi une telle panique est née au sein de la communauté internationale ? Michel Angles a une théorie qu’il veut nous faire partager. Voici quelques pistes :
En 2002, 4516 cas de contamination par la Fièvre du Nil Occidental ayant entraîné la mort de 284 personnes dans 44 états américains et pourtant l’OMS ne déconseille pas de voyager dans les zones infectées comme elle l’avait fait pour le SRAS.
Autres pistes : l’OMS avec pour principal partenaire influent et financier, les Etats-Unis ; le « Project for a New American Century » (PNAC) destiné à contrôler et limiter l’influence de l’Europe et l’Asie du Sud Est ; la guerre de l’Irak est oubliée un temps au profit du SRAS ; le traitement médiatique qui fait glisser le débat sur le terrain politique… Bref les conséquences économiques sont bien plus désastreuses que la maladie en question.
Dans une autre partie de son ouvrage, Michel Angles veut nous montrer qu’en dehors de ces considérations géopolitiques, le SRAS selon la conception Orientale, apparaît à cause d’une défaite du Souffle orthodoxe, le zhengqi, vaincu par le Souffle pervers, xieqi, et parce que l’Homme ne s’est pas conformé au Ciel et à la Terre. Il nous propose aussi de redécouvrir les notions de Centre et de Principe issues du Taoïsme.
Le traitement doit donc être avant tout prophylactique, on s’en doutait, en renforçant le Terrain par l’alimentation, l’exercice physique non violent (Michel Angles propose essentiellement le qigong) et des pratiques d’ordre psychique et/ou religieux. Le traitement curatif : homéopathie, phytothérapie à base d’échinacée, aromathérapie avec utilisation des huiles essentielles anti-infectieuses et antivirales, allopathie (chlorure de magnésium) et enfin Médecine Traditionnelle Chinoise (qigong, acupuncture, diététique chinoise, massage et phytothérapie chinoise) sont les solutions préconisées par l’auteur, sans qu’il entre réellement dans les détails, mais était-ce vraiment son propos ?
Si vous désirez davantage connaître les modalités étiopathogéniques et thérapeutiques du SRAS, allez plutôt relire l’excellent article de Jean-Claude Dubois, qui, expliquant que le SRAS étant une forme des Maladies de la Chaleur (wenbing), propose 6 prescriptions de phytothérapie à associer à une forte moxibustion du point ES36 [[1]]. Quoiqu’il en soit, les propos de Michel Angles, nonobstant l’aspect polémique, se veulent être essentiellement une explication de « l’ambiance psychique » particulière liée au SRAS selon des perspectives géopolitiques, écologiques et philosophiques extrême-orientales. Tout un programme !
[1] . Dubois JC. Médecine chinoise et syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) : un autre regard. Acupuncture & Moxibustion 2003;2(3) ;138-145.