Climat délétère
Le climat délétère pour l’acupuncture continue de se développer. Il avait pris naissance à la suite d’une tribune parue le 19 mars 2018 dans « Le Figaro » ayant pour auteur un collectif[1] de 124 signataires[2].
Le SNMAF avait aussitôt envoyé une plainte pour diffamation à tous les Conseils Départementaux de l’Ordre des Médecins de France (CDOM) ainsi qu’au Conseil National (CNOM). Les réponses de certains CDOM n’ont pas tardé et le 3 mai 2018 le CNOM, par l’intermédiaire du Président de la Section Exercice Professionnel nous soutenait et martelait qu’en aucun cas, l’acupuncture ne devait être considérée comme une « pseudo-médecine »[3]. Cependant, les attaques continuaient comme cet article paru en 2019 dans la revue généraliste « L’Express »[4] ou dans ce dossier « Les arnaques des médecines douces » paru en août 2020 toujours dans la même revue avec en couverture une femme tenant des aiguilles d’acupuncture dans la main[5], mais aussi dans des revues plus spécialisées, comme le Journal International de Médecine (JIM) où un journaliste délivrait des informations erronées : « Cet essai randomisé conclut sans ambages à l’inefficacité de l’acupuncture dans la prise en charge de la gonarthrose symptomatique. Elle ne fait pas mieux qu’une procédure-leurre dans les semaines qui suivent sa mise en œuvre, quel que soit le critère d’évaluation. »[6].
Le souci est que ce journaliste, peut-être de parti pris, ne possède aucune connaissance de l’acupuncture et qu’il confond ainsi acupuncture et acupuncture sèche (dry needling) et fait une généralité d’un cas d’espèce. Heureusement le droit de réponse donné par le Dr Johan Nguyen du Groupe d’études et de recherches en acupuncture (GERA) et publié sur le site, a permis de rectifier le tir[7]. Il est toutefois malheureux de constater que sous prétexte de savoir analyser un essai comparatif randomisé ou une méta-analyse, l’on puisse se permettre d’émettre des conclusions aussi péremptoires sur une spécialité dont on ne possède aucune connaissance !
L’association Agence des médecines complémentaires et alternatives (A-MCA)
Et puis, il y a aussi cette nouvelle structure « L’association Agence des médecines complémentaires et alternatives (A-MCA) »[8], qui prétend parler au nom de toutes les médecines complémentaires avec en fer de lance l’acupuncture !
L’A-MCA est une association privée loi 1901 fondée en septembre 2020, structure qui s’inscrit dans le prolongement des précédentes initiatives (colloques au ministère de la santé en octobre 2019, rencontres parlementaires à l’Assemblée nationale en mai 2020, etc.).. Les trois co-fondateurs sont Mme Véronique Suissa (docteur en psychologie) ; M. Serge Guérin (sociologue) et le Dr Philippe Denormandie (chirurgien neuro-orthopédiste). L’A-MCA se définit comme le premier lieu d’expertise des MCA œuvrant pour favoriser l’essor des médecines complémentaires et alternatives tout en luttant contre les dérives sectaires. Quelles sont ces MCA ? Cette association qui se qualifie d’agence[9], rassemble indistinctement des méthodes validées, insuffisamment éprouvées, douteuses voire dangereuses. Ainsi, elle fait le tri entre les pratiques qu’elle classe en trois catégories : les pratiques acceptées (l’acupuncture, la chiropraxie, l’homéopathie, l’Art-Thérapie, l’hypnose, la méditation, la médiation artistique, la musicothérapie, la réflexologie, la sophrologie, le qigong, l’auriculothérapie, l’ostéopathie, l’aromathérapie, les massages, la phytothérapie, la relaxation, le shiatsu, le taiqiquan, le yoga, la zoothérapie) ; les pratiques tolérées (plantes chinoises, soutien spirituel, prière, médecine tibétaine, médecine vietnamienne, sylvothérapie, fleurs de Bach, coaching de vie, E.M.D.R., médecine chinoise, médecine ayurvédique, médecine africaine, médecine coréenne, le biofeedback) ; les pratiques rejetées (méthode Burzynski, méthode Hamer, Access consciousness bar, thérapie di Bella, thérapie Gerson, thérapie Kousmine, vitamines à haute dose, méthode Revici, urinothérapie, régimes miracles, instinctothérapie, thérapie Livingston-Wheeler, thérapie de conversion, décodage biologique, guérisseurs, méthode Beljanski).
Par ailleurs, l’A-MCA signalait qu’il ne fallait pas confondre MCA et les pratiques de soins non médicamenteux et relationnels officiels comme la diététique, l’ergothérapie, la kinésithérapie, l’activité physique adaptée (APA), la socio-esthétique, etc..
Bref dans ce florilège de MCA ou d’interventions non médicamenteuses (INM), l’acupuncture semble n’être qu’une pratique isolée parmi tant d’autres, mais en est le chef de file. D’ailleurs, l’A-MCA émet sur son site une fiche[10] où il est mentionné « Les MCA s’inscrivent dans le champ du bien-être et ne peuvent pas guérir. Tout praticien est tenu de vous orienter vers un médecin lorsque les symptômes nécessitent un diagnostic ou lorsque le motif de consultation dépasse son champ de compétences. ». En conclusion pour les auteurs de l’A-MCA, l’acupuncteur n’est en rien un médecin et se doit d’orienter si ses compétences sont dépassées.. et pourtant, plus loin dans la fiche on peut lire que seuls les médecins acupuncteurs détenteurs de la Capacité ou les sages-femmes ayant le diplôme inter universitaire peuvent exercer !
Et l’on s’aperçoit donc que les dirigeants de l’A-MCA n’ont pour but que celui de devenir l’Agence Gouvernementale des Médecines Complémentaires et Alternatives qui régulera et tiendra les rênes de ce marché de la santé en pleine expansion.
Ainsi, ils publient en mars 2021 dans le journal « Le Monde » sous la signature d’un collectif de parlementaires (Gaël Le Bohec, etc.), d’anciens ministres (Myriam El Khomri, ancienne ministre du travail ; Jean Gatel, ancien ministre de l’économie sociale), de médecins universitaires (Gilles Berrut, Antoine Bloy, Julien Nizard, etc.) un appel à la création d’une agence gouvernementale des médecines complémentaires et alternatives, afin d’en assurer le développement, mais aussi d’en contrôler les dérives thérapeutiques[11]. La proposition de résolution[12] est enregistrée à l’Assemblée nationale le 18 mars 2021 sous le numéro 3994 et présentée par huit députés dont deux députées signataires de la tribune du Monde : Laurence Vanceunebrock et Agnès Firmin Le Bodo.
Collectif Fakemed
En avril 2021, la riposte s’organise et un article dans le Figaro[13] s’oppose vigoureusement à ce lobbying de l’A-MCA pour déposer une résolution à l’Assemblée nationale afin qu’on lui confère un statut d’agence gouvernementale. Il est co-signé par la professeure Karine Lacombe, cheffe de service des maladies infectieuses, Hôpital Saint-Antoine à Paris, le Collectif Fakemed, le cancérologue Simon Schraub, etc. De même, le « Quotidien du médecin »[14] fait part dans ses colonnes que les Académies de médecine et de pharmacie demandent dans deux communiqués respectifs l’encadrement des thérapies complémentaires par les pouvoirs publics. L’Académie de pharmacie demande de plus que l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM) évalue et encadre les thérapies complémentaires « dans le respect des règles d’évaluation scientifiques, objectives et transparentes en vigueur, afin d’éviter les influences de lobbies et les dérives sectaires potentielles ».
Il sera suivi en août 2021 d’un numéro complet de l’Express avec en couverture le titre tapageur : « Homéopathie, Acupuncture, Anthroposophie.. »[15] qui sera précédé d’un entretien paraissant sur le site internet de l’Express mais non dans la revue avec les trois fondateurs de l’A-MCA[16] expliquant et défendant leur association. Un autre article à charge contre les MCA est publié dans la revue Hospimedia[17] à destination des médecins hospitaliers. Il s’agit d’une entrevue donnée par le Président du collectif fakemed, le Dr Vidal. Il attaque les consultations d’acupuncture hospitalières et surtout les consultations de gynéco-obstétrique acupuncturale avec dénonciation de toutes les facultés qui proposent des DIU d’acupuncture obstétricale.. ou la Capacité ..
Il note ainsi que les consultations de CHU proposant des « pseudothérapies » dont l’acupuncture concernent le plus souvent l’obstétrique et les femmes de manière générale.. Et le Collectif établit donc un classement des universités en fonction de la perméabilité des universités aux pratiques de soins non conventionnelles, y compris par exemple la médecine thermale. « … En ce sens, tout partenariat avec une structure faisant la promotion voire le commerce de pratiques de soins non conventionnelles ajoute trois points. L’université de Bordeaux (Gironde) est par exemple partenaire avec le groupement des quinze plus grandes stations thermales, alors que l’efficacité de la médecine thermale n’est pas clairement établie », illustre Cyril Vidal.
Analyse de l’EGE
L’Ecole de Guerre Economique[18] (EGE) résume parfaitement dans son analyse parue le 10 novembre 2021 tous les outils de la guerre informationnelle livrée par l’association privée l’A-MCA contre l’Etat pour atteindre son objectif : devenir l’Agence Gouvernementale des Médecines Complémentaires et Alternatives[19]. Ainsi l’EGE montre bien que l’A-MCA profite du Code de la santé publique qui engendre une « régulation atomisée sous la responsabilité de l’Etat » (Agence Nationale de sécurité du Médicament, Haute Autorité de Santé, Agences régionales de santé, Académie des sciences et ministère des Solidarités et de la Santé), pour appliquer une stratégie volontaire afin justement de s’immiscer dans le domaine de la santé. Leur but : devenir le gendarme régulateur et incontournable de toutes les MCA, mais aussi en toile de fond former les praticiens par des formations continues, des séminaires, des congrès professionnels[20].
Comment y parvenir ? L’EGE observe que l’A-MCA utilise tous les médias en enchaînant débats-conférences, émissions radios[21], ouvrages collectifs, parutions d’articles dans les magazines grand public, mais aussi dans la presse professionnelle, réseaux sociaux, salons professionnels. En cette période de pandémie, l’A-MCA joue sur le « levier de la peur », comme le dit encore l’EGE en apportant sa solution pour réguler les dérives sectaires liées fatalement à ces professions non conventionnelles. L’A-MCA s’associe à des fondations, des associations comme France Alzheimer, l’AFSOS (association française des soins oncologiques de support), Gérontopôle ; des mutuelles comme AG2R la Mondiale, OCIRP ; et même des Universités et Grandes Ecoles comme l’Université de Nîmes, Nantes, l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), Ontario Tech University, etc..
Et de fait l’A-MCA publie sur son site toutes ses actions dans une importante revue de presse[22] qui ignore bien sûr tous les articles négatifs. Un autre levier, non des moindres, est celui comme l’a bien montré l’EGE, du « noyautage du système institutionnel ». En effet l’A-MCA va organiser des colloques au sein même de l’Etat comme cette rencontre au ministère de la Santé en juillet 2020 avec le célèbre Pr Jérome Salomon visible sur tous les médias en cette période de pandémie[23] ou mieux encore en janvier 2021, la rencontre à l’Elysée avec Brigitte Macron (directrice de la fondation des hôpitaux de paris) pour présenter les travaux de l’Agence[24], ou encore le secrétaire d’état Laurent Pietraszewski chargé des retraites et de la santé au travail le 8 avril 2021[25], etc.
Face à cette action de masse de l’A-MCA et dans le but de s’opposer à ce qu’elle ne devienne une réelle agence d’état, on ne retrouve que le Collectif Fakemed, déjà cité et une petite association loi 1901 dirigée par Fabienne Blum (Dr en pharmacie/Master droit santé – R&D clinique/Regulatory), Citizen4Science (C4S)[26]. Mais comme le fait remarquer encore Henri Duflot de l’EGE, ces associations « cherchent la confrontation sur le champ scientifique (tribunes dans la presse) mais ils oublient que le centre de gravité du combat n’est pas la confrontation entre la médecine conventionnelle et les MCA mais la régulation de ces dernières … elles se trompent de combat en attaquant l’ennemi sur le volet scientifique…et mener des enquêtes et faire des rapports sur la situation des MCA au sein des Universités de médecine françaises n’a aucun effet en matière de lutte contre la tentative d’accaparement de la régulation des MCA par l’A-MCA ».
Alors que faire, quelles solutions pour l’acupuncture ?
Comme on le voit, cette agence a pour but ultime de devenir incontournable au niveau étatique ! Elle veut bien sûr s’immiscer dans la formation de notre discipline, voire remplacer la Capacité d’acupuncture ou les divers DIU par leur propre formation. Pour l’A-MCA, l’acupuncture est à mettre dans le même panier que l’hypnose, l’ostéopathie, l’homéopathie ou le yoga !
Bref, si le collectif Fakemed veut notre disparition, on ne doit pas être dupe non plus sur les intérêts de l’A-MCA, association qui n’est pas non plus réellement bienveillante à notre égard.
Il faut donc prendre nos distances vis-à-vis d’elle. Ne pas pratiquer la politique du wuwei.
Revoir l’enseignement de l’acupuncture sous le contrôle de l’Université
L’enseignement de l’acupuncture doit rester sous notre responsabilité, sous le contrôle de l’Université et non sous le contrôle d’une agence gouvernementale qui amalgame tout !
Nous avons depuis 1997 notre propre Fédération des Acupuncteurs pour la FORmation MEdicale Continue[27] dont le président est le Dr Marc Martin. Nous avons notre propre enseignement organisé par les différentes universités en France et sous le contrôle du Collège des Enseignants Francophones d’Acupuncture Médicale (C.E.F.A.M.)[28] avec à la présidence le Pr Julien Nizard. Nous avons notre propre société savante depuis 2003, le Collège Français d’Acupuncture et de Médecine Traditionnelle Chinoise (CFA-MTC)[29] avec le Dr Henri Yves Truong Tan Trung ; et pour vous défendre mais aussi pour lutter contre les dérives sectaires, nous avons notre propre syndicat, le SNMAF[30]. Enfin, le Conseil National Professionnel-Acupuncture créé en 2015 avec à sa tête le Dr Marc Martin est là pour organiser la promotion de la qualité de l’exercice professionnel en Acupuncture[31].
Il est donc absolument essentiel que certains d’entre nous qui ont été dupés par l’A-MCA se désengagent et se désolidarisent totalement de cet organisme qui d’ailleurs se targue de parler d’acupuncture sans avoir un seul médecin acupuncteur actif dans ses rangs !
Refus de la catégorisation de l’acupuncture dans les médecines douces, alternatives, parallèles : les MCA ou INM
Il est essentiel à l’heure actuelle que nous nous exprimions sur le refus, nous disons bien refus de la catégorisation de l’acupuncture dans les médecines douces, alternatives, parallèles, complémentaires ou même maintenant médecine intégrative (car son sens semble de plus en plus dévoyé et bien loin de la notion de « médecine dite intégrée » créée par les Chinois en 1970, et conduisant à une combinaison de pratiques thérapeutiques douteuses) !
Il paraît évident que cette médecine dite intégrée mène obligatoirement à un amalgame. Il suffit de lire le titre en couverture de l’Express : « Homéopathie, Acupuncture, Anthroposophie » !
Néanmoins, un progrès substantiel est à mettre au profit du Collège Universitaire de Médecines Intégratives et Complémentaires (CUMIC)[32] qui a permis, grâce aux Professeurs Julien Nizard, François Paille, Jacques Kopferschmitt et Grégory Ninot, de mettre au programme de l’enseignement du deuxième cycle pour l’année 2021, l’item 327 de thérapeutique « Utilité et risques des Interventions Non Médicamenteuses (INM) et des Thérapies Complémentaires (Thc)[33]. Les étudiants en médecine pour la première fois vont s’ouvrir à ces INM.
Seul souci cependant, c’est évidemment le fait que sont analysées au même niveau de preuves tout à la fois l’acupuncture et MTC, la médecine manuelle et l’ostéopathie médicale, l’hypnose et la méditation en pleine conscience, alors que l’acupuncture est le fer de lance de ces INM avec un niveau de preuves inégalé. Hélas, on notera aussi que le programme d’acupuncture fait la part trop belle à des notions traditionnelles[34].
Acupuncture = discipline thérapeutique
Et exposer la discipline par la philosophie traditionnelle ne peut qu’être voué à l’échec ! Ces étudiants auront bien évidement entendu les critiques du Collectif Fakemed qui confirment les acquis lors de leur passage en premier cycle avec les cours d’histoire de la médecine dévalorisant la médecine obsolète de Galien et des « cinq éléments », tout comme le packaging acupuncture-homéopathie.
Or, l’acupuncture est une discipline thérapeutique. La question centrale et légitime doit donc être celle de son efficacité. La réponse passe impérativement par la médecine factuelle encore appelée evidence-based medicine (EBM) née dans les années 1970 au Canada, et caractérisée par l’utilisation judicieuse de la meilleure preuve publiée pour la prise de décision thérapeutique pour le patient.
On notera ainsi les dizaines de milliers d’essais comparatifs randomisés, de méta-analyses publiés sur pubmed-medline[35] concernant juste l’item « acupuncture treatment » ; et ne sont pas comptabilisés tous ceux parus en langue autre que l’anglais que l’on peut retrouver sur la base de données[36] acudoc2 ! L’acupuncture répond donc parfaitement aux exigences de l’EBM. De plus en plus d’indications sont validées avec de très hauts niveaux de preuves dans de nombreuses pathologies.
Et tous les jours de nouvelles études !
À suivre sur http://ebm.wiki-mtc.org/doku.php qui est une base actualisée des données probantes en acupuncture (Études cliniques et expérimentales, revues systématiques & recommandations).
Et la physiopathologie qui fait suite aux recherches fondamentales n’est pas en reste et bénéficie de l’aura d’un prix Nobel de médecine et de physiologie attribué le 4 octobre 2021 à David Julius et Ardem Patapoutian, l’un pour ses travaux sur le transient receptor potential vanilloid1 (TRPV)[37] et l’autre sur les mécanorécepteurs piezo[38],[39].
Or il s’avère que depuis les travaux de Langevin et coll en 2001 du département de neurologie à l’Université du Vermont, Burlington aux USA[40], de nombreux chercheurs s’accordent sur le fait que le mécanisme d’action du point d’acupuncture résulte de la mécanotransduction au niveau du tissu conjonctif mais aussi par l’intervention de nombreux récepteurs dont justement les TRPV[41],[42].
Refonte des programmes d’acupuncture de la Capacité ou des DIU
Les programmes d’acupuncture de la Capacité ou des divers DIU doivent donc être totalement repensés et refondus en hiérarchisant les choses. Au centre et au premier plan, on se doit d’y mettre tout ce qui nous est commun dans le cadre général de la médecine. Ensuite, les autres approches telles la théorie méridienne, les biansheng, recherches individuelles, etc. peuvent prendre place et être mises en discussion, comme dans toute discipline médicale.
Visiblement, c’est ce socle réellement commun scientifique et partagé, accessible et acceptable par l’ensemble de la communauté médicale qui fait défaut et est à construire.
De ce fait, il me paraît essentiel que notre enseignement se doit d’être de plus en plus rigoureux (Capacité, DIU acupuncture obstétricale), d’avoir une démarche scientifique, inattaquable, afin d’intégrer ces données de la médecine fondée sur les preuves scientifiques.
Et nous ne pouvons certainement pas accepter la catégorisation de l’acupuncture en MCA ou en Interventions Non Médicamenteuses (INM) du fait que l’acupuncture possède un niveau de preuves que l’ostéopathie, l’hypnose, la méditation en pleine conscience, etc.. n’auront jamais. Cette catégorisation induit mécaniquement une mise à distance de tout ce qui peut être partagé et consensuel dans la communauté médicale pour autoriser et favoriser toutes les interprétations alternatives, marginales et individuelles. Et ces discours alimentent à leur tour les discussions des associations et collectifs « anti-acupuncture ».
Bref, je le répète, l’acupuncture doit absolument sortir hors de ce piège nébuleux que sont ces INM. Déjà, il apparaît ainsi que le tout nouveau DIU d’initiation à l’acupuncture à l’Université de Bordeaux qui vient d’ouvrir en octobre 2021, dirigé par le Professeur François Sztark et le Dr Pascal Clément[43], axé davantage sur l’acupuncture factuelle avec étude des essais comparatifs randomisés et des méta-analyses semble sur la bonne voie[44]. Et c’est de cela dont nous avons besoin. Car la nouvelle génération des médecins acupuncteurs préfère s’appuyer sur les données scientifiques et factuelles. L’acupuncture d’il y a trente ans ou quarante ans n’est plus celle d’aujourd’hui.
La jeune génération l’a parfaitement compris..
Et je ne doute pas que la prochaine étape, si l’on continue dans ce sens et en remodelant de façon épistémologique le contexte traditionnel se doit d’être un Diplôme d’Etudes Spécialisées en Acupuncture. A nous donc les enseignants des DIU, de la Capacité de remettre les programmes au goût de la démarche scientifique car la Science nous propose de nouvelles pistes, pour que ce souhait ne soit pas une utopie[45] !
Notes
[1] Collectif Fakemed. Comment agir contre les fake médecines ? [Consulté le 12/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.fakemed.org/la-tribune-2/.
[2]. Le collectif n’avait pas hésité à diffamer tous les médecins diplômés d’homéopathie, de mésothérapie ou d’acupuncture en demandant instamment au Conseil de l’Ordre des Médecins et aux pouvoirs publics de tout mettre en œuvre pour ne plus les autoriser à faire état de leur titre de médecins ou de professionnels de santé.
[3]. Stéphan JM. Colère. Bulletin du SNMAF n°25. Juillet 2018.
[4]. Benz S. Médecines douces, gare aux charlatans. L’express. 20/03/2019. [Consulté le 12/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.lexpress.fr/actualite/medecines-douces-gare-aux-charlatans_2067840.html.
[5]. Collectif Fakemed. Halte à la complaisance des complémentaires santé vis-a-vis des pseudo-thérapies ! L’express. 13 août 2020. [Consulté le 12/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.lexpress.fr/actualite/societe/halte-a-la-complaisance-des-complementaires-sante-vis-a-vis-des-pseudo-therapies_2132127.html
[6]. Tellier P. Gonarthrose symptomatique, ne pas compter sur l’acupuncture. 19/08/2021. [Consulté le 20/08/2021]. Disponible à l’URL : https://www.jim.fr/medecin/pratique/recherche/e-docs/gonarthrose_symptomatique_ne_pas_compter_sur_lacupuncture__188810/document_actu_med.phtml.
[7]. La technique évaluée dans l’essai (« superficial needling acupuncture ») est une technique très marginale dans le champ de l’acupuncture. Elle ne répond pas sur des éléments centraux aux recommandations chinoises concernant le traitement par acupuncture de la gonarthrose [1] : – utilisation unique de points douloureux, absence de tout point d’acupuncture répertorié ; – puncture sous-cutanée se distinguant des techniques de puncture conventionnelles au niveau du genou (puncture au niveau musculaire verticale ou oblique) ; – insertion simple sans aucune manipulation de l’aiguille associée et tout particulièrement absence de recherche du deqi habituellement considéré comme facteur essentiel de l’efficacité thérapeutique.
On peut donc difficilement extrapoler le résultat de l’essai à l’ensemble de l’acupuncture. Le paradoxe est que ce type d’acupuncture correspond en fait à une acupuncture minimale souvent utilisée dans les essais cliniques comme contrôle placebo.
Si on analyse la littérature toute récente on relève deux publications majeures :
- Les guidelines de l’American College of Rheumatology (ACR) qui incluent l’acupuncture comme option thérapeutique dans la gonarthrose (comme dans l’arthrose de la hanche ou de la main) [2].
- Un grand essai contrôlé randomisé multicentrique à méthodologie très rigoureuse et publié dans Arthritis & Rheumatology en 2020. Les techniques utilisées répondent aux recommandations (points d’acupuncture, angle et profondeur de puncture conventionnels, recherche du deqi). Il conclut à l’efficacité de l’acupuncture versus fausse acupuncture (acupuncture minimale) [3]. Cet essai n’est pas pris en compte dans les guidelines de l’ACR qui sont antérieures.
Les données actuelles les plus solides suggèrent de ne pas se priver de l’acupuncture plutôt que de ne pas compter sur elle.
- Sun N, Wang LQ, Shao JK, Zhang N, Zhou P, Fang SN, Chen W, Yang JW, Liu CZ. An expert consensus to standardize acupuncture treatment for knee osteoarthritis. Acupunct Med. 2020;38(5):327-334. https://doi.org/10.1177/0964528419900789
- Kolasinski SL, Neogi T, Hochberg MC, Oatis C, Guyatt G, Block J, Callahan L, Copenhaver C, Dodge C, Felson D, Gellar K, Harvey WF, Hawker G, Herzig E, Kwoh CK, Nelson AE, Samuels J, Scanzello C, White D, Wise B, Altman RD, DiRenzo D, Fontanarosa J, Giradi G, Ishimori M, Misra D, Shah AA, Shmagel AK, Thoma LM, Turgunbaev M, Turner AS, Reston J. 2019 American College of Rheumatology/Arthritis Foundation Guideline for the Management of Osteoarthritis of the Hand, Hip, and Knee. Arthritis Rheumatol. 2020 Feb;72(2):220-233. https://doi.org/10.1002/art.41142.
- Tu JF, Yang JW, Shi GX, Yu ZS, Li JL, Lin LL, Du YZ, Yu XG, Hu H, Liu ZS, Jia CS, Wang LQ, Zhao JJ, Wang J, Wang T, Wang Y, Wang TQ, Zhang N, Zou X, Wang Y, Shao JK, Liu CZ. Efficacy of intensive acupuncture versus sham acupuncture in knee osteoarthritis: A randomized controlled trial. Arthritis Rheumatol. 2020;73(3):448-458. https://doi.org/10.1002/art.41584
[8]. Agence des Médecines Complémentaires et Alternatives. [Consulté le 12/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.agencemca.fr/.
[9]. Le Larousse définit le mot par : nom d’organismes administratifs chargés de tâches d’information et/ou de coordination : Agence nationale pour l’emploi par exemple. On comprend donc la connotation de l’A-MCA de s’impliquer dans les rouages de l’Etat et pourquoi pas dans le ministère de la Santé.
[10]. A-MCA. La fiche pratique : l’acupuncture [Consulté le 12/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.agencemca.fr/wp-content/uploads/2021/08/ACUPUNCTURE.pdf.
[11]. Tribune Collective. Il est urgent de structurer les médecines complémentaires et alternatives. 13/03/2021. Le Monde. [Consulté le 12/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/03/13/il-est-urgent-de-structurer-les-medecines-complementaires-et-alternatives_6072978_3232.html.
[12]. Assemblée Nationale. Proposition de résolution, n°3994 invitant le Gouvernement à créer une agence gouvernementale d’évaluation des approches complémentaires adaptées et de contrôle des dérives thérapeutiques et des pratiques alternatives. [Consulté le 12/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b3994_proposition-resolution.
[13]. Tribune collective. Ne laissons pas un lobby de pseudo-médecines devenir une agence gouvernementale ! 11/04/2021. Le Figaro. [Consulté le 12/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.lefigaro.fr/sciences/ne-laissons-pas-un-lobby-de-pseudo-medecines-devenir-une-agence-gouvernementale-20210411.
[14]. Garré C. Thérapies complémentaires : les Académies de médecine et de pharmacie demandent un encadrement par les pouvoirs publics. 26/06/2021. [Consulté le 12/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.lequotidiendumedecin.fr/actus-medicales/sante-publique/therapies-complementaires-les-academies-de-medecine-et-de-pharmacie-demandent-un-encadrement-par-les.
[15]. Benz S, Malher T. Homéopathie, acupuncture, anthroposophie… Le lobby des médecines douces. L’Express. N°3658 semaine du 12 au 18 août 2021. P8 ; 14-25.
[16]. Mahler T. 44% des Français utilisent les médecines complémentaires, on ne peut pas faire l’autruche. L’Express. 10 août 2021. [Consulté le 12/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.lexpress.fr/actualite/idees-et-debats/44-des-francais-utilisent-les-medecines-complementaires-on-ne-peut-pas-faire-l-autruche_2156290.html. Ou https://www.agencemca.fr/wp-content/uploads/2021/08/2021-08-09-LExpress-44-des-Francais-utilisent-les-medecines-complementaires….pdf.
[17]. Nayrac C. Les pratiques de soins non conventionnelles résistent dans les formations universitaires. Hospimedia. 13/08/2021.
[18]. L’Ecole de Guerre Economique a été créée en 1997, à la suite de recommandations de la Commission Intelligence Economique et Stratégie des Entreprises, présidée par Henri Martre au sein du Commissariat Général au Plan. L’Ecole est dirigée par le Conseiller Spécial de la Commission Martre, M. Christian Harbulot, anciennement directeur au sein l’Association de Diffusion de l’Information Technologique (ADITECH) du ministère de la Recherche devenue par la suite l’ADIT. Dès sa création, l’Ecole de Guerre Economique a accompagné et/ou initié tous les grands bouleversements de l’intelligence économique. A la pointe de l’innovation, elle est aujourd’hui le moteur de la discipline en France. En 2016, l’EGE lançait sa première maîtrise en administration des affaires (MBA), Executive Management des Risques, Sûreté Internationale et Cybersécurité (MRSIC).
[19]. Duflot H. L’offensive informationnelle du secteur des médecines douces. 10 novembre 2021. [Consulté le 12/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.ege.fr/infoguerre/loffensive-informationnelle-du-secteur-des-medecines-douces.
[20]. Agence des Médecines Complémentaires et Alternatives. Des événements dédiés aux praticiens formés/ soignants praticiens. [Consulté le 15/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.agencemca.fr/le-reseau-citoyen-praticiens/.
[21]. France inter postcast : pour ou contre les médecines complémentaires et alternatives ? 18 novembre 2019. [Consulté le 13/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.franceinter.fr/emissions/grand-bien-vous-fasse/grand-bien-vous-fasse-18-novembre-2019.
[22]. Agence des Médecines Complémentaires et Alternatives. [Consulté le 15/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.agencemca.fr/revue-de-presse-2/.
[23]. Agence des Médecines Complémentaires et Alternatives. [Consulté le 15/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.agencemca.fr/rencontre-au-ministere-de-la-sante-jerome-salomon/.
[24]. Agence des Médecines Complémentaires et Alternatives. [Consulté le 15/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.agencemca.fr/presentation-de-la-ma-a-brigitte-macron/.
[25]. Agence des Médecines Complémentaires et Alternatives. [Consulté le 15/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.agencemca.fr/remise-de-la-synthese-du-rapport-a-laurent-pietraszewski/.
[26]. Citizen4Science (C4S) est un projet original à l’initiative de Fabienne Blum visant à réunir des acteurs de la science et des citoyens qui souhaitent s’engager et/ou soutenir la science et la santé, et ainsi être acteur à titre individuel et collectif dans la société civile pour protéger ces biens de l’humanité. [Consulté le 15/11/2021]. Disponible à l’URL https://citizen4science.org/.
[27]. Fédération des Acupuncteurs pour la FORmation MEdicale Continue. [Consulté le 15/11/2021]. Disponible à l’URL : https://acupuncture-medic.fr/faformec/.
[28]. Collège des Enseignants Francophones d’Acupuncture Médicale (CEFAM). [Consulté le 15/11/2021]. Disponible à l’URL : https://acupuncture-medic.fr/college-des-enseignants/.
[29]. Collège Français d’Acupuncture et de Médecine Traditionnelle Chinoise (CFA-MTC). Consulté le 15/11/2021]. Disponible à l’URL : cfa-mtc.org
[30]. Syndicat National des Médecins Acupuncteurs de France (SNMAF). [Consulté le 15/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.meridiens.org/acumedsyn.org/ ou www.acumedsyn.org/.
[31]. Le Conseil National Professionnel-Acupuncture a pour vocation l’organisation d’une réflexion commune et indépendante sur la formation médicale continue, l’évaluation des pratiques professionnelles, l’évolution des compétences, l’accréditation de la qualité de la pratique professionnelle, d’éventuelles procédures de recertification, l’analyse professionnelle des recommandations et référentiels, et tout autre sujet relatif à la qualité des pratiques. CNPA. [Consulté le 15/11/2021]. Disponible à l’URL : https://acupuncture-medic.fr/college-national-professionnel-acupuncture/.
[32]. Le Collège Universitaire de Médecines Intégratives et Complémentaires (CUMIC) regroupe des universitaires de plusieurs disciplines, pour répondre aux missions suivantes : promouvoir et encadrer les enseignements et les formations universitaires sur l’approche intégrative et personnalisée des patients ainsi que sur les thérapies complémentaires ; promouvoir, dans le domaine de la santé, la recherche et l’innovation, en termes de soins et de prévention sur la médecine intégrative et les thérapies complémentaires, encourager l’innovation en recherche méthodologique sur ces thématiques, et développer des études médico-économiques prenant en compte l’efficience de telles prises en charge, et concourant à la limitation de l’iatrogénie et des hospitalisations inutiles qui en découlent ; être l’interlocuteur des instances universitaires, des pouvoirs publics, des organismes représentatifs des professions de santé et des associations d’usagers et de patients sur ces thématiques ; mettre en place les bases d’un observatoire des pratiques et des événements indésirables, promouvoir des étude au niveau national, et international sur ces thématiques, promouvoir leur harmonisation européenne. On remarquera donc que le CUMIC a des objectifs plus ou moins similaires à l’A-MCA ! CUMIC [Consulté le 15/11/2021]. Disponible à l’URL : https://www.cumic.fr/.
[33]. Programme de connaissances du 2e cycle en thérapeutique. [Consulté le 15/11/2021]. Disponible à l’URL https://therap.fr/wp-content/uploads/2020/05/Programme-2eme-cycle-R2C-nouvelle-numerotation-MESRI-def.pdf.
[34]. On pourra ainsi lire dans le programme : L’acupuncture est basée sur la théorie des méridiens, les points d’acupuncture étant situés le long des méridiens. Ceux-ci sont des « voies de circulation » bien définies, dans lesquelles le « qi, ou souffle », circule harmonieusement dans tout le corps. En médecine chinoise, la maladie, ainsi que la douleur ou tout autre symptôme, résultent d’un « blocage ou d’une insuffisance de la circulation du qi » dans le corps. Le traitement repose sur le diagnostic, recherchant l’origine du déséquilibre de la circulation du souffle qi, grâce à une sémiologie précise, dont les éléments les plus connus sont l’examen du pouls et de la langue. La manipulation des points avec une aiguille est censée « produire une régulation de la circulation du qi ». Ainsi, plutôt que de se focaliser sur l’organe, l’acupuncture traite un « déséquilibre énergétique », qui peut être d’origine externe ou environnementale (facteur climatique, infectieux…) ou interne (émotions).
[35]. 6187 résultats concernant l’item « acupuncture treatment » avec les filtres ECR et méta-analyses. [Consulté le 17/11/2021]. Disponible à l’URL : [https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/?term=acupuncture+treatment&filter=pubt.meta-analysis&filter=pubt.randomizedcontrolledtrial.
[36]. Acudoc2. [Consulté le 17/11/2021]. Disponible à l’URL : www.acudoc2.com/.
[37]. Julius D. TRP channels and pain. Annu Rev Cell Dev Biol. 2013;29:355-84. doi: 10.1146/annurev-cellbio-101011-155833.
[38]. Kefauver JM, Ward AB, Patapoutian A. Discoveries in structure and physiology of mechanically activated ion channels. Nature. 2020 Nov;587(7835):567-576. doi: 10.1038/s41586-020-2933-1.
[39]. Patapoutian A. Piezo channels in mechanotransduction: Sensory biology to disease. 9 juin 2020. Wu Tsai Neurosciences Institute.
[40]. Langevin HM, Churchill DL, Cipolla MJ. Mechanical signaling through connective tissue: a mechanism for the therapeutic effect of acupuncture. FASEB J. 2001 Oct;15(12):2275-82. doi: 10.1096/fj.01-0015hyp.
[41]. Wu SY, Chen WH, Hsieh CL, Lin YW. Abundant expression and functional participation of TRPV1 at Zusanli acupoint (ST36) in mice: mechanosensitive TRPV1 as an « acupuncture-responding channel ». BMC Complement Altern Med. 2014 Mar 11;14:96. doi: 10.1186/1472-6882-14-96.
[42]. Trento MMS, Moré AOO, Duarte ECW, Martins DF. Peripheral receptors and neuromediators involved in the antihyperalgesic effects of acupuncture: a state-of-the-art review. Pflugers Arch – Eur J Physiol. 2021 Apr;473(4):573-593. doi: 10.1007/s00424-020-02503-0.
[43]. Collège Santé de l’Université de Bordeaux. [Consulté le 18/11/2021]. Disponible à l’URL : https://sante.u-bordeaux.fr/content/download/114391/857546/version/2/file/DIU%20INITIATION%20ACUPUNCTURE%20MED.pdf
[44]. L’Objectifs de la formation : – Donner les bases scientifiques de l’acupuncture médicale selon l’approche de l’évidence based medicine ; – Former à la connaissance et à la compréhension des bases fondamentales nécessaires à la pratique d’une acupuncture centrée sur la personne ; – Développer les compétences nécessaires à une pratique en cohérence avec les autres approches de la santé et du soin ; – Permettre la poursuite des études dans le cadre de la Capacité de médecine d’acupuncture.
[45]. Le diplôme d’études spécialisées (DES) est délivré aux médecins ayant effectué une formation de 3e cycle hospitalière, de 3 à 6 ans en fonction des spécialités, et soutenu un mémoire. Cette formation correspond à l’internat. Avec les réformes successives adoptées depuis la fin des années 1990 (dont la création de l’internat et du DES de médecine générale), tous les nouveaux docteurs en médecine seront titulaires d’un DES, accompagnant leur diplôme d’État de docteur en médecine (commun à tous les médecins) et précisant leur spécialité. L’obtention d’un DES est conditionnée à la validation de trois éléments : la formation théorique (environ 200 heures), axée sur la spécialité ; la formation pratique : 6 à 10 semestres d’internat suivant les spécialités (6 semestres pour la médecine générale, 8 semestres pour la plupart des spécialités médicales, 10 semestres pour la plupart des spécialités chirurgicales). Les semestres à accomplir dépendent de la maquette de chaque DES définie par arrêté ministériel ; la soutenance d’un mémoire, distinct de la thèse de médecine, portant sur un sujet de la spécialité. On pourra donc remarquer que la Capacité d’acupuncture, également diplôme d’état, ne confère pas la qualification de spécialiste auprès de l’Ordre des médecins. Et pourtant, la formation théorique des deux années correspond en moyenne à 240 heures auxquelles il s’agira d’ajouter la première année de préparation à l’examen probatoire (DIU d’initiation à l’acupuncture médicale), soit en moyenne 135 heures. Le seul souci est la formation pratique (270 à 300 heures selon les facultés) qui ne peut pas être délivrée dans un service unique d’acupuncture car quasi inexistant ! A nous d’en créer ! Notons toutefois qu’en Chine, le concept d’un tronc commun de médecine suivi de la spécialisation en acupuncture ou autres spécialités existe déjà. Légifrance. [Consulté le 18/11/2021]. Disponible à l’URL: https://www.legifrance.gouv.fr/loda/id/JORFTEXT000000844143?init=true&page=1&query=capacit%C3%A9+d%27acupuncture&searchField=ALL&tab_selection=all.