Résumé- La douleur rhumatologique est un motif très fréquent des consultations d’acupuncture. Cette étude a pour intérêt d’étudier un protocole standard, applicable à la majorité des patients. Les points ont été choisis soigneusement selon l’enseignement issu des Textes. Il s’agit du Shenmai (V 62), Houxi (IG 3), Waiguan (TR5),Zulinqi (VB4I), Yanglingquan (VB34), Xuanzhong (VB39) et les Huatuojiaji (HM21). Au préalable, le symptôme « douleur » est analysé dans le contexte de la Médecine traditionnelle chinoise, en intégrant les notions d’énergies perverses (Xié) et d’énergie défensive (Wei) au concept des niveaux énergétiques Yang des Grands Méridiens. Soixante-dix-sept observations, concernant les algies les plus souvent rencontrées en pratique de ville, ont permis d’évaluer l’efficacité du traitement. Les résultats objectivent un échec total du protocole dans seulement 10 % des cas. Mots clés. -Acupuncture, Rhumatologie, Douleur, Yang Chiao Mai, Du Mai, Yang Wei Mai, Dai Mai, Xié, Bi, Tai Yang, Shao Yang.
Summary -The rhumatological pain is a frequent consultation motive for acupuncture. This study is interested in studying an appropriate standard protocol for a majority of patients. The points have been carefully chose according to the teaching issued from the Tests. They are Shenmai (UB 62), Houxi (SI 3), Waiguan (TW 5), Zulinqi (GB 1) and the Huatuojiaji. Preliminarily, the pain symptom is analysed in the context of the traditional Chinese medicine integrating the notions of perverse energy (wei) with the concept of the Yang energetic levels of the great meridians. Seventy cases, concerning the most often met pains in town practice, have allowed to evaluate the treatment effectiveness. The results objectified a total failure of the protocol in only 10 % of the cases. Keywords -Acupuncture, Rhumatology, Pain, Yang Qiao Mai, Dai Mai, Yang Wei Mai, Du Mai, Xie, Bi, Tai Yang, Shao Yang.
L’efficacité de l’acupuncture dans le traitement de la douleur paraît indéniable et attestée par une pratique persistante depuis plusieurs millénaires. A partir des années 60, l’acupuncture chinoise suscita dans le milieu médical un vif intérêt en raison de la réalisation d’interventions chirurgicales sous analgésie acupuncturale. Les résultats étaient satisfaisants dans environ 50 % des cas.Le recours à l’acupuncture s’est alors notamment répandu chez les patients souffrant de douleurs.
A partir de 77 observations cliniques, cette étude a pour objet d’évaluer l’efficacité d’un protocole concernant des algies d’ordre rhumatologique, ceci dans le cadre d’une nosologie occidentale.
L’intérêt est d’essayer de démontrer qu’un protocole standardisé peut donner des résultats très intéressants dans une pathologie rhumatologique courante, sans avoir besoin pour autant de conduire un traitement spécifique et individualisé du patient. Il apparaît dans ce cas, que la méthodologie appliquée à la médecine occidentale puisse se transposer à l’acupuncture, à savoir les études faites contre placebo, en double aveugle, etc..
I) LA DOULEUR RHUMATOLOGIQUE SELON LA MÉDECINE TRADITIONNELLE CHINOISE
Les maladies en médecine traditionnelle chinoise découlent d’une rupture de l’équilibre entre le Yin et le Yang.
La douleur en rhumatologie est le symptôme qui fait consulter. Mais qu’est-elle pour l’acupuncteur?
C’est essentiellement un ralentissement, voire une stagnation de la circulation de l’énergie ayant pour étiologie une origine externe: le vent, le froid, l’humidité ou la chaleur.
Qi Ba dans le Su Wen, chapitre 39 » de la genèse des douleurs » explique:
» Les vaisseaux méridiens sont le siège d’un courant incessant dans un circuit fermé. Si le froid pénètre dans un méridien il y cause un ralentisse ment puis une congélation qui bloque la circulation. S’il s’installe à l’extérieur du vaisseau, il y a un manque de sang. S’il se loge au dedans, l’arrêt de la circulation du Qi cause une douleur aiguë « .
Les manifestations climatiques vont devenir des énergies perverses (Xié) pathologiques, et pénétrant l’organisme humain. Les différentes couches du corps sont alors atteintes au moyen des méridiens, en passant du vaisseau le plus superficiel au plus profond.
Ainsi le froid provoque la douleur en entravant la circulation du » Qi « .
Le vent associé au froid va entraîner les courbatures généralisées, les contractures, les douleurs sans localisation fixe.
L’humidité, combinée aux deux autres va produire la sensation d’engourdissement articulaire et musculaire. Les articulations se déforment, se fixent.
La chaleur enfin, va réaliser le tableau clinique du rhumatisme inflammatoire avec les articulations douloureuses, rouges, enflées, ankylosées.
Bref, nous avons ainsi décrit les « Bi » : « Bi errant » pour l’atteinte par le vent, » Bi fixe » ou » douloureux » par atteinte du froid, » Bi humidité » et enfin « Bi chaleur « .
Dans le chapitre 43 du Su Wen, Huang Di questionne: « comment se produisent les rhumatismes (Bi) »?
Qi Bo répond: « sous l’effet combiné du vent, du froid et de l’humidité. Selon que prédomine: le vent c’est un Bi « errant »; le froid c’est un Bi « douloureux »; l’humidité c’est un Bi » fixe « .
Quelle est l’énergie circulante responsable des douleurs, en cas de ralentissement ou de stagnation?
Laissons Huang Di questionner :
« Les Rong et les Wei n’ont-ils pas un rôle dans les Bi? «
Qi Bo répond » le Rong est l’essence des aliments… Le Wei est l’ardeur des aliments… Tant qu’ils ne sont pas mêlés de vent, de froid ou d’humidité, il n’y a pas de Bi ».
Ainsi confirmons que le » Bi » a pour étiologie une perturbation de la circulation de l’énergie « Rong » et « Wei » et une pénétration d’énergie perverse (le Xié).
L’énergie Rong (Rong Qi) est l’énergie nourricière, Yin, profonde qui circule dans tous les méridiens sur 24 heures. A partir du méridien de foie, cette énergie Rong va pénétrer dans la petite circulation intéressant les méridiens curieux Du Mai et Ren Mai.
L’énergie Wei (Wei Qi) est l’énergie défensive, Yang et superficielle, circulant également dans tous les méridiens suivant différents rythmes, mensuel dans le couple des merveilleux vaisseaux Du Mai et Chong Mai; journalier dans les méridiens principaux, et enfin annuel, saisonnier en fonction des organes (Foie au printemps, Coeur en été, etc.).
On peut se demander maintenant comment le « Xié » atteint le » Wei Qi » et le » Rong Qi ».
Il faut savoir que les énergies perverses (Xié) ont plusieurs voies de pénétration:
-les méridiens Lo et principaux, les méridiens distincts, tendino-musculaires et merveilleux qui leur sont connectés,
-les méridiens Lo transversaux, essentiellement le Lo du Zu Tai Yang (vessie) ou du Zu Shao Yang (vésicule biliaire),
-enfin le Feng Fu (VG 16) et tous les points Shu de vessie du dos.
En effet, la voie préférentielle de pénétration de l’énergie perverse est le Feng Fu (VG 16) et les points du rachis.
» Le Xié s’introduit au Feng Fu et descend le long du rachis. Et les Wei se réunissent quotidiennement au Feng Fu, mais chaque Jour plus tard car ils descendent d’une vertèbre par jour… Les Wei s’abaissent chaque jour d’une vertèbre, en 25 jours, ils arrivent au coccyx, le 26e jour ils entrent dans le rachis et s’écoulent dans le vaisseau dissimulé dans son intérieur (Chong Mai), puis ils remontent pendant 9 jours… » (Su Wen).
Ainsi on se rend compte que le rôle du Chong Mai est fondamental car il véhicule le Wei Qi circulant d’abord dans le Du Mai puis ensuite dans le Chong Mai. C’est le rythme mensuel du « Wei Qi ».
Qi Bo dit: » Logé dans la nuque, le Xié descend le long du rachis, mais en raison des variations de plein et de vide, il’ frappe dans des endroits différents et pas toujours au point Feng Fu. S’il frappe à la nuque, la nuque souffre quand le Qi y parvient. De même quand il frappe le dos, les lombes, les mains et les pieds. C’est donc à l’endroit où est le Wei et lorsqu’il se combine avec le Xié que se produit le mal » (Su Wen).
Retenons donc l’importance du Chong Mai et surtout du Du Mai dans les mécanismes des « malaria » (Gai Nuë), à l’origine possible de divers rhumatismes inflammatoires chroniques.
Nous avons vu que lorsque le Xié pénètre l’organisme, il l’envahit d’abord par les couches externes.
La première couche atteinte correspond au Grand Méridien Tai Yang (association des méridiens Intestin Grêle et Vessie), puis la deuxième couche est le Shao Yang (Triple Réchauffeur -Vésicule biliaire) puis c’est au tour du Yang Ming (Gros intestin -Estomac).
Ce système de classification des Grands Méridiens objective l’évolution des maladies d’origine externe dans la relation Extérieur -Intérieur, des méridiens superficiels vers les organes Yin ou les entrailles Yang.
Ainsi correspond le schéma suivant bien connu :
TAI YANG
IG———————————————–V Superficie
SHAO YANG
TR_____________________VB
YANG MING
GI———————E
TAI YIN
P_________________ RP
JUE YIN
MC——————————F
SHAO YIN
C————————————— R
Profondeur
En cas d’atteinte du Tai Yang par le Feng (vent), il y aura une raideur et des douleurs du cou. Si le froid pénètre, les douleurs, les courbatures sur tout le corps et les arthralgies seront au premier plan.
Par ailleurs, le méridien Tai Yang est relié aux deux méridiens particuliers Yang qui » énergétisent » le rachis et les moëlles : le Yang Chiao Mai de trajet dorsal que le Shenmai (V 62) sur le Zu Tai Yang (vessie) ouvre et le Du Mai que le Houxi (IG 3) point du Shou T ai Yang (intestin grêle) ouvre.
Cette « énergétisation » du T ai Yang explique son importance dans la pathologie osseuse centrée autour du rachis.
Ainsi bien souvent, dans les douleurs provenant d’un Xié vent-froid humidité, il s’agira de dériver l’énergie du Tai Yang en ouvrant le Du Mai et le Yang Chiao Mai, voies de dérivation du Xié lorsqu’il est abondant.
De même, lors de l’envahissement massif du froid dans le T ai Yang, l’ouverture des méridiens particuliers Du Mai et Yang Chiao Mai reste le geste primordial, d’autant plus recommandé que la symptomatologie causée par l’énergie perverse est aiguë et brutale: piquer Houxi (IG 3) associé à Shenmai (V 62).
Cependant si le T ai Yang est dépassé, la symptomatologie s’aggravera car le Shao Yang, deuxième niveau énergétique superficiel sera à son tour atteint. Les signes cliniques surajoutés seront les douleurs à la poitrine, aux côtés et aux hanches.
Notons que comme le Tai Yang a pour voies de dérivation les deux méridiens curieux Du Mai et Yang Chiao Mai, le Shao Yang a pour voies de dérivation, deux autres merveilleux vaisseaux: le Dai Mai et le Yang Wei Mai.
Dans le Ling Shou traduit par Chamfrault, on retrouve la citation: » Si la charnière ne fonctionne pas et qu’il y ait paralysie des mouvements, il faut puncturer Yang Ming, voir s’il est en vide ou en plénitude, car en cas d’arrêt de fonctionnement de la charnière Shao Yang, l’énergie circulante du corps devient stagnante, et l’énergie perverse occupe cet espace où l’énergie du corps ne peut plus passer « .
Le Yang Ming est ainsi le troisième niveau atteint. Il se combine bien souvent avec les syndromes des deux précédents.
Une évolution de la symptomatologie de l’extérieur vers l’intérieur correspond, de ce fait, à une aggravation de la maladie, alors qu’un mouvement inverse signifiera une amélioration.
Puis, on aura une atteinte des différents organes et entrailles si les niveaux sont dépassés.
On considérera que les algies rhumatologiques aiguës ne concernent donc que les deux ou trois premiers niveaux énergétiques superficiels.
II) MÉTHODE
Matériel
On utilise des aiguilles de longueur variable et de diamètre compris entre 0,25 et 0,35 mm. Toutes les aiguilles sont en acier inoxydable.
Un détecteur stimulateur aux normes CE permettra une électroacupuncture.
Les points utilisés
-V 62 (Shenmai),
-IG 3 (Houxi),
-TR5 (Waiguan),
-VB41 (Zulinqi),
-VB34 (Yanglingquan),
-VB39 (Xuanzhong),
-HM21 (Huatuojiaji).
A l’implantation, les aiguilles seront légèrement manipulées par rotation manuelle, de façon qu’elles soient » saisies » par la peau et qu’on ne puisse plus les faire tourner.
Puis, les aiguilles seront laissées en place sans autre manipulation pendant une durée de 20 minutes environ.
Seuls, les points HM 21 seront stimulés par électroacupuncture. Les localisations des « Huatuojiaji » seront choisies en fonction de l’atteinte rhumatologique.
L’électroacupuncture sera percutanée. Il s’agit d’une stimulation électrique délivrée au travers des aiguilles et appliquée à une fréquence basse de 2 à 5 hertz, puis élevée de 50 à 100 hertz, en alternance, afin d’éviter une accoutumance.
III) OBSERVATIONS CLINIQUES
Soixante dix-sept patients, ayant eu des algies d’ordre rhumatologique durant les trois dernières années, ont été étudiés. Pour chaque cas, une étiologie occidentale a été portée. Les anomalies radiologiques, la durée d’évolution des algies avant le début de la première séance d’acupuncture, le nombre de séances avant un échec, une amélioration ou une guérison complète, l’éventuelle chronicité des séances, enfin les points autres que ceux décrits, sont les différents critères du tableau.
Notons que l’espacement entre chaque séance est d’une semaine.
IV) COMMENTAIRES SUR LE CHOIX DES POINTS
1) Le Shenmai
Le Shenmai (V 62) est le point maître du merveilleux vaisseau Yang Chiao Mai, point clef permettant son ouverture.
» Le Yang Chiao Mai est une annexe du méridien principal de la vessie. Il reçoit l’énergie du Yin Chiao Mai au point Jingming, de là il redescend vers les membres inférieurs « .
« Le Yang Chiao Mai est important pour l’homme car il reçoit l’énergie qui vient des reins » (Ling Shou chapitre 17).
Le méridien Yang Chiao Mai est chargé d’énergie « We »« , énergie Yang, superficielle et défensive.
En cas d’atteinte du Yang Chiao Mai, encore appelé vaisseau accélérateur du Yang, on observera, selon Bossy, des symptômes d’ordre rhumatologique et neurologique:
« – paresthésies des membres,
-hémiplégies,
-parésie,
-douleur sans localisation fixe,
-mouvements difficiles, manque d’agilité,
-algies du rachis (cervical, dorsal et lombaire),
-lombalgie avec troubles de l’équilibre,
-spasmes, contractures, troubles dans la mobilité des articulations « ,
Par ailleurs, les textes notent qu’en fonction de l’heure d’aggravation,
il est très important d’utiliser les méridiens curieux Yang Chiao et Yin Chiao Mai : « Dans les douleurs nocturnes, c’est un excès de Yang non transformé en Yin, tonifier Zhaohai (R6) et disperser Shenmai (V62). Dans les douleurs diurnes, c’est un excès de Yin non transformé en Yang, tonifier Shenmai et disperser Zhaohai ».
Rappelons que le grand méridien Tai Yang (vessie et intestin grêle) est un méridien de défense s’ouvrant à l’extérieur. L’énergie défensive « Wei Qi » qui y circule a un rôle indéniable pour protéger l’organisme de la pénétration des énergies perverses (Xié).
Le Yang Chiao Mai a le même rôle, et lorsqu’il est dépassé, l’énergie perverse y pénétrera par le Shenmai dans le Lo de vessie.
Le rachis présentera alors des atteintes de type cervicalgies, torticolis, lumbagos, lombo-sciatiques.
« Dans la lombalgie venant de « la chaîne des Yang » (vaisseau non couplé), la douleur monte avec des gonflements subits. On pique à la réunion de ce vaisseau avec celui de la vessie, sous le mollet à un pied au-dessus du sol (Chengshan, V57). (Su Wen).
Notons qu’ici, Chamfrault pense que » la chaîne des Yang , » est le Yang Chiao Mai, à la différence de Husson pour qui « la chaîne des Yang »‘ est le vaisseau secondaire qui part du Chengshan (V 57). Chamfrault considère d’ailleurs que le point à piquer est alors le Shenmai et non le Chengshan.
Soulié de Morant indique le Shenmai dans: « engourdissement des membres inférieurs, ne peut rester longtemps debout, faiblesse « .
En fonction de la topographie, la sciatique peut être de type S 1 avec une atteinte du Zu Tai Yang (vessie) ou de type L5, en rapport avec le méridien Zu Shao Yang (vésicule biliaire). En effet, le Ling Shou dit pour le Zu Tai Yang: « dans les maladies du méridien dues à l’énergie perturbatrice externe, les ligaments des genoux semblent être noués. Les mollets font tellement mal que le patient a l’impression que quelqu’un les lui coupe avec un couteau. On appelle cet état « blocage à la cheville « .
On peut traiter ainsi cette atteinte du Zu Tai Yang de multiples façons, mais aussi en utilisant le Yang Chiao Mai, en dérivation sur le Zu Tai Yang, par la puncture du Shenmai (V62).
« Le Yang Chiao Mai, (vaisseau de la force de l’équilibre du Yang) commence dans le talon… » (Nan Jing difficulté n° 28). Il est donc intéressant d’utiliser le Shenmai (V 62) dans les « Bi » de la cheville, ainsi que dans toutes les talalgies.
Enfin, Réquéna préconise également d’ouvrir les méridiens merveilleux Du Mai et Yang Chiao Mai congestionnés par le Xié, en piquant Shenmai (V 62) et Houxi (IG 3) dans les atteintes polyarthritiques, telles que le syndrome de Fessinger-Leroy-Reiter et le rhumatisme psoriasique…
2) Le Houxi
Le Houxi (IG 3) est le point maître du merveilleux vaisseau Du Mai, encore appelé Vaisseau Gouverneur. Le Du Mai est couplé au Yang Chiao Mai. D’où l’intérêt de piquer ensemble 3 IG et 62 V. En cas d’atteinte du Du Mai, on retrouvera dans la symptomatologie rhumatologique :
« – raideur et douleur de la colonne vertébrale,
-contracture des membres,
-névralgie maxillaire,
-cervicalgie, torticolis,
-névralgie cervico-brachiale,
-douleur intercostale unilatérale empêchant de respirer et de dormir « . (Bossy).
Ouvrir le Du Mai par le Houxi permettra de désobstruer le grand méridien Tai Yang, en sachant que le Du Mai en est également une voie de circulation dérivée.
N’oublions pas que le grand méridien Tai Yang relié au Yang Chiao Mai, l’est aussi au Du Mai. Le Tai Yang est le méridien de défense par excellence, protégeant l’organisme des énergies perverses.
Le Houxi est un point privilégié à utiliser dans les torticolis, les cervicalgies aiguës, les lumbagos, les lombo-sciatiques, au même titre que Shenmai (V 62) avec lequel il est couplé.
Le Houxi (IG 3) est un point Yu, point « vent » permettant de triompher de l’humidité. Qi Bo dit dans le Su Wen: « quand le Tai Yin est à la source, la végétation s’épanouit très tôt, l’humidité empiète… Le peuple souffre ordinairement de catarrhe, douleurs du cœur…, accès de céphalée, sensation d’arrachement des yeux, tiraillements dans la nuque, brisement des reins, impossibilité de se tourner sur les hanches, genoux noués, mollets comme détachés « .
» Quand le Tai Yin préside au ciel, l’humidité empiète, le ciel est très couvert, la pluie gâte la végétation. Le peuple souffre d’œdèmes, de douleurs osseuses…, douleurs des lombes, du rachis, de la tête, de la nuque… » (Su Wen).
Ainsi à travers ces différentes citations, on remarque l’action de l’énergie perverse (Xié) de type humidité sur les os et les articulations. D’où l’intérêt des points « vent » pour chasser » l’humidité « , en utilisant le cycle de domination, dans le système régulateur des 5 mouvements.
3) Le Waiguan
Le Waiguan (TR 5) est le point maître du merveilleux vaisseau Yang Wei Mai et le point Lo du Shou Shao Yang. Il est considéré comme le point de commande des douleurs du poignet. En cas d’atteinte du yang Wei Mai, encore appelé vaisseau régulateur de Yang, les symptômes de la sphère rhumatologique ou neurologique sont:
« – névralgies en général,
-douleurs aux côtés du corps et à la poitrine,
-algie cervico-faciale,
-cervicalgies,
-paralysie des quatre membres,
-inflammation du bras et de l’avant-bras avec arthralgies, -arthralgies du membre supérieur, des doigts,
-douleur de l’articulation coxo-fémorale,
-douleur et contracture de la face latérale du membre inférieur et de la malléole latérale,
-douleur et enflure des talons » (Bossy),
-douleurs lombaires avec enflure.
Le méridien curieux yang Wei Mai se trouve en dérivation sur le
grand méridien Shao Yang (association des méridiens du triple réchauffeur et de la vésicule biliaire). Même chose pour le méridien curieux Dai Mai. De ce fait, en cas de déséquilibre énergétique du Shao Yang, le Waiguan (TR 5) et le Zulinqui (VB 41) doivent être ouverts.
Effectivement, l’atteinte du Shao Yang entraîne sur le plan ostéoarticulaire des arthralgies erratiques ainsi que des troubles ostéoporotiques qui surviennent avec l’âge.
Dans toutes les atteintes du poignet, des métacarpiennes et des articulations métacarpo-phalangiennes, pour combattre l’énergie perverse « vent froid-humidité « , rétablir le cours du Rong Qi et du Wei Qi, on utilisera de façon préférentielle le Waiguan (TR 5). Dans les « Bi errants » entraînant des arthralgies fugaces erratiques, le Waiguan sera également indispensable.
Le Waiguan est le point Lo du Shou Shao Yang, c’est-à-dire le point d’origine des méridiens Lo transversal et longitudinal du triple réchauffeur.
Le Lo transversal relie le méridien Triple Réchauffeur au méridien Maître du cœur.
Le Lo longitudinal est un système de dérivation profonde qui va directement de la superficie à l’organe ou l’entraille.
Donc, les méridiens Lo sont bien pratiques pour faire passer un excès d’énergie douloureux dans le méridien couplé ou dans la profondeur.
Dans le cas du méridien Shou Shao Yang, les énergies perverses pourront être dérivées vers les trois réchauffeurs, c’est-à-dire vers les réserves des énergies acquises: Jing Qi acquis, Zong Qi mais surtout Rong Qi et Wei Qi. Toutes ces énergies sont, en effet, issues des trois niveaux du Réchauffeur.
D’où, piquer le Waiguan permettra de lutter contre le Xié et de l’utiliser pour améliorer la circulation du Rong et Wei Qi.
4) Le Zulinqi
Le Zulinqi (VB41) est le point clef du merveilleux vaisseau Dai Mai,encore appelé vaisseau de ceinture, car enveloppant les six méridiens: Zu Tai Yang (vessie), Zu Shao Yang (vésicule biliaire), Zu Yang Ming (estomac), Zu Tai Yin (rate-pancréas), Zu Jue Yin (foie) et Zu Shao Yin (rein).
De ce fait, le Dai Mai a une action sur tous les méridiens des membres inférieurs qu’il relie. Il est considéré comme la ceinture des méridiens Yin et Yang du membre inférieur.
L’atteinte du Dai Mai occasionne une symptomatologie rhumatologique et neurologique avec les signes suivants:
» -arthralgies généralisées,
-douleurs erratiques (rhumatisme circulant de type Feng),
-algie cervico-scapulo-brachiale,
-douleur, paresthésie, contracture du membre supérieur,
-douleurs lombaires irradiant en ceinture au niveau de l’ombilic,
-douleur des lombes et des membres inférieurs,
-faiblesse des membres inférieurs,
-douleur, paresthésie, contracture du membre inférieur,
-contracture des orteils « . (Bossy).
Le Dai Mai est un méridien curieux important dans les coxarthroses et dans les sciatiques de type L 5 (Réquéna). Il doit être ouvert par le Zulinqi afin de dériver le « Xié « , surtout s’il existe une atteinte du Zu Shao Yang entraînant une sciatique.
Le Zulinqi est le troisième point Shu antique du méridien Zu Shao Yang, c’est-à-dire le point Yu, point qui, dans le cycle Ko encore appelé cycle de domination, permet de lutter contre l’humidité. En effet, le vent triomphe de l’humidité.
Notons par ailleurs que le Ling Chou, traduit par Chamfrault, dit pour le Zu Shao Yang (vésicule biliaire) : « il y a des sueurs abondantes « . Le traitement consiste alors à ouvrir le Dai Mai par le Zulinqi (VB41). En raisonnant à la manière chinoise, ce point est choisi car le » vent » domine » l’humidité » ; ou parce qu’un excès de plénitude du Zu Shao Yang équivaut à un excès de » feu » évaporant » l’humidité » (voir schéma précédent).
5) Le Yanglingquan
Le Yanglingquan (VB34) est le point « grande réunion » (Roé) des muscles et des tendons.
Le Yanglingquan est aussi le point Hé à action spéciale sur la vésicule biliaire.
Dans le chapitre 41 du Su Wen : acupuncture des lombalgies: « la lombalgie du vaisseau de la vésicule biliaire ressemble à une piqûre d’aiguille dans la peau, elle se propage en gênant les mouvements du tronc : flexion, extension et torsion. On pique au sang le méridien à l’extrémité où il devient osseux, à la saillie osseuse isolée de la face externe du genou (point Yanglingquan). Ne pas faire saigner en été ».
Une autre indication du VB 34 est la gonalgie aussi bien liée à une gonarthrose, qu’à une coxarthrose. « Si, en position assise, on souffre comme d’un corps étranger articulaire, on traite la « barrière « … La « barrière squelettique » (Hai Guan) est dans la solution de continuité de genou : point Yang Guan de vésicule biliaire » (Su Wen).
Soulié de Morant écrit dans les indications du Yanglingquan : « faiblesse des muscles, assis ne peut se lever… froid des muscles… manque de résistance à la fatigue, douleurs des muscles, crampes, contractures, chorée « .
Réquéna le préconise même dans tous les déficits musculaires, entre autres: la sclérose en plaques.
Intérêt donc du VB 34 dans toute la pathologie neuro-musculaire.
Le Yanglingquan est aussi le point Hé du méridien de la vésicule biliaire, cinquième point Shu antique.
Dans le chapitre 43 du Su Wen concernant les « Bi « , Huang Di demande: « comment les traiter avec les aiguilles? » Qi Bo répond: » il Y a les points Yu des membres pour les viscères et les points Hé pour les réceptacles. Ils sont répartis sur les vaisseaux. C’est là où passent, se manifestent et se guérissent les maladies « .
En effet, le point Hé correspond pour les méridiens » Yang » à la loge terre, à l’humidité et nous avons vu le rôle de l’humidité dans les pathologies ostéo-articulaires (polyarthrite et arthrose). Donc puncturer le VB 34 correspond à disperser l’humidité, de la même façon que les points » vent » le font dans le cycle de domination (voir schéma précédent).
6) Le Xuanzhong
Le Xuanzhong (VB 39) est le point « grande réunion » (Roé ou Hui) des moëlles. Soulié de Morant propose le Xuanzhong dans l’indication suivante: « Tous les troubles des os, fractures: la suture est obtenue dans le tiers ou la moitié du temps habituel et empêche les douleurs et les inflammations « ,
Il est intéressant alors de puncturer le Xuanzhong dans les problèmes d’arthrose, d’arthrite et d’ostéoporose, Bref, il s’agit d’un point favorisant la consolidation osseuse et permettant la recalcification.
Le Xuanzhong est également le point Lo de groupe des méridiens Yang des membres inférieurs. A ce titre, il possède des propriétés physiologiques importantes. Ainsi, le VB 39 répond à la sémiologie: « sensation de l’énergie qui remonte à la partie supérieure du corps, paraplégie, épilepsie, paralysie des pieds » (Chamfrault) ,
Attaqué par les énergies perverses (Xié), le Xuanzhong permettra de les dériver donc vers la profondeur ou de les repousser grâce au flux énergétique venant des trois méridiens Yang (vessie, vésicule biliaire et estomac).
Le choix du Xuanzhong sur le Zu Shao Yang (vésicule biliaire) est primordial, car le grand méridien Shao Yang est la charnière entre les deux autres grands méridiens Yang (Tai Yang et Yang Ming). Le Shao Yang est le lieu de convergence, de croisement des trois Yang. Et ces croisements vont s’effectuer au membre supérieur au Sanyangluo (TR8) ; et l’autre au membre inférieur: au Xuanzhong (VB 39).
En conclusion, le Xuanzhong peut être le lieu de pénétration du vent froid-humidité. Sa stimulation peut s’opposer à cette pénétration et favoriser la consolidation des fractures, des atteintes osseuses, des déminéralisations (Réquéna).
Intérêt donc du VB 39 dans tout problème arthrosique entraînant inflammation, douleur, et impotence fonctionnelle, dans les ostéoporoses et dans toutes douleurs névralgiques de type sciatique.
» Si l’homme peut marcher d’un bon pas, c’est grâce à la réunion des moëlles, à Jue Gou qui correspond au Xuanzhong (VB 39) » (Nan Jing difficulté n° 45).
7) Les Huatuojiaji
Les Huatuojiaji (HM 21) sont les points extraordinaires de la région cervico-dorso-lombaire. Ils sont hors méridiens et situés sur les deux côtés du rachis à environ 0,5 cun de la ligne médiane, de la première vertèbre cervicale à la quatrième vertèbre sacrée.
Dans le chapitre 63 du Su Wen consacré à la piqûre Miu, on peut lire: « Si le Xié s’installe dans la liaison de la vessie causant une ankylose douloureuse du dos avec irradiations dans le thorax, on fait trois piqûres sur les points douloureux à la pression de chaque côté du rachis à partir de la nuque et la maladie cesse aussitôt « .
Il s’agit donc de points locaux, points « centre-douleur » que l’on peut comparer aux points « Ahshi « . Cependant, ici ces points sont bien systématisés. Et on les utilisera là où se situe le blocage qui provoque le conflit entre le Xié et l’énergie Wei défensive du corps.
8) Chevaucher les merveilleux vaisseaux et pourfendre le Xié
En conclusion, il s’avère que quatre points choisis sont les » points maîtres » ou les points d’ouverture de méridiens curieux.
Soulié de Morant écrit: « les 360 points de tout le corps ont leur commande dans les 66 points des pieds et des mains. Ces 66 points à leur tour ont leur commande dans ces 8 points « .
Les 66 points des pieds et des mains sont les points Shu antiques (Jing, Rong, Yu, Jing et Hé); les 8 points sont bien sûr les points clefs des merveilleux vaisseaux.
De ce fait, puncturer les points d’ouverture des « Qi Jing Ba Mai » (vaisseaux hors-méridiens) revient à contrôler et à réguler directement le Yin et le Yang.
Les douleurs rhumatismales correspondent la plupart du temps à l’atteinte des deux premiers niveaux énergétiques Tai Yang et Shao Yang, auxquels sont liés le Yang Chiao Mai, le Du Mai, le y ang Wei Mai et le Dai Mai.
Le Du Mai a une fonction de commande et de contrôle de tous les méridiens Yang, il est accélérateur du Yang.
Le Yang Chiao Mai qui lui est couplé, est également accélérateur du Yang et régule surtout de façon quantitative les méridiens Yang du membre inférieur.
Et à l’opposé, nous avons un système frénateur du Yang: le Dai Mai et le Yang Wei Mai.
Ainsi est réalisé un double système de freins et d’accélérateur: 5 TR et 41VB, 3IG et 62V.
D’autre part, la régulation de l’énergie se fait dans le système des 5 mouvements avec les deux points Yu « vent » : 3 IG et 41 VB qui chassent l’humidité.
Nous avons aussi 2 points Lo : 5 TR et 39 VB, importants pour contrer l’entrée du Xié, tout comme le point « Hé » 34 VB le sera vis-à-vis de l’humidité.
Enfin les Huatuojiaji, points « centre-douleur « , dissiperont les énergies perverses de façon locale.
V) RÉSULTATS
VI) ANALYSE DES RÉSULTATS
A la vue des différents résultats, on peut objectiver qu’il n’existe que 10,16 % d’échecs, ce qui est peu, compte-tenu du fait que le protocole est standard, et non spécifique du patient. En appliquant le protocole associé à une méthode plus adaptée au malade (technique des méridiens tendino-musculaires, régulation de la loge terre, points ahshi), le pourcentage d’échecs baisse d’environ 1 %, ce qui est négligeable.
Globalement, le taux d’améliorations et de guérisons tourne aux alentours de 90 %. Là encore, il n’y a pas de différence significative entre les deux. Cependant, on peut constater que le protocole pur offre un taux de guérisons inférieur de 5 % par rapport à celui associé à d’autres points.
La différence s’explique par le mode de traitement des périarthrites scapulo-humérales. En effet, cette pathologie est davantage sensible à la technique des méridiens tendino-musculaires. Cela ne veut pas dire qu’il n’existe pas de guérison avec le protocole pur. Mais, elle interviendra environ au bout de quatre semaines alors que le même protocole associé à la technique des méridiens tendino-musculaires entraînera une amélioration spectaculaire au bout de deux semaines seulement. D’où l’intérêt d’associer la technique des méridiens tendino-musculaires avec le protocole standard dans cette pathologie.
Les échecs concernent essentiellement les sciatiques ou lombo-sciatiques. Généralement, l’échec est constaté à la quatrième séance, c’est-à-dire au bout d’un mois, et pratiquement à chaque fois, la cause en est une hernie discale, pour laquelle l’acupuncture est presque totalement inefficace. Seule la chirurgie peut décomprimer la racine nerveuse atteinte. Lefèbvre considérait d’ailleurs que, si au bout de trois ou quatre séances l’acupuncture s’avérait inefficace, on pouvait affirmer alors, à coup sûr, qu’il s’agissait d’une hernie discale.
Une autre remarque concerne la durée de l’évolution de la pathologie, depuis les premiers symptômes à la première séance d’acupuncture. On peut objectiver que plus une algie est traitée tôt, plus elle a de chances de céder avec un nombre de séances limité. Ainsi, des lombo-cruralgies, des lombalgies, des lombo-sciatiques, vues dans un délai de quinze jours après leur apparition, sont généralement soulagées dans 50 % des cas, après deux séances. Par contre, plus les mois s’accumulent et plus il faudra de séances pour arriver au même résultat.
L’explication peut être donnée par la classification des douleurs selon l’origine Yin, Yang. Ainsi, on sait qu’une douleur de type Yin est ancienne, chronique, évoluant depuis de nombreux mois. Elle est de localisation profonde, fixe, osseuse et s’accompagne d’ankylose, d’œdème, d’atrophie. C’est donc une douleur qui a franchi toutes les défenses superficielles Yang, qui a pu remonter dans le merveilleux vaisseau Chong Mai et pénétrer le Tai Yin.
Bien souvent, ces douleurs s’associent d’atteintes viscérales. Exemples: la polyarthrite rhumatoïde et toutes les arthrites en général…
Au contraire, la douleur Yang est aigüe, récente, fulgurante, lancinante et superficielle dans sa topographie. Elle est accompagnée de contractures, d’hyperthésies cutanées.
Bref, c’est une douleur qui met en action les défenses Yang de l’organisme, chargées en énergie défensive (Wei Qi).
Il est donc plus facile et surtout plus rapide d’expulser une énergie perverse superficielle que d’agir sur un » Xié » qui a eu le temps de s’enkyster en profondeur !
La stimulation percutanée des Huatuojiaji appelle une remarque concernant le mécanisme de l’hypoalgésie induite par l’acupuncture.
Luu et Boureau ont relaté dans leurs études que la stimulation manuelle ou électrique active des mécanismes neurophysiologiques intrinsèques. Il s’agit d’une part d’une inhibition spinale, décrite par la théorie du » gate control » de Melzack, entraînant un effet hypoalgésiant d’installation rapide et indépendant de la libération de substances morphiniques endogènes. Cet effet sera obtenu également par l’électrostimulation à la fréquence élevée de 50 à 100 hertz. L’installation de l’analgésie est immédiate mais de dure pas.
D’autre part, le deuxième mécanisme fait intervenir des substances morphinomimétiques endogènes: bêta-endorphines et met-enképhalines. Cela a été mis en évidence dans le liquide céphalo-rachidien de l’homme après stimulation électro-acupuncturale, à une fréquence basse de 2 à 4 hertz. L’installation de l’hypoalgésie est retardée, mais persiste à l’arrêt de l’électrostimulation.
Enfin il existe un aspect psychologique non négligeable, indépendant des mécanismes neurophysiologiques. Cet aspect non spécifique, placebo, peut être mis en jeu, induit par la demande d’acupuncture, par les croyances, et les attentes d’efficacité.
VII) CONCLUSION
Les résultats de cette étude permettent d’apprécier l’efficacité d’un protocole standard, applicable à chaque patient.
Évidemment, cela ne s’intègre pas entièrement à la pensée chinoise qui préconise un traitement spécifique du malade, en fonction des renseignements issus de l’interrogatoire, de l’examen clinique, de la typologie, des relations chronobiologiques et des variations saisonnières.
Cependant, l’intérêt d’un protocole standard offre la possibilité de démontrer son efficacité en milieu hospitalier, selon les méthodes scientifiques, comme on le fait pour n’importe quel médicament.
Par exemple, il serait ainsi judicieux d’étudier les effets de ce protocole dans un service de gériatrie, grand recruteur d’algies rhumatologiques, avec des séances peut-être plus rapprochées et plus chroniques, en raison même de l’ancienneté « Yin » des douleurs chez les personnes âgées et réaliser de ce fait un grand essai clinique contrôlé et randomisé.
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