Ces figurines en terre cuite dont l’une a le visage en forme d’oiseau représentent la déesse Astarté, divinité constamment associée à Baal. Elle est l’élément féminin du couple suprême qu’elle forme avec lui, le dieu sémitique, cananéen, puis phénicien. Baal est un élément théonymique générique d’un dieu, qui lorsqu’il est accompagné d’un qualificatif ou adjonctif, donne l’aspect adoré. Ainsi, on aura Baal Shamen, dieu du ciel ; Baal Bek, le Baal solaire ; le dieu sémite Belzébuth ; Baal Hammon, le dieu des Carthaginois. En fait, Baal est devenu l’appellation punique de nombreux dieux d’origine sémite dont le culte a été célébré depuis le IIIe millénaire avant notre ère. Le temple de Baal (ou Bêl) le plus tristement célèbre est celui de Palmyre en Syrie qui a été inscrit au patrimoine mondial par l’Unesco en 1980, mais détruit à l’explosif le 30 août 2015 par l’État islamique [[1]]. Et ici, ces figurines datées de l’âge de bronze de -1600 à -1050 ans avant notre ère ont été retrouvées sur l’île de Chypre, l’île d’Aphrodite, qui était sous domination phénicienne vers -1200 ans avant notre ère. Astarté est une déesse connue dans tout le Proche-Orient, de l’âge du bronze à l’Antiquité et est l’équivalent de la déesse mésopotamienne Ishtar (vénérée autant chez les Assyriens que les Babyloniens), Tanit pour Carthage, Sidon et Tyr et toute la Phénicie. Plus tard, elle a été assimilée à Aphrodite en Grèce, Vénus à Rome. On retrouve d’ailleurs dans le culte d’Aphrodite, née de l’écume de mer à Petra tou Romiou non loin de Paphos en Chypre (voir photo), les principaux traits de celui d’Astarté [[2]].
Astarté est liée à la fécondité et à la fertilité tout comme Artémis (Diane pour les Romains) le sera ultérieurement mais en tant que déesse de la fécondité, de la chasse, de l’enfantement, des jeunes filles [[3]] alors qu’Aphrodite sera davantage consacrée à l’amour, la beauté et à la sexualité. Fertilité qui est grandement augmentée dans les fécondations in vitro car l’acupuncture augmente le pourcentage de grossesse clinique. Fertilité qui fait l’objet de nombreux travaux en acupuncture puisque cent-cinq essais contrôlés randomisés sont parus depuis vingt ans. Et qui dit fertilité dit enfant.. à lire donc l’enquête de Séverine Roos-Bernard sur l’acupuncture en pédiatrie, tout comme la recension consacrée au shonishin, l’acupuncture japonaise pédiatrique qui permet de soigner les enfants sans aiguilles. A connaître car c’est un merveilleux champ d’activité qui peut s’ouvrir à vous, de la même manière que l’hypnose associée à l’acupuncture fera des merveilles en gynéco-obstétrique ou en anesthésie.
[1]. Unesco. Le site de Palmyre. [Consulté le 28/12/2016]. Available from URL : http://whc.unesco.org/fr/list/23 .
[2]. Brooklyn Museum New York. Astarte. Astarte. [Consulté le 28/12/2016]. Available from URL : https://www.brooklynmuseum.org/eascfa/dinner_party/heritage_floor/astarte
[3]. Stéphan JM. Artémis, Chasseresse et Déesse de la Fécondité. Acupuncture & Moxibustion. 2014;13(2):80.
Stéphan JM. Astarté, écume de mer de la fertilité. Acupuncture & Moxibustion. 2016;15(4):260.