La colline de Charbon Meishan (煤山) et la Cité interdite
A Beijing, du haut des 108 mètres de la colline de Charbon (煤山), on peut observer les toits mordorés caractéristiques de la Cité interdite noyés dans le brouillard trop souvent habituel. Au nord de celle-ci, Meishan est un monticule artificiel de débris, remblais provenant des constructions du palais impérial. Il fut édifié en 1420 sous le règne de l’empereur Yongle de la dynastie Ming. Certains pensent que son nom proviendrait du charbon que l’on entreposait au pied de la colline, ou bien de la terre noire comme du charbon, extraite lors de la construction des immenses douves qui entourent la Cité, d’autres enfin citent une vieille légende qui prétend qu’un empereur de la dynastie des Liao (Xe-XIe siècle) aurait enterré un dépôt de charbon à l’emplacement du futur jardin impérial Yuan et de la future colline. Quoi qu’il en soit, cette colline qui offre un magnifique panorama sur la Cité interdite, répond aux principes du fengshui (風水), littéralement « le vent et l’eau ». Cela a pour but d’harmoniser le qi d’un site afin de favoriser le bien-être, la santé et la prospérité de ses occupants.
Brugmansia, datura et récepteurs muscariniques
A plus de 1600 m d’altitude dans les Cameron Highlands en Malaisie, les brugmansias se dressent au milieu des plantations de thé. Ce sont des arbustes, longtemps confondus avec les daturas car comme eux possèdent des fleurs ayant la forme de trompettes (d’où son autre nom de trompette des anges ou trompette du jugement). La principale distinction entre les deux genres vient du fait que les brugmansias sont des arbustes aux fleurs tombantes, en clochettes, alors que la plupart des daturas sont des plantes herbacées avec des fleurs érigées. Les deux plantes sont cependant très voisines et sont autant toxiques l’une que l’autre. En Chine, du Xe au XVIIe siècle, le datura stramonium (曼陀罗属 man tuo luo shu), que l’on trouve également dans nos régions, était utilisé dans un mélange de vin et de cannabis préconisé comme anesthésique ou bronchodilatateur.
Les couleurs de la diététique chinoise 药膳 (yaoshan)
La médecine chinoise offre avec la diététique un moyen de traiter la maladie de manière prophylactique. Au cours d’un repas, on pense régulièrement à harmoniser les cinq saveurs (acide, amère, douce, piquante, salée) qui nourrissent les Viscères (respectivement Foie, Cœur, Rate, Poumons, Reins) mais, moins souvent à la nature de l’aliment selon la théorie des quatre Energies (Froid, Fraîcheur, Chaleur ou Tiédeur). On doit penser également à la texture, à la forme de l’aliment et à la couleur, comme ici ces pâtes vertes, rouges, blanches, jaunes (manque la couleur noire) que l’on retrouve sur tous les marchés du Yunnan. Ainsi, au cours d’une grossesse, la diététique dont la nature (xing) des aliments yin dits frais ou froids ou les aliments yang dits chauds et tièdes sans oublier les aliments de nature neutre, sera à privilégier car harmonise le yin, yang, le xue et le qi . Et la couleur est essentielle parce que comme le fait remarquer Henri Truong Tan Trungsr dans son article « Diététique : saveurs et nutrition », mise à jour de son précédent article paru en 1997, « contribue aux plaisirs des yeux et au shen du Coeur ». Oui, la diététique est même préventive dans le cancer , où chaque aliment choisi selon les règles de la médecine chinoise peut contribuer à la protection contre les tumeurs.