Le syndrome de la queue de cheval : place de l’acupuncture dans une paraplégie flasque périphérique incomplète

Défilé de la Garde Royale Suédoise – Stockholm -Suède

Résumé : A la suite d’un traumatisme, un patient atteint d’une paraplégie flasque périphérique dans sa variété syndrome de la queue de cheval a bénéficié pendant 9 mois de séances d’acupuncture. Les points ont été choisis selon les préceptes de la Médecine traditionnelle chinoise, de façon à régulariser le Yang Ming en chassant les énergies perverses (Xié) : VB 34 (Yanglingquan), VB 39 (Xuanzhong), VB 41 (Zulinqi), E 36 (Zusanli), RP 6 (Sanyinjiao), VG 4 (Mingmen), R 3 (Taixi), F 3 (Taichong), V 62 (Shenmai), V 18 (Ganshu), V 23 (Shenshu), HM 21 (Huatuojiaji). L’analyse du traitement à la lumière des publications de la littérature internationale a permis d’évaluer la place de l’acupuncture dans toutes les pathologies « Wei » qui correspondent aux paraplégies. Mots clés : Acupuncture, Syndrome de la queue de cheval, Paraplégie flasque périphérique, Wei, Neurologie, Yang Ming

Summary : After a traumatism, a patient having a peripheral flaccid paraplegia in its syndrome variety of the tail of horse has benefitted during 9 month of sessions of acupuncture. Points have been chosen according to precepts of the Chinese traditional Medicine, manner to regularize Yang Ming by hunting perverse energies (Xié) : GB 34 (Yanglingquan), GB 39 (Xuanzhong), GB 41 (Zulinqi), ST 36 (Zusanli), SP 6 (Sanyinjiao) , GV 4 (Mingmen), K 3 (Taixi), LIV 3 (Taichong), BL 62 (Shenmai), BL 18 (Ganshu), BL 23 (Shenshu), EP 21 (Huatuojiaji). The analysis of the processing to the light of publications of the international literature has allowed to evaluate the place of the acupuncture in all pathologies « Wei » that correspond to paraplegias. Keywords : Acupuncture, Syndrome of the tail of horse, peripheral flaccid Paraplegia, Wei, Neurology, Yang Ming.

Après la description d’un cas clinique selon la médecine occidentale et d’une nosologie tirée du chapitre 44 du Su Wen, une analyse permet de détailler les points utilisés en expliquant leur intérêt. Une critique des choix des points à la lumière de la bibliographie internationale donne enfin la place de l’acupuncture dans cette pathologie lourde de conséquences.

A propos d’une observation clinique

Victime d’une chute d’une hauteur estimée à 10 mètres survenue en août 1990 à la suite d’un accident de parapente, Monsieur D. Eric souffre d’une paraplégie flasque périphérique incomplète de type syndrome de la queue de cheval.

  Il s’agit d’un patient de 23 ans qui a présenté une fracture comminutive de la vertèbre lombaire L4, avec de nombreux fragments faisant irruption dans la queue de cheval et occupant la totalité du canal rachidien. Il existait également un diastasis inter-articulaire postérieur L4 L5 droit avec une hernie discale para-sagitalle droite, une luxation inter-articulaire postérieure gauche L4-L5, et en ce qui concerne le pelvis, des fractures para-sagitalles du coccyx.

 D’autre part, étaient objectivées une double fracture du tiers inférieur du péroné gauche et une fracture oblique du coin postérieur de l’astragale droit. Le tableau initial montrait surtout des troubles neurologiques majeurs remontant jusqu’au niveau de L2.

  Le traitement a consisté en une décompression médullaire, une laminectomie bilatérale L3, L4, L5 associée à la mise en place d’une plaque de Roy Camille, et bien sûr traitement par ostéosynthèse des autres fractures des membres. L’évolution est satisfaisante et en juin 1991, soit 10 mois après l’accident, Monsieur D. Eric recommence à marcher avec des cannes.

  L’examen clinique réalisé lors de la première consultation d’acupuncture retrouve donc une paraplégie flasque périphérique incomplète avec syndrome de la queue de cheval chez un patient de 67 kilos pour 1 mètre 66.

a. bilan moteur 

  il existe un déficit moteur avec paralysie plus ou moins complète des niveaux métamériques musculaires :

  • perte de la flexion dorsale du pied en varus (niveau L4)
  • perte de la flexion dorsale du pied en varus (niveau L4)
  • perte de l’extension plantaire du pied (niveau S1)
  • perte de la flexion des orteils (niveau S2)

 Le tout est associé à une hypotonie.

b. bilan de la motricité réflexe 

Hormis un léger réflexe rotulien gauche persistant, tous les autres réflexes ostéo-tendineux sont abolis, en particulier le réflexe rotulien droit qui traduit une souffrance de la racine L3 et les deux réflexes achilléens (niveau S1).Le patient présente aussi une abolition du réflexe anal et du réflexe bulbo-caverneux. Il n’existe pas bien sûr de signe de Babinski traduisant une irritation pyramidale.

c. le bilan sensitif

Nous avons étudié la sensibilité superficielle fine, épicritique, au tact et à l’épreuve pique – touche qui était essentiellement perturbée.

Les territoires concernés sont :

  • l’atteinte de la face dorsale du gros orteil (L5),
  • le bord externe du gros orteil avec une hyperesthésie (S1),
  • la face postérieure et interne de la cuisse (S2)
  • l’anesthésie de la zone périanale et des organes génitaux externes (S3)
  • le triangle périanal à la base antérieure (S4), l’anesthésie de la marge de l’anus, de la zone rétroanale, la région coccygienne (S5)

Par ailleurs, il faut aussi mentionner les douleurs radiculaires impulsives à la toux à type de lombo-sciatalgies L5 ou S1 entraînant par intermittence des douleurs fulgurantes des pieds, fesses et à la face postérieure des jambes.

d. le bilan neurologique

  • On retrouve une anesthésie en selle associée à des troubles génitaux sphinctériens. Le réflexe mictionnel, dépendant des racines S1, S2-S4, est absent entraînant une vessie neurologique de type périphérique. Il persiste néanmoins une activité myogène intrinsèque permettant au patient de déclencher ses mictions toutes les 3 heures environ par autosondage urinaire. D’autre part, il existe des troubles de l’érection, une perte de la sensibilité de la verge, une éjaculation rétrograde. On retrouve une amyotrophie des triceps suraux, des muscles de la loge antéro-externe des jambes, et également une déficience des fessiers rendant la marche malaisée et nécessitant les cannes. L’ensemble constitue une paraplégie flasque périphérique incomplète de type syndrome de la queue de cheval. 

Nosologie de la paraplégie flasque selon le chapitre 44 du Su Wen

 Le chapitre 44 du Su Wen traduit par Albert Husson traite entièrement des « Wei » :

 » Huang Di : Comment les viscères peuvent-ils causer « les paralysies atrophiques « Wei  » ? »

En médecine chinoise, le terme « Wei » désigne l’ensemble des phénomènes de relâchement musculaire avec faiblesse des membres ou la paralysie des deux membres inférieurs avec hypotonie musculaire et abolition des réflexes ostéo-tendineux.

  Selon les auteurs, le terme de « Wei  » sera traduit par paralysie atrophique {12} ou paraplégie flasque {21}. L’idéogramme de « Wei » contient l’idée de faiblesse et de dessèchement. C’est l’image de la tige végétale qui va se flétrir, s’affaiblir sous l’effet de la sécheresse. Il est donc question d’un syndrome de dessèchement, d’affaiblissement par manque de fermeté {13}.

Le Su Wen décrit 5 formes de paralysie selon l’atteinte des 5 organes par la chaleur.

« Dans l’échauffement du poumon les lobes sont rôtis, l’épiderme s’épuise et s’accole aux os : c’est l’atrophie des jambes Wei Bi. Dans l’échauffement du cœur, le pouls du bas se bloque et remonte en vidant les vaisseaux du bas : c’est l’atrophie vasculaire Mai Wei… »

on distinguera donc :

– le Wei Bi : C’est une paralysie des membres inférieurs par atrophie ou par anéantissement selon Van Nghi, due à l’échauffement du Poumon

– le Mai Wei : C’est un Wei des vaisseaux, du à l’échauffement du Cœur.

– le Jin Wei : L’échauffement du Foie entraîne une paralysie Wei des muscles

– le Rou Wei : Du à l’échauffement de la Rate, le Rou Wei est un Wei des chairs

– le Gu Wei : Par échauffement du Rein, on a eu un Wei des os.

  Plus tard, les gloses du Su Wen {2, 22 }du XVIIème et XVIIIème siècle précise que la paralysie est due non seulement à une chaleur excessive, mais aussi à une déficience prolongée de l’énergie essentielle (Jing Qi) du corps.

  « En étudiant les 5 formes de paralysie causées par les troubles des 5 organes décrites dans le Su Wen, c’est toujours la chaleur qui joue le rôle prépondérant. Parmi les 5 organes, ce sont surtout les poumons surchauffés et les lobes desséchés qui sont à l’origine des phénomènes de « sécheresse du Métal » et du « tarissement de l’Eau ». En effet, dans les troubles psychoaffectifs, dans les maladies causées par l’humidité perverse, s’il y a production de chaleur, c’est parce qu’il y a un épuisement primitif de l’énergie du corps. Le Jing (Quintessence) se trouve alors à l’état de vide et perd sa capacité génétique et le sang, lui aussi à l’état de vide, perd alors sa capacité nutritive. » (Zhang Jing Yué) {22}.

  Physiopathologiquement, le Wei résulte donc d’une accumulation prolongée de la chaleur dans l’organisme ayant pour conséquence une déshydratation responsable :

– d’une insuffisance du rapport Xue (sang) / Qi (énergie) au niveau du Cœur et du Rate-Pancréas (le Qi étant le Zheng Qi, énergie qui circule dans les méridiens)

– d’un épuisement du Jing Qi (énergie essentielle au sens de quintessence formée des énergies du Ciel antérieur et du Ciel postérieur) et du Sang au niveau du Rein et du Foie

  « Le poumon est le « supérieur » des viscères et le « couvercle » du cœur. Si un deuil ou une déception provoquent une respiration bruyante, le poumon s’échauffe, ses lobes rôtissent et les 5 viscères développent le Wei des jambes. Si l’affliction est extrême, l’enveloppe du cœur se détruit et le Yang s’agite à l’intérieur en provoquant une chute du sang du cœur, cause fréquente d’hématurie… » (Su Wen) {12}

  Ainsi on peut dégager quatre étiologies principales à l’origine du Wei :

1. l’invasion du poumon par la chaleur

La chaleur externe envahit le poumon, y entraîne une déficience de son Yin. Il en résulte une déshydratation par destruction du mouvement « Eau » et production du mouvement « Feu ».

  2. Déficience du Cœur et du Rate-Pancréas

« ..le vide des grands méridiens consécutif aux hématuries est cause d’un Bi des chairs qui tourne au Wei vasculaire.. » (Su Wen)

Le dérèglement du Cœur et de la Rate par des affections psychiatriques provoque une insuffisance de Sang et d’Energie suivie d’un Wei.

  3. Déficience du Rein et du Foie

« Quand on est assoiffé par une marche longue et fatigante par forte chaleur, le Yang est intérieurement attaqué et l’échauffement se loge dans le rein qui est le viscère qui est le viscère de l’eau…par suite du développement du Wei des os, les jambes ne soutiennent plus le corps. »

  « Les innombrables préoccupations, les déceptions, les désirs immodérés, les abus génésiques relâchent le « muscle en chef » (Zong Jin) ce qui entraîne un Wei musculaire…vient du foie sous l’action de la vie sexuelle. »

Les excès sexuels, l’excès de chaleur avec déshydratation provoque une déficience du Foie et du Rein. Il y a donc un vide de Yin de foie et de Reins. Or le Jing Qi (énergie essentielle) est stocké dans le Rein comme le Foie entrepose le Sang (Xue) qui a été préalablement formé par la Rate. Cette insuffisance à la fois de Xue et de Jing Qi aura pour conséquence de priver les os et les muscles de leurs besoins, d’où l’amyotrophie et la paralysie.

4. l’excès d’humidité-chaleur

« L’humidification progressive en rapport avec la profession ou la résidence inhibe les chairs et donne le rhumatisme paresthésique qui se développe en Wei des chairs. »(Su Wen)

Un excès d’humidité ou de la Chaleur-Humidité d’origine alimentaire {12} provoque une perturbation de la circulation du Qi et du Xue au niveau du Rate-Pancréas et de l’Estomac entraînant alors un Wei. En effet, l’estomac recueille l’alimentation et commence la conversion, mais la rate gouverne cette transformation et en assure le transport. Donc le couple estomac – rate est un élément essentiel de la fabrication du Xue et du Qi

  « Toutes les énergies, le sang, le Yang et le Yin des organes et des entrailles passent par les méridiens des poumons et de l’estomac pour aller vers l’intérieur ou l’extérieur du corps, exactement comme l’énergie du ciel qui circule partout… (Ling Shou) ».

  L’énergie essentielle acquise (Jing Qi), comme l’énergie nourricière (Rong Qi), l’énergie défensive (Wei Qi) et le Sang (Xue) sont donc issues de la digestion et de l’assimilation des aliments, des boissons.

  Il en résulte que le traitement dans tous les cas de figure consistera à traiter le Yang Ming.

 « Huang Di : …Mais il est dit que pour traiter les Wei, il suffit de piquer le vaisseau Yang Ming. Pourquoi ?

Qi Bo : le Yang Ming est « l’océan des 5 viscères et des 6 réceptacles « …Le Chong Mai est associé au Yang Ming par le Zong Jin. Les parties hautes (Yang) et basse (Yin) du Zong Jin se réunissent au point Qi Chong, point majeur du vaisseau de l’estomac qu’il rattache au « vaisseau de ceinture » (Dai Mai) en relation avec le vaisseau Gouverneur (Du Mai). Quand le Yang Ming est vide, le Zong Jin se relâche et le Dai Mai ne tire plus, les jambes deviennent impotentes et atrophiques. »

 Le Zhen Jiu Xue de l’institut de Médecine Traditionnelle chinoise de Shanghaï {18, 24} va utiliser ce passage du chapitre 44 du Su Wen pour expliquer la cause des paraplégies. En effet selon le Zhen Jiu Xue, la cause des paraplégies est simplement attribuée à une lésion du vaisseau Gouverneur (Du Mai) et, ou à des perturbations dans la circulation de l’énergie et du sang du Dai Mai.

Quoiqu’il en soit, le traitement des paralysies consistera donc à maintenir l’énergie Jing Qi stockée dans le Rein et le Sang (Xue) contenu dans le Foie, en tonifiant l’Estomac et le Rate-Pancréas responsables de l’énergie nourricière (Rong Qi). On tonifie aussi le Rein et le Foie. {2, 22}.

Mémorial des Royal Scots Greys, Princess Street – 1906 – Chateau d’Edimbourg – Ecosse

Protocole de traitement acupunctural

Monsieur D. Eric a suivi un traitement acupunctural de septembre 91 à mai 1992. Il a bénéficié d’une séance par jour pendant 3 semaines, puis 1 séance tous les 2 jours pendant 15 jours, 1 séance tous les 3 jours pendant 15 jours, 1 séance par semaine pendant 1 mois, enfin 1 séance tous les 15 jours et ceci jusque mai 92

  Chaque séance durait 30 minutes environ.

Les points utilisés sont : 

  • VB 34 (Yanglingquan)
  • VB 39 (Xuanzhong)
  • VB 41 (Zulinqi).
  • E 36 (Zusanli)
  • RP 6 (Sanyinjiao)
  • VG 4 (Mingmen)
  • R 3 (Taixi)
  • F 3 (Taichong)
  • V 62 (Shenmai)
  • V 18 (Ganshu)
  • V 23 (Shenshu)
  • HM 21 (Huatuojiaji)

 Les points Huatuojiaji (HM21) de L4 à S4 ont été stimulés par électroacupuncture par l’intermédiaire d’un détecteur stimulateur WQ-10C2 fabriqué en République Populaire de Chine. La stimulation électrique percutanée était délivrée au travers des aiguilles et appliquée à une fréquence basse de 2 à 5 hertz, puis élevée de 100 hertz, en alternance, afin de ne pas créer une accoutumance.

Monsieur D. Eric ne prenait pas d’anti-inflammatoires, ni d’antalgiques. Par contre, il poursuivait en parallèle une kinésithérapie active en vue d’améliorer la marche et éviter la fatigue musculaire mais aussi pour permettre une parfaite exécution des mouvements.

Commentaires sur le choix des points

 La paraplégie flasque périphérique incomplète de type syndrome de queue de cheval de Monsieur Eric D survenue de manière traumatique n’a pas pour étiologie une des causes de Wei de la médecine traditionnelle chinoise. En effet, une invasion du poumon par la chaleur ou un excès d’humidité chaleur par exemple ne peut assurément pas être à l’origine de cette paraplégie. Néanmoins, cet accident aboutit à une paralysie atrophique de type Wei liée à une perturbation de la circulation du Qi et du Xue. C’est la raison pour laquelle la thérapeutique va reposer essentiellement sur le traitement du Yang Ming.

 Néanmoins, il faut noter qu’une pathologie de type Wei n’entraîne pas de symptomatologie douloureuse comme il en existe dans cette observation. De fait, il y a une intrication du Wei avec une affection de type Bi dont les causes habituelles sont le Froid, l’Humidité qui s’accumulent dans les muscles, ou le Vent, la Chaleur qui les agressent. Un facteur traumatique peut également aboutir à une stagnation du Sang dans les méridiens et entraver la circulation du sang Xue et de l’énergie Qi, entraînant une obstruction complète. Il s’agit d’un Shang Qi (endommagement du Qi) associé simultanément à un Shang Xue (endommagement du Sang). {8}

 Dans notre cas, le traumatisme occasionne un Xié qui pénètre l’organisme en envahissant d’abord les couches externes. La première couche atteinte correspond au Grand Méridien Tai Yang (Intestin Grêle — Vessie), puis la deuxième couche est le Shao Yang (Triple Réchauffeur — Vésicule Biliaire) puis c’est le tour du Yang Ming (Gros Intestin — Estomac) et du Tai Yin (Poumon — Rate Pancréas) qui est la quatrième couche.

 Ainsi, en cas d’atteinte du Tai Yang par le Feng (vent), il y aura des douleurs et une raideur du cou. Si le froid pénètre, ce seront les arthralgies et les courbatures sur tout le corps qui seront au premier plan. Le méridien Tai Yang est relié aux deux méridiens particuliers Yang qui « énergétisent » le rachis et les moëlles : le Yang Chiao Mai et le Du Mai. Ceci explique l’importance du Tai Yang dans la pathologie osseuse centrée autour du rachis.

 Dans les douleurs de Bi en rapport avec le blocage du Qi et du Xue du au traumatisme, il s’agira alors de dériver l’énergie du Tai Yang en ouvrant le Yang Chiao Mai et éventuellement le Du Mai, voies de dérivation du Xié lorsqu’il est abondant. {19}

 On utilisera donc le V 62 (Shenmai) qui est le point maître du merveilleux vaisseau Yang Chiao Mai, point clef permettant son ouverture.

 Lorsque le Tai Yang est dépassé par l’envahissement du Xié, la symptomatologie s’aggrave puisque le Shao Yang, deuxième niveau énergétique superficiel est à son tour atteint. Le Shao Yang a lui aussi deux voies de dérivation, deux autres merveilleux vaisseaux : le Dai Mai et le Yang Wei Mai. On dérivera aussi le Xié stagnant dans le Shao Yang en utilisant le VB 41 (Zulinqi). C’est le point clef du Dai Mai, encore appelé vaisseau de ceinture, car enveloppant les six méridiens : Zu Tai Yang (vessie), Zu Shao Yang (vésicule biliaire), Zu Yang Ming (estomac), Zu Tai Yin (rate-pancréas), Zu Jue Yin (foie) et Zu Shao Yin (rein). L’atteinte du Dai Mai engendre des douleurs lombaires irradiant en ceinture au niveau de l’ombilic, une faiblesse des membres inférieurs, des douleurs, paresthésies et contractures du membre inférieur {4}. N’oublions pas aussi l’intervention du Dai Mai, en relation avec le Vaisseau Gouverneur dans les Wei.

 On piquera donc aussi le VG 4 (Mingmen), point situé sur le Du Mai, Vaisseau Gouverneur qui est couplé au Yin Chiao Mai. Le VG 4 renforce le yin du foie. Il est le réceptacle de l’énergie originelle (Yuan Qi) des Reins et intervient dans la conservation du Jinq Qi. Le Ming men, traduit par « porte de la lumière, porte de la destinée » {17} régit les moëlles, tonifie aussi le Rein Yang, conserve le Jing Qi, renforce l’énergie Jing Qi du rein, et est utilisé dans les lombalgies par vide de rein

 Dans le Ling Shou traduit par Chamfrault {5}, on retrouve la citation : « Si la charnière ne fonctionne pas et qu’il y ait paralysie des mouvements, il faut puncturer Yang Ming, voir s’il est en vide ou en plénitude, car en cas d’arrêt de fonctionnement de la charnière Shao Yang, l’énergie circulante du corps devient stagnante, et l’énergie perverse occupe cet espace où l’énergie du corps ne peut plus passer ».

 Le Yang Ming est ainsi le troisième niveau atteint par le Xié. Sa pathologie s’intrique bien souvent dans celles des deux précédents niveaux. C’est d’ailleurs dans ce cas de figure qu’apparaissent les Wei.

 Le traitement consistera donc à traiter le Yang Ming (Gros Intestin – Estomac), en particulier le Zu Yang Ming (méridien d’Estomac) qui concerne les membres inférieurs.

 On choisit : E 36 (Zusanli)

 C’est le point He du méridien d’estomac, utilisé pour faire descendre le Qi et rafraîchir la Chaleur. Sa puncture permet de calmer le Qi, d’abaisser la Chaleur de l’estomac, de transformer l’humidité et de favoriser la défécation {3}. Il contrôle, équilibre et régularise le Qi

 E 36 fait partie des 12 points « étoiles célestes  » mentionnés par le Zhen Jiu Da Chene de Yang Jizhou (1522-1620), et réputés surpasser les autres points d’acupuncture. E 36 est réputé « conserver ventre et abdomen « , révélant ainsi l’étendue de l’action d’un seul point {15}.

 Zusanli, point Terre du Zu Yang Ming va aussi indirectement tonifier le rein qui est ici en déficience. Il permet également de disperser l’humidité. Bref, E 36 va harmoniser Rate et Estomac, le Sang et le Qi.

 L’énergie perverse peut enfin atteindre le quatrième niveau énergétique : c’est à dire le Tai Yin (Poumon -Rate – Pancréas). On sait que les rapports de Yang Ming et Tai Yin sont très intriqués.

 » Huang Di : Pourquoi les membres sont-ils impotents quand la rate est malade ? « (Su Wen : chapitre 29 : Du Tai Yin et du Yang Ming)

« La souffrance du 3ème Yang (Tai Yang = intestin grêle et vessie) se manifeste par… des impotences avec refroidissement des pieds, endolorissement des mollets… La souffrance du 3ème Yang et du 3ème yin (Poumon – Rate) donne des hémiplégies, des paralysies, de l’impotence des membres. » (Su Wen chapitre 7 : du diagnostic par le Yin –Yang )

 Il semblerait donc que le tableau de paraplégie avec troubles sphinctériens traduirait une atteinte du Tai Yin avec prédominance de l’Humidité sur le Froid, c’est à dire prédominance de la symptomatologie du Tai Yin sur celle du Tai Yang.

D’où l’intérêt de puncturer le RP 6 (Sanyinjiao) en association avec le E 36 pour harmoniser l’énergie de la rate et de l’estomac. Le RP 6 est le point Lo de groupe des méridiens Yin des membres inférieurs et de ce fait contribue à remonter le Yin du bas de la rate, du rein et du foie. Dans les stagnations par vide de Sang liées à un traumatisme, le RP 6 est un des points à action générale {8}.

 Par ailleurs comme il y a une déficience du système « Rein — Foie « , on utilisera les points VB 34 (Yanglingquan), VB 39 (Xuanzhong), V 18 (Ganshu) et V 23 (Shenshu)

 Le Foie régit le système neuro-musculaire, c’est pourquoi on utilise le point Roé « grande Réunion des muscles et des tendons  » VB 34 (Yanglingquan) afin de renforcer l’appareil locomoteur. Il est le point Hé à action spéciale sur la vésicule biliaire, cinquième point Shu antique.

 Dans le chapître 43 du Su Wen concernant les « Bi », Huang Di demande : « comment les traiter avec les aiguilles ?  » Qi Bo répond :  » il y a les points Yu des membres pour les viscères et les points Hé pour les réceptacles. Ils sont répartis sur les vaisseaux. C’est là où passent, se manifestent et se guérissent les maladies « .

 En effet, le point Hé correspond pour les méridiens « yang  » à la loge terre, à l’humidité. Or comme nous l’avons vu précédemment il y a prédominance du Tai Yin. Donc puncturer le VB 34 correspond en outre à disperser l’humidité.

Notons enfin que le VB 34 est également un des douze points « étoile céleste « .

 Le Rein régit le système ostéo-médullaire. Le point Roé « grande réunion des moëlles « , VB 39 (Xuanzhong) est utile alors pour consolider les os et les articulations. Le Xuanzhong est également le point Lo de groupe des méridiens Yang des membres inférieurs. A ce titre, il possède des propriétés physiologiques importantes. Le VB 39 va ainsi répondre à la sémiologie :  » sensation de l’énergie qui remonte à la partie supérieure du corps, paraplégie, épilepsie, paralysie des pieds  » {5}.

 Attaqué par les énergies perverses, le Xuanzhong permettra de les dériver donc vers la profondeur ou de les repousser grâce au flux énergétique venant des trois méridiens Yang (vessie, vésicule biliaire et estomac).

 Le choix du Xuanzhong sur le Zu Shao Yang (vésicule biliaire) est primordial, parce que le grand méridien Shao Yang est la charnière entre les deux autres grands méridiens Yang (Tai Yang et Yang Ming). Le Shao Yang est le lieu de convergence, de croisement des trois méridiens Yang. Et ces croisements vont s’effectuer au membre inférieur au VB 39.

 Le V 18 (Ganshu) et le V 23 (Shenshu) harmonisent l’énergie Jing Qi pour renforcer l’organe Rein et l’organe Foie. En effet le V18 est le point Beishu (Shu du dos), encore appelé point dorsal « assentiment  » de Foie. Le V23 est le point Beishu de Rein tonifiant le rein Yang.

 « Il y a douze points d’assentiment Iu. Tous ces points correspondent à l’énergie de l’extérieur, et c’est à ces points que l’on trouvera l’énergie perverse du dehors, d’où on pourra la chasser avec des aiguilles d’acupuncture. » (Su Wen : Chapitre X : « ce que commandent les cinq organes « )

 Ces deux points permettent donc le traitement des fonctions défaillantes du Rein et du Foie en combattant les déséquilibres internes (entrailles – organes), dispersant en outre l’énergie perverse.

 On utilisera de plus le R 3 (Taixi) et le F 3 (Taichong), points Iu des organes, correspondant à la loge Terre. D’où les piquer permet la dispersion de l’humidité comme le E 36 et le VB 34. Par ailleurs, ces deux points vont harmoniser l’énergie du rein et du foie en régularisant aussi le Yin ascendant. F 3 (Taichong), au même titre que le E 36 et le VB 34, fait partie également des 12 points « étoiles célestes’. En cas de stagnation du Sang, le F3 le débloque et fait circuler l’énergie du Foie {8}.

Les Huatuojiaji (HM 21) sont les points extraordinaires de la région cervico–dorso-lombaire. Ils sont hors méridiens, situés sur les deux cotés du rachis à 0,5 cun de la ligne médiane.

 « Si le Xié s’installe dans la liaison de la vessie causant une ankylose douloureuse du dos avec irradiation dans le thorax, on fait trois piqûres sur les points douloureux à la pression de chaque côté du rachis à partir de la nuque et la maladie cesse aussitôt. » (Su Wen : chapitre 63)

 On les utilise donc ici en raison du blocage provoqué par le conflit entre le Xié et l’énergie Wei défensive du corps. Ce sont des points locaux, « centre – douleur », habituellement puncturés dans les Bi.

 Le tableau suivant résume le processus pathologique entraînant une paraplégie flasque périphérique type syndrome de la queue de cheval, ainsi que l’action des points aux différents niveaux

Résultats thérapeutiques

   Les résultats sont mitigés.

1. Résultats sur la motricité

Au bout de la quatrième séance, la flexion du 3ème orteil gauche est obtenue. Puis l’état reste inchangé jusqu’en avril 92. A ce moment, le patient signale une amélioration subjective de la motricité de son mollet droit puisqu’il peut plus facilement appuyer sur la pédale de l’accélérateur de sa voiture.Cependant, ces résultats ne peuvent cautionner une efficacité certaine de l’acupuncture du fait de la pratique journalière de la kinésithérapie active. 

2. Résultats sur la sphère uro-génitale

  Il n’y a pas d’amélioration de la vessie flasque de type périphérique à la fin de la cure d’acupuncture. Le patient est toujours obligé de pratiquer des autosondages. Tout au plus déclare-t-il des érections plus aisées. 

3. Résultats sur les radiculalgies 

  Au bout de 8 séances, les radiculalgies avaient nettement diminué en intensité. Son sommeil s’en était grandement amélioré ainsi que son humeur. Au bout d’un mois, il quantifiait sa douleur à 3 sur une échelle allant de 1 (pas de douleur) à 10 (douleur extrême), alors qu’au départ il la situait à 8. Par ailleurs, il déclara qu’en espaçant les séances, les algies avaient tendance à osciller entre 6 et 7 en fonction de ses activités.

  Globalement, Monsieur D. Eric se déclara donc satisfait pour les radiculalgies, mais nettement moins en ce qui concernait les autres pôles de l’action présumée de l’acupuncture.

Discussion

 L’évaluation de l’efficacité de l’acupuncture dans les paraplégies est codifiée selon quatre catégories :

classe 1 : guérison complète : fonctions nerveuses restaurées, capable de marcher sans aide, fonctions sphinctériennes à commande quasi volontaire, patient apte à contrôler sa vessie.

classe 2 : visiblement amélioré : restauration de la plupart des fonctions nerveuses, capable de marcher avec l’aide de cannes, fonctions sphinctériennes partiellement restaurées : miction réalisée par pression abdominale

classe 3 : amélioré : restauration partielle des fonctions nerveuses, amélioration légère de la fonction urinaire.

classe 4 : inefficacité : les symptômes persistent, pas d’amélioration motrice, sensitive et sphinctérienne.

  Monsieur Eric D. entre donc dans le cadre de la classe 3. Néanmoins, il faut bien avoir à l’esprit que ce classement s’applique à des malades au stade de paraplégie complète. Dans notre cas, monsieur D. avait récupéré quasi complètement la marche en s’aidant de cannes. Par contre, les fonctions sphinctériennes étaient inexistantes.

  Le but était pour lui de marcher sans appareillage, d’avoir une miction sans autosondage et enfin de soulager les névralgies. A la fin des 9 mois d’acupuncture, seules les névralgies étaient calmées.

  Les acupuncteurs se sont beaucoup intéressés à la thérapeutique des paraplégies. Mais, la littérature concerne essentiellement les paraplégies flasques d’origine centrale (pyramidale).

  Le tableau suivant permet de faire la différence avec les paraplégies flasques périphériques.

Paraplégie Flasque PériphériqueSymptômesParaplégie Flasque centrale
Paraplégie FlasqueParaplégie spasmodique
++ (important)Déficit moteur Paralysie+++ (massif)+ (discret)
¯hypotonieTonus¯ ¯ grosse hypotonie hypertonie
¯ ou abolisRéflexes Ostéo-tendineuxAbolis ou¯Vifs : ­ ­cloni
0 jamaisSigne de Babinski++ après phase sidération++
± modérésTroubles de la Sensibilité++++nets et importants0 ou +modérés , inconstants
0 sauf si S queue de chevalTroubles 
Sphinctériens
+++majeurs+
amyotrophieTroubles Trophiquesescarres0 pas de troubles
Névralgies fonction de l’atteinte (sciatique, radiculalgies …)Douleurs des Membres00

Conclusion

Au terme de ce travail, il s’avère que la place de l’acupuncture dans la paraplégie flasque périphérique ou centrale ne doit être qu’une des méthodes de l’arsenal thérapeutique dont dispose le praticien, au même titre que la rééducation et la kinésithérapie. Certes, la bibliographie abondante sur le sujet créditerait l’acupuncture d’une efficacité bien réelle, mais il ne faut pas, me semble-t-il, trop cautionner ces publications, du fait d’un manque évident de rigueur scientifique.

 Il faut plutôt considérer l’acupuncture comme une des méthodes additionnelles ayant une influence significative sur le confort psychologique du patient. Elle le soulage néanmoins de ses douleurs, diminue son stress, améliore son aptitude à lutter. Comme Gadula le fait remarquer d’après son expérience basée sur les nombreuses années passées dans un centre médical de paraplégiques en Pologne, les meilleurs résultats sont obtenus lors de l’introduction de l’acupuncture {9}.

 Ainsi la mise en oeuvre d’un schéma thérapeutique associant une rééducation bien codifiée, une acupuncture traditionnelle ou réflexothérapique et une excellente relation médecin – malade, permettra bien souvent d’améliorer voire restaurer des capacités fonctionnelles chez de graves handicapés, généralement considérés comme souffrant d’une pathologie définitivement invalidante.

Fontaine de Saint-Georges -Palais du Primat (XVIIIe) – Bratislava – Slovaquie

Références

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24. Zimmermann P., O’Connor J., Bensky D., Shanghai College of Traditional Medecine : Acupuncture, traité thérapeutique, traduction, 1988, partie 4, 91-95

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Stéphan JM. Le syndrome de la queue de cheval : place de l’acupuncture dans une paraplégie flasque périphérique incomplète. Méridiens. 1998;110:159-183. (Version PDF)

Stéphan JM. Le syndrome de la queue de cheval : place de l’acupuncture dans une paraplégie flasque périphérique incomplète. Méridiens. 1998;110:159-183. (Ancienne Version 1998)