Soigner avec l’acupuncture
Voici un ouvrage qui aborde l’acupuncture en quatre parties : itinéraire d’un médecin acupuncteur et son vécu professionnel ; histoire de l’acupuncture des origines à son ouverture à l’Occident ; comprendre les grands principes de la démarche diagnostique et thérapeutique et enfin recherche scientifique analysée à partir de deux études cliniques réalisés au service de pharmacologie de l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris en 2001 et 2010.
Ce livre ambitieux commence par les désillusions du Dr Robert Corvisier face à l’approche de la médecine générale qui l’ont amené ainsi à s’orienter et découvrir l’acupuncture au travers de l’enseignement de notre regretté Jean-François Borsarello. Il aborde ensuite l’histoire de l’acupuncture au travers des siècles, des civilisations protohistoriques jusqu’à nos jours. L’abrégé historique est intéressant, même si quelques erreurs par mégarde s’y sont glissées.
Pocket Atlas of Acupuncture and Trigger Points
Le terme de « myofascial trigger point » (MTrp), encore connu sous le terme de « trigger points », ou point gâchette a été donné par David J. Simons et Janet G.Travell dans les années 1950. Ces trigger points sont des faisceaux musculaires fermes à la palpation qui vont déclencher une douleur diffuse, irradiant parfois à distance (douleurs référées). Étonnamment, cette douleur est quasi identique à celle dont se plaint le patient. Le point gâchette est donc un point douloureux à la palpation qui se présente sous la forme de nodules. Selon la théorie du Dr Travell, lorsqu’un point trigger est présent, les sarcomères situés dans ce point sont constamment contractés et il en résulte une hypoxémie et une diffusion dans la zone de métaboliques anaérobiques engendrant une acidose dans les tissus puis stimulation des nocicepteurs. On pourra aussi observer que l’aiguille d’électromyographie enregistre une activité persistance alors qu’autour l’activité électrique est nulle.
La théorie des méridiens et ses applications en médecine chinoise
Voici un livre bien intrigant au titre accrocheur ; un livre qui veut vous faire découvrir la théorie des méridiens. Et pourtant, vous avez bien l’impression de la connaître… N’avez vous déjà pas appris tout ce qu’il faut savoir sur les Méridiens, leurs trajets, leurs points et leurs physiologies en rapport avec leurs organes-entrailles (zangfu 臟腑 [脏腑]) associés ? Il semblerait que non. A partir du Classique de Médecine Interne de l’Empereur Jaune, le Huangdi neijing (黄帝内經) où il est décrit les trois concepts fondamentaux constituant les piliers de l’acupuncture, à savoir le yin–yang et la théorie des cinq éléments (yin–yang wuxing lilun), la théorie des organes internes (zangfu lilun) et la théorie des méridiens (jingluo lilun), Wang et Robertson démontrent que cette dernière passe trop souvent au second plan et est négligée dans son étude. Tout cela parce que la pratique de l’acupuncture s’est davantage inscrite dans le cadre des zangfu et du traitement selon la différenciation des syndromes (bianzhenglunzhi 辨證論治). Or l’expérience clinique par la palpation des jingluo 經絡 [经络] décrite dans cet ouvrage va vous ouvrir de nouvelles perspectives de traitement.
Principles of Ear Acupuncture Microsystem of the Auricle
Voici la deuxième édition mise à jour de l’ouvrage d’Axel Rubach qui se veut un manuel de référence de l’acupuncture auriculaire. Ce livre offre une description détaillée de l’anatomie de l’oreille et la localisation précise des points d’auriculothérapie selon les écoles française (Nogier) et chinoise. L’iconographie représentée par des images graphiques de grand format montrent clairement l’emplacement des points. Sont décrites aussi les différentes procédures de diagnostic et de localisation des points sensibles par palpation avec des sondes de pression télescopiques ou par appareils à détection électrique ou même faisant intervenir le VAS (vascular autonomic signal), c’est-à-dire le fameux le RAC (réflexe auriculo-cardiaque) observé par Nogier en 1968. Les méthodes de stimulation des points sont aussi notifiées allant de la simple puncture à l’utilisation du laser en passant par la mise en place d’aiguilles à demeure, semi-permanentes ou la stimulation électrique et l’infiltration de points ou zones. L’auteur livrera ensuite les indications établies et leurs traitements. Ainsi un chapitre s’intéressera à l’utilisation de l’acupuncture auriculaire en obstétrique (menace d’accouchement prématurée, nausées-vomissements, induction du travail, dépression postpartum, infertilité, etc.) comme cela a été rapporté dans un livre consacré complètement au thème.
The birth of acupuncture in America
En Europe, l’acupuncture était déjà connue depuis les échanges commerciaux et culturels de Marco Polo (1254-1323) et de son père Niccolò. En France, Georges Soulié de Morant l’a réintroduite avec la parution de l’une de ses œuvres majeures en 1934. Aux États-Unis, on s’imaginait que la plupart des acupuncteurs américains avaient découvert l’acupuncture en 1971, à la suite de l’article écrit par le journaliste James Reston du New York Times relatant la prise en charge acupuncturale de son appendicectomie alors qu’il suivait le Président Nixon lors de son déplacement en Chine. Bien avant cela, l’acupuncture était déjà pratiquée. En effet, la médecine chinoise était arrivée aux États-Unis par l’intermédiaire de ses médecins qui y avaient immigré dès les années 1800. Puis, de nombreux pionniers ont œuvré pour défendre l’acupuncture jusqu’à sa reconnaissance officielle par le premier état américain, le Nevada en 1972.