Quand les coiffeurs seront acupuncteurs !
L’autre jour, j’ai interrogé mon coiffeur : « Pensez-vous reprendre des études et ouvrir dans votre arrière-boutique un centre de médecine chinoise ? Et peut-être… pratiquer l’acupuncture et … faire des massages ? ».
Les questions, qui pourtant semblaient incongrues, l’ont à peine interloqué ! En fait, cela lui avait déjà traversé l’esprit. D’ailleurs quelques-uns de ses collègues coiffeurs ou encore certaines de ses amies esthéticiennes avaient déjà repris un cursus d’études de médecine traditionnelle chinoise dans l’une ou l’autre des très nombreuses écoles qui fleurissent en France. Et même un de ses copains, plombier de son état, me dit-il !
Huiyin, régulateur de la féminité ?
Une demande d’expertise a été demandée au Syndicat National des Médecins Acupuncteurs de France (SNMAF) concernant la pratique d’un médecin acupuncteur. Celui-ci utilise, après certaines séances d’acupuncture, des massages des pieds à la tête, et en particulier à la face interne des cuisses et surtout dans une zone « tout autour du vagin et au niveau du clitoris ».
Ces massages étaient réalisés pour « équilibrer les différentes pathologies d’une patiente consistant notamment en des troubles du sommeil, stress, fatigue, froid et surpoids », massage du périnée autour du point spécifiquement nommé huiyin (1VC) et ceci dans un but de « régulation de la féminité ».
Un référendum a été organisé au Canada pour l’ouverture d’une clinique d’acupuncture.
Après un scrutin référendaire en mai 2013, une demande d’autorisation pour l’implantation d’une clinique d’acupuncture à l’intérieur d’une résidence familiale a été approuvée. Le conseil municipal de Shawinigan, ville de la Mauricie, au Québec, se devait d’organiser un référendum auprès de la population concernée avant d’autoriser la réalisation de ce projet d’implantation. Tel que le prévoient les lois sur l’aménagement et l’urbanisme ainsi que sur les élections et les référendums dans les municipalités, ce processus démocratique de consultation est nécessaire au Canada pour se prononcer en faveur ou défaveur de la réalisation du projet, dès que des citoyens y sont opposés. Il faut savoir qu’au Canada, la profession d’acupuncteur est réglementée dans les provinces de la Colombie-Britannique, de l’Alberta ainsi qu’au Québec.
On compte ainsi actuellement près de huit-cents acupuncteurs membres de l’OAQ. Les personnes désirant exercer l’acupuncture au Québec doivent détenir un permis d’exercice émis par l’OAQ et être inscrites annuellement au Tableau de l’Ordre. Selon la loi sur l’Acupuncture, les personnes pouvant exercer l’acupuncture au Québec doivent détenir :
– soit le diplôme d’études collégiales en «techniques d’acupuncture» décerné par le Collège de Rosemont ;
– soit un équivalent comme le diplôme décerné à l’extérieur du Québec par une institution affiliée à une université ou reconnue comme institution d’enseignement par les autorités gouvernementales du pays où l’institution se trouve ;
Vous avez dit scientifique
Pseudo-science, voici ce qu’on peut lire ici et là de l’acupuncture en parcourant les articles des blogs qui inondent la Toile. Théoriquement, pour être nommée science, il faut qu’une discipline propose des moyens de vérifier les hypothèses qu’elle avance. Ainsi la notion de qi, la théorie des méridiens, concepts historiques de médecine traditionnelle chinoise non dénués de valeur sinologique ou métaphysique demanderaient à être validés par la science.
Mais qu’est la méthode scientifique ?
C’est avant tout formuler puis tester des hypothèses grâce à la collecte d’informations et d’observations et pouvoir les reproduire par des équipes différentes. Mécanotransduction et tissu conjonctif, transduction et molécules informationnelles sont les termes qui participent à la création des théories actuelles essayant d’expliquer les mécanismes physiopathologiques du point d’acupuncture et de l’action de l’aiguille [4,5,6]. De ce fait, on peut observer que toutes les études réalisées suivent le raisonnement scientifique. Tout est justifié et argumenté. Les informations sont accessibles, de même les résultats, qu’ils soient positifs ou négatifs. L’ensemble de ces considérations a pour but essentiel d’assurer l’universalité de la logique et de l’expérimentation. La notion du point, fondée sur les données de la médecine traditionnelle chinoise, peut s’éclairer enfin grâce à la science, développée dans tous les pays occidentaux mais également en Asie, comme on peut par exemple le constater en Corée [7] ou en Chine [8]. Et nous ne sommes pas en reste comme vous pouvez le constater dans ce numéro avec les travaux de Boutouyrie et coll. sur les pouls radiaux, Piquemal sur le deqi sans oublier les études cliniques et anthropologiques.