Prise en charge de la douleur en cancérologie : Guide de pratique clinique de l’American Society of Clinical Oncology

 
 

Un groupe d’experts convoqué par l’ASCO (American Society of Clinical Oncology) a effectué une recherche documentaire systématique des études portant sur la gestion de la douleur chronique chez les survivants du cancer. Les critères de jugement comprenaient le soulagement des symptômes, l’intensité de la douleur, la qualité de vie, les résultats fonctionnels, les événements indésirables, la mauvaise utilisation ou le détournement des thérapeutiques, et l’évaluation ou l’atténuation des risques.

Résultats
 

Au total, 63 études répondaient aux critères d’admissibilité et constituent la base probante des recommandations. Les études avaient tendance à être hétérogènes en termes de qualité, de taille et de populations. Les critères de jugement principaux variaient également d’une étude à l’autre et, dans la plupart des cas, n’étaient pas directement comparables en raison de critères de jugement, de mesures et d’instruments différents utilisés à différents moments. En raison du manque de preuves de haute qualité, de nombreuses recommandations sont fondées sur un consensus d’experts.

Recommandations
 Les cliniciens devraient dépister la douleur à chaque rencontre. Les effets d’une maladie récurrente, d’une deuxième tumeur maligne ou d’un traitement tardif chez tout patient qui signale une douleur d’apparition récente doivent être évalués, traités et surveillés.
Les cliniciens devraient déterminer si d’autres professionnels de la santé doivent fournir des soins complets de gestion de la douleur aux patients ayant des besoins complexes.
Des analgésiques systémiques non opioïdes et des analgésiques adjuvants peuvent être prescrits pour soulager la douleur chronique et/ou améliorer la fonction.
Les cliniciens peuvent prescrire des opioïdes chez des patients atteints de cancer soigneusement sélectionnés qui ne répondent pas à une prise en charge plus conservatrice et qui continuent de ressentir de la détresse ou une déficience fonctionnelle. Les risques d’effets indésirables des opioïdes doivent être évalués. Les cliniciens devraient bien comprendre la terminologie telle que tolérance, dépendance, abus et dépendance en ce qui concerne l’utilisation des opioïdes et devraient intégrer des précautions universelles pour minimiser l’abus, la dépendance et les conséquences indésirables.
 
En ce qui concerne l'acupuncture et techniques associées : 

  • Une revue Cochrane récente [1] L’examen de l’efficacité de l’acupuncture dans la réduction de la douleur liée au cancer dans cinq ECR a conclu qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour juger de son efficacité. Dans une autre revue systématique de 11 ECR, les estimations de l’ampleur de l’effet pour les études significatives sur la douleur variaient de 1,11 à 2,10 pour l’acupuncture vraie et de -0,45 à 0,45 pour l’acupuncture simulée [2]. Une troisième méta-analyse [3] des 437 patients atteints de cancer ont signalé que l’acupuncture associée à un traitement médicamenteux améliorait significativement la douleur (risque relatif : 1,36 ; IC à 95 %, 1,13 à 1,64 ; P = 0,003) par rapport à la pharmacothérapie seule.

 

En conclusion, les nouvelles lignes directrices soulignent le rôle que les techniques intégratives de gestion de la douleur, telles que le massage, l’acupuncture et la musicothérapie, peuvent jouer dans le soulagement de certains types de douleur cancéreuse chez les adultes.

 

 

1. CA Paley, MI Johnson, OA Tashani, etal: Acupuncture for cancer pain in adults Cochrane Database Syst Rev 10:CD007753,2015 Medline
2. MK Garcia, J McQuade, R Haddad, etal: Systematic review of acupuncture in cancer care: A synthesis of the evidence J Clin Oncol 31:952–960,2013 Link
3. TY Choi, MS Lee, TH Kim, etal: Acupuncture for the treatment of cancer pain: A systematic review of randomised clinical trials Support Care Cancer 20:1147–1158,2012, Medline
 
Des informations supplémentaires sont disponibles sur www.asco.org/chronic-pain-guideline