Première mission d’enseignement de l’acupuncture auriculaire au Yémen

Témoignage d’une première mission d’enseignement de l’acupuncture auriculaire au Yémen en Novembre 2010. Apport de matériel (des aiguilles ASP, des palpeurs pression) et enseignement pratique et clinique des rudiments de l’acupuncture auriculaire dans le traitement de la douleur et du stress. Il s’agit de la première tentative répertoriée d’introduction de l’acupuncture auriculaire au Yémen. 

Dra Myriam pratiquant l’acupuncture auriculaire chez une paysanne yéménite.Auriculothérapie au Yémen

Expériences au Yémen

Comme Volontaire du Service National (VSN), j’ai eu le privilège de vivre et de travailler au Yémen avec mon épouse Isabelle en 1990 et 1991, alors qu’à 27 ans, j’étais jeune Interne des Hôpitaux de Paris en spécialisation de Radio-Diagnostic et d’Imagerie Médicale. J’avais intégré la Mission Médicale Française fondée par le Docteur Yvette Viallard, radiologue qui était venue en 1960 fonder le premier service de radiologie, à la demande de l’imam Ahmed, quand le Yémen était encore au « Moyen-Âge ». De nombreux VSN se sont ensuite succédés de 1975 à 1992.

Je fus le dernier coopérant radiologue français à exercer au Yémen ; conscient de cela, je m’attelais à la tâche comme seul échographiste dans l’hôpital républicain de la deuxième ville du Yémen du Nord, Taiz, et colligeai pendant ces deux années une expérience et une iconographie qui me permirent de réaliser à mon retour en France ma thèse de Médecine sur « Pratique de l’échographie en République du Yémen. Étude de 1570 cas et atlas d’échographie ». Traduit en anglais, cet atlas fut ensuite présenté par l’auteur à la faculté de médecine de Sanaa en 1994 et reste depuis le seul atlas d’échographie publié au Yémen.

Pendant ces deux années de 1990 et 1991, nous avons vécu sur place au Yémen deux événements historiques : la réunification des deux Yémens en mai 1990, qui nous a permis de découvrir Aden, la côte de l’Océan Indien, ses pécheurs et ses tortues, puis la première guerre du Golfe en 1990-1991 avec l’avantage de voir celle-ci du côté « arabe » et l’immense frustration de ceux-ci devant le cynisme occidental (guerre du pétrole masquée sous des atours de respect du droit international).

Mme Ségolène Belier, co-présidente de l’association Al Baradoni, visant à renforcer les liens entre le Yémen et la France m’a demandé en Juin 2010 de venir enseigner l’acupuncture auriculaire au Yémen.  Nous sommes ainsi partis une semaine du 3 au 10 Novembre 2010 au plus fort de « l’hystérie médiatique occidentale anti-Yémen ». Nous étions ainsi à peu près les seuls occidentaux - hors expatriés - à se rendre au Yémen pendant cette période et avons pu constater sur place que le Yémen n’est pas l’Afghanistan ni le « Yémenistan » qu’on nous présente dans nos journaux. Nous avons été superbement accueillis et tous les Yéménites rencontrés nous ont dit souffrir de cet amalgame entre quelques minoritaires fondamentalistes réfugiés aux frontières du désert et l’immense majorité de la population. 

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Le professeur Jean Bossy nous a quittés le 20 Novembre 2009

Le professeur Jean Bossy, par la singularité de son ouverture d’esprit, sa quête permanente dans la recherche et la transmission de son savoir, a permis à la médecine traditionnelle chinoise de s’intégrer à la médecine occidentale en lui apportant une reconnaissance officielle universitaire. Grâce à son impulsion,  l’élaboration de ce projet, qui lui tenait particulièrement à cœur, est la première pierre sur laquelle a pu se construire l’édifice actuel de l’enseignement qui a permis la mise en place du diplôme universitaire, puis inter-universitaire, pour aboutir à la  récente  capacité.

Dans les années 72, et peut-être bien avant, interrogé par la pratique de la médecine chinoise, Jean Bossy, accompagné de quelques jeunes envahis du même enthousiasme, ira glaner ici et là formations, informations et documents concernant cet art des aiguilles et des moxas. 

A cette époque lointaine on parlait beaucoup de Niboyer, Nogier, Bourdiol dans l’ancienne capitale Lyonnaise de la Gaule.

Dès 73, ce groupuscule nîmois envisage de se réunir pour reprendre les bases et les principes de l’acupuncture : un lieu, le laboratoire d’anatomie de la faculté, un chef, le professeur Jean Bossy, des adeptes de ce qui était alors encore qu’une secte : J.C. Maurel, J.L. Lafont, C. Chaput, M. Seoane …et quelques autres.

Il y a 34 ans, à la veille du jour de la disparition du Professeur Jean Bossy en cette année 2009, fut officiellement constituée le 19 Novembre 1975 l’A.F.E.R.A. qui était alors l’Association Française pour l’Etude des Réflexothérapies Appliquées.

Le groupe, sous son imprégnation, établit un enseignement reprenant les bases essentielles de la méthode des points et des méridiens, du yin-yang, des cinq éléments et,… bien sûr de la neuro- biologie des réflexothérapies.

C’est l’époque de la fameuse querelle des anciens et des modernes, des « traditionnels » et des « réflexothérapeutes », terme méprisant dont nous avons été longtemps affublés par les puristes de la tradition.

C’est aussi à la même période que le professeur Jean Bossy met en place dans son service, une consultation de réflexothérapie (on ne disait pas encore acupuncture) à l’hôpital de Nîmes.

Car le Professeur Bossy avait un projet en tête : introduire l’acupuncture au sein de l’université. Et, pour ne pas s’opposer au cercle rigide des instances officielles, il souhaitait coller au plus près de l’acceptable pour les Doyens de la Faculté. Je me souviens du conseil qu’il nous avait donné de présenter un programme qui pourrait être toléré, dans le libellé des titres des cours d’enseignement, nous laissant libre ensuite de présenter les notions les plus ésotériques que nous souhaitions apporter.

Quel fut notre étonnement lorsque nous nous sommes aperçus que ses connaissances et ses propositions allaient encore plus loin dans la vision des concepts de l’acupuncture traditionnelle que pour certains d’entre nous !

En 80 paraît  « Sémiologie en acupuncture » de J. Bossy, J.C. Maurel et J.L. Lafont, le BLM, comme nous l’appelons, premier recueil de symptômes, et leur analyse dans le cadre des huit règles. Un grand pas !

 

 

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