Nguyen Van Nghi (1909-1999) : retour sur l'acupuncture au XXème siècle. (2) Crise et révolution scientifique

Résumé : Au XXème siècle, la médecine chinoise est l'objet d'une profonde mutation. Sa mondialisation en est le caractère le plus spectaculaire et le plus inattendu compte tenu de sa situation au début des années 1900. La France a joué un rôle de pivot central dans la diffusion à l’Occident. Nguyen Van Nghi (1909-1999), comme Soulié de Morant, a été témoin et acteur important de cette période. Après avoir abordés dans une première partie les facteurs historiques, sociaux et politiques qui sous-tendent et expliquent ces transformations, dans cette deuxième partie sont analysées les tensions qui en résultent et les conséquences sur les savoirs véhiculés. Mots clés : Nguyen Van Nghi - Soulié de Morant - Chine - Vietnam - France.

Nguyen Van Nghi s'installe à Marseille en 1959. A partir de cette date, il va pratiquer l'acupuncture en exercice exclusif. Très rapidement une controverse se déclare avec une autre grande figure marseillaise : Jacques Emile Niboyet. Cette polémique est hautement symbolique de cette époque de l'acupuncture française. Au delà de l'affrontement local de deux fortes personnalités, quel en était le sens ?

La présentation habituelle est celle d'un affrontement entre science (Niboyet) et tradition (Nguyen Van Nghi). C'est une erreur de perspective. Le choc est celui de la rencontre de l’acupuncture française, celle issue des années trente et de Soulié de Morant, et de l’acupuncture issue de la modernisation de la Chine et du Vietnam. La différence est dans le contexte social et culturel et les contraintes qui se sont exercées sur l'une et sur l'autre.

Niboyet se situe à la suite immédiate de Soulié de Morant qui rédige la préface de son premier livre "Essai sur l'acupuncture chinoise pratique" [1]. Il est porteur d’une rupture, d'une discontinuité sociale et culturelle. Un fossé est creusé entre d’un coté une médecine traditionnelle momifiée, et d’un autre une science qui se veut triomphante et explicatrice de toute chose. Nguyen Van Nghi au contraire marque une continuité et une translation entre l'ancien et le moderne. Il témoigne du passage de la société asiatique traditionnelle à la société asiatique moderne.

 

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Surcharge pondérale traitée par gongsun, RA4 : à propos de deux cas cliniques. Florence Phan-Choffrut

Résumé : Deux cas cliniques de surcharge pondérale ont été traités avec succès par la puncture de gongsun, RA4. Le premier cas est un adolescent de 15 ans dont la prise de poids s’est aggravée après un accident de deux roues. La surcharge pondérale était importante (IMC 31). Le deuxième cas est celui d’une jeune femme de 21 ans qui avait grossi récemment en raison d’une augmentation de son appétit. La surcharge pondérale était inexistante selon les tables (IMC 20,5) et c’est le critère « incontrôlable » qui a retenu notre attention. Ces deux cas ont été traités et guéris par la puncture de gongsun, RA4, grand-père/petit-fils. Dans les deux cas, il a été établi qu’il y avait eu rupture relationnelle avec un grand-père. Mots clés : gongsun – typologie - méridien curieux.

Introduction

L’efficacité de l’acupuncture et de l’auriculothérapie dans le traitement des obésités s’explique par leur action sur les troubles de l’appétit, les troubles de la motilité intestinale, les perturbations métaboliques ainsi qu’émotionnelles [1,2,3]. Les points les plus souvent utilisés sont hegu GI4, quchi GI11, zusanli ES36, fenlong ES40, neiguan MC6 [4-6] et pour l’auriculothérapie : shenmen, estomac, appétit [7-9]. Notre propos est de proposer une approche diagnostique et thérapeutique de la surcharge pondérale par trouble du comportement alimentaire, à partir de la typologie des patients et du nom des points d’acupuncture.

Le point d’acupuncture est un lieu sur un méridien pour faire circuler les souffles, et c’est aussi un lieu où l’on peut permettre à un patient d’accéder à sa propre transformation pour retrouver l’harmonie et guérir. L’expérience clinique de l’action spécifique des points d’acupuncture, en tenant compte de la résonance énergétique, du nom et de la localisation nous ont amenés à ne puncturer que très peu de points par patient cherchant ainsi à définir la transformation qui doit s’opérer pour guérir. Le passage du traitement par les syndromes (Vide de Reins, Feu du Foie, etc.) à un traitement spécifique pour chaque patient a eu pour conséquence de développer les notions de typologie énergétique. Chaque individu a une résonance énergétique qui prédomine (taiyang, taiyin, shaoyang, shaoyin, ou Bois, Feu, etc.) et qui constitue sa typologie énergétique. Si on arrive à déterminer le souffle (qi) qui prédomine chez un individu, on choisira pour le traiter un point où ce souffle se déploie. Pour arriver à ce diagnostic, nous combinons un certain nombre d’éléments comprenant la symptomatologie physique et psychique, la localisation des troubles, la nature énergétique de la personne (est-elle taiyin, yangming ou bois, métal ?…), et quand on le peut la résonance avec le nom du point.

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