Les âges de la Vie ?

 

Les 14èmes journées de la FA.FOR.MEC qui se sont déroulées les 26 et 27 novembre 2010 à Rouen ont regroupé encore une fois dans la bonne humeur et la convivialité  tous les acupuncteurs de France. Ce grand rendez-vous annuel incontournable s’est fait l’écho de l’activité de plus de 27 associations qui composent la Fédération, mais aussi de celles des médecins Roumains et d’un nombre élevé de sages-femmes. 
Le thème était porteur : les âges de la vie. L’équipe organisatrice, sous la houlette de son Président Marc Martin nous a proposé de multiples conférences et ateliers.Certaines font déjà l’objet d’articles que vous pouvez découvrir dans ce numéro.

Emmanuel Escalle nous présente ainsi dans « A l’âge de la terre » une explication du cinquième âge. Henning Strøm nous a fait connaître au cours de sa conférence « Tiangui comme gouverneur des âges de la vie », une façon d’appréhender le traitement des pathologies liées aux âges de la vie par les points xi. Claire Gallon et Béatrice Paquier-Frering nous offrent une intégration de l’acupuncture en médecine occidentale dans l’exemple de l’aide médicale à la procréation.

D’autres articles suivront ultérieurement.

On a quitté ce congrès avec le constat que l’acupuncture en France trouve de plus en plus sa place à côté de la médecine occidentale et ceci dans le cadre de la médecine intégrative, chose qui ne nous avait pas échappé lors du congrès ICMART à Barcelone [1].

On n’hésite plus à utiliser l’acupuncture en maternité dans le cadre de la grossesse ou dans celui de la procréation médicale assistée, mais également en hôpital gériatrique dans la stratégie de la prise en charge des douleurs ostéoarticulaires.

Bref, il n’échappe plus à personne que l’acupuncture s’introduit peu à peu dans le panel de soins de santé et s’invite même sans complexe maintenant dans les centres hospitaliers. Pour preuve, la recherche clinique qui s’investit aussi en acupuncture, comme il en a été discuté en atelier avec le Professeur Jacques Weber, responsable du Centre d’Investigation Clinique (CIC) du CHU de Rouen. Quelques PHRC (Programme Hospitalier de Recherche Clinique) concernant l’acupuncture sont en cours ici et là, mais pas encore suffisamment. Ainsi la plupart des études contrôlées randomisées (ECR) est réalisée dans le monde anglo-saxon et pour un tiers en Chine ou en Asie.
Mais en France, de nombreuses études pilotes font état de résultats préliminaires prometteurs et avec l’aide des CIC pourront faire l’objet d’ECR de plus grande envergure, comme on espère pouvoir bientôt le constater avec une étude rouennaise.

Enfin, vous découvrirez dans ce numéro une nouvelle rubrique qui permettra de vous évaluer. Il s’agit d’un petit questionnaire « la chanson des 10 questions » réalisé par Pascal Clément et Grégory Moudens qui vous remémorera une autre chanson, celle de Zhang Jing-Yue sous la dynastie des Ming [2], connu pour ses commentaires du Huangdi neijing. N’hésitez pas à participer nombreux à ce quiz qui pourra aussi entrer dans le cadre du développement professionnel continu (DPC, en remplacement de la FMC -formation médicale continue-).

Références

1. Stéphan JM, Triadou P. Art, preuves et défis en acupuncture : congrès ICMART 2007 à Barcelone. Acupuncture & Moxibustion. 2007;6(3):269-277.

2. Auteroche B.  L’art d’interroger ou la chanson des dix questions. Méridiens. 1982;59-60:17-49.

Diététique chinoise de la femme enceinte. De la gestation au post-partum

 

Diététique chinoise de la femme enceinte. De la gestation au post-partum

GATINEAUD Marie-Emmanuelle,

MENARD Jean-François et CASTERA Philippe (préfaciers)

Paris : Springer Verlag France, Collection : Médecines d'Asie : Savoirs et Pratiques, 2010

216 p. ; 15,5 x 23,5 ; bibliographie, iconographie, Broché

ISBN :978-2-287-99474-6: 35€

Ce livre bien illustré est à réserver à tous ceux qui s’intéressent à la diététique chinoise 营养学 (yingyangxue) appliquée à l’obstétrique.

Après l’explication des principes de la diététique chinoise objectivant par exemple le rôle important du Triple Réchauffeur sanjiaoet de son foyer central (Rate pi et Estomac wei), l’auteur va consacrer d’importants chapitres à la diététique normale de la tonification pendant la grossesse, puis durant le post-partum, ceci dans le but de prévenir les pathologies gravidiques ou de post-partum.

Pour chaque chapitre, Marie-Emmanuelle Gatineaud nous propose des dizaines de recettes chinoises facilement réalisables à notre époque de mondialisation, au total plus de cent quatre-vingts recettes.

Ainsi, dans le chapitre consacré à la diététique thérapeutique des troubles de la lactation et en particulier concernant l’hypogalactie, l’auteur fait bien la différence entre hypogalactie de type Plénitude liée à la stase du qi du Foie avec seins durs et douloureux, et hypogalactie de type Vide avec seins peu gonflés, souples et non douloureux en rapport avec un vide de qi et de Sang avec une loge Rate-Estomac faible. Dans chaque cas, elle préconisera les aliments à éviter et les aliments à privilégier selon une liste d’aliments classés selon leur saveur (doux, piquant, salé, acide, amère) ou leur nature (neutre, fraîche, froide, tiède, chaude). Parmi les recettes conseillées, je me suis attardé à la recette du Porc à la vapeur aux graines de Lycium et aux hémérocalles qui a pour effet thérapeutique de : « tonifie le qi et le Sang, stimule la lactation. Convient pour traiter les insuffisances de lait liées aux Vides et insuffisances du qi et du Sang ».  Cette recette fait intervenir outre le porc de saveur douce et de nature neutre, deux composants essentiels : 10g de graines de Lycium et 15g de pétales d’hémérocalle jaune.

Le lyciet commun ou lyciet de Barbarie (Lycium Barbarum) est un arbuste de la famille des Solanaceae (comme la tomate), largement répandu de l'Europe méridionale à l'Asie. Le lyciet commun est une des deux espèces de Lycium qui donne des fruits rouges (figure 1) que l’on peut trouver en vente dans les magasins de diététique sous le nom de baies de goji (correspond en réalité à la troisième espèce le Lycium Chinense, mais cette expression peut recouvrir aussi les fruits du L. Barbarum). En fait, selon le Shennong bencaojing 农本草經 (l'herbier de Shennong), premier traité de matière médicale (Ier AEC) compilé sous la dynastie Han, c’est la variété Lycium Chinense qui a été étudiée. Ainsi il est indiqué dans une courte notice que le gouqi 枸杞 est amer, froid, fortifie les tendons et les os, rend le corps léger et freine le vieillissement. En outre, il tonifie le Rein et le Cœur, nourrit le Foie, humidifie le Poumon, améliore la vue, stimule l’essence (jing ) et revigore le qi [1].

 

Figure 1. Baie rouge du Lycium Barbarum (photo de Sten Porse).

 

La suite en cliquant dans le lien ci-dessus

 

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