La spécificité des omnipraticiens-acupuncteurs est de mobiliser deux systèmes médicaux, biomédecine et médecine traditionnelle chinoise, caractérisés par des représentations, des croyances, et des comportements individuels et collectifs spécifiques. Médecins et institutions naviguent dans un espace caractérisé par la tension entre l’intégration et la dissociation de ces deux systèmes médicaux, afin d’accéder à une légitimité à différents niveaux. Issu d’un travail de thèse de médecine générale, cet article a pour objectif de présenter une ethnographie de la pratique de ces médecins « hybrides », à partir d’une enquête par observation participante. Après analyse des déterminants de leurs itinéraires professionnels, la consultation sera disséquée afin de comprendre ses rouages et le mode d’intégration de la dualité des références théoriques à chacune de ses étapes. Enfin, l’observation rapprochée des interactions médecin-patient permettra d’identifier certains points remarquables de la relation que procure la particularité de cette pratique.
Résumé: Les patients traités pour cancer par la médecine classique ont recours à la MTC pour le soulagement des effets secondaires de traitements classiques. Ils attendent des praticiens de la MTC écoute et accompagnement, les oncologues n’ayant pas selon eux suffisamment de temps pour les explications. Parmi les autres effets bénéfiques attendus de la MTC figurent les effets sur les nausées et vomissements, le stress, la fatigue et les douleurs. Les points de vue des patients participent à la définition opérationnelle des médecines complémentaires. Mots-clés : acupuncture - médecine traditionnelle - chine - cancer - médecine complémentaire.
Introduction
Le recours des patients souffrant de cancers à la médecine traditionnelle chinoise (MTC) à titre complémentaire a été questionné au cours d’une enquête de nature sociologique1. Si le traitement essentiel des cancers s’appuie sur la chimiothérapie, la radiothérapie et la chirurgie en fonction des pathologies et des indications, un certain nombre de patients ont recours à des thérapies complémentaires dont la MTC. Sont ici questionnés leurs attentes et les résultats qu’ils obtiennent, notamment dans le cadre de la qualité de vie.
Cet article, qui est le troisième d’une série de six, analyse l’expérience pratique que les patients ont des médecines complémentaires, dont la MTC, et de la place qu’ils lui donnent dans la définition de la complémentarité par rapport à la biomédecine.
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