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Sasang : quatre types constitutionnels

 
 L’acupuncture coréenne partage des points communs avec les acupunctures chinoise et japonaise mais s’en distingue par quelques singularités. L’une d’elles est de différencier quatre types constitutionnels : le typeTaeYangIn (  ) a un poumon puissant et un foie faible ; TaeEumIn (   ) a un foie puissant et un poumon faible ; SoYangIn (  ) a une rate puissante et des reins faibles ; SoEumIn (  ) a des reins puissants et une rate faible. Le traitement par acupuncture prend en compte ces forces et faiblesses d’origine génétique. Notre correspondant au Centre médical de l’Université Kyung Hee de Séoul, le Dr Byung Hee Koh, est un spécialiste de cette prise en charge.

L’utilisation du venin d’abeille purifié est une autre particularité de cette acupuncture dynamique et innovante. Ses principales indications sont rhumatologiques.

En Corée comme à Taïwan, on recourt simultanément aux deux médecines, orientale et occidentale, pour offrir aux patients des soins efficaces les plus diversifiés possibles.

Dans le deuxième volet consacré à l’acupuncture coréenne, outre le département de Médecine Constitutionnelle Sasang, nous allons nous intéresser aux activités des départements d’Acupuncture et Moxibustion, de Médecine de Réhabilitation et de l’Institut de Recherche Médicale Est-Ouest.

Dr Patrick Sautreuil

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Acupuncture autour de la naissance

Coeur de la médecine,  date 984.  Textes chinois des dynasties Jin (265-420) et Tang (618-907). 1ère réédition au Japon en 1854, d'où le nom japonais (Ishinpo) [image extraite de l'encyclopédie Internet du GERA :  www.gera.fr]. 

Les Acupuncteurs Chinois, comme l'attestent les textes anciens, savaient tirer profit de l'acupuncture lors de la grossesse. Comme le montre cette image, le zhiyin (67V) était déjà préconisé dans les versions foetales de siège, le travail prolongé et difficile et les rétentions de placenta.

L'acupuncture est une médecine idéale [1] dans l'accompagnement d'une grossesse parce qu'elle n'oblige pas la femme enceinte à prendre des thérapeutiques médicamenteuses pouvant entraîner des effets tératogènes. Les sages-femmes, les obstétriciens mais aussi les patientes elles-mêmes, sont de plus en plus demandeurs, ainsi que nous pouvons le mesurer par les parutions croissantes d'articles dans les journaux féminins ou même généraux [2,3] mais aussi dans les revues professionnelles [4].

Il était grand temps que la revue « Acupuncture & Moxibustion » ouvre un dossier sur le sujet.

Nous entamons avec ce numéro riche de trois articles concernant l'obstétrique (Johan Nguyen et Jean-Marc Stéphan), une série de publications qui objectiveront ce que l'acupuncture, la moxibustion et l'électroacupuncture offrent de mieux aux femmes enceintes et parturientes.

Dr Jean-Marc Stéphan

 

1. Spellerberg E, Smidt-Jensen SL. [A retrospective analysis of the results of obstetric acupuncture at Frederiksberg Hospital]. Ugeskr Laeger. 2003 Mar 3;165(10):1023-7. 

2. Doucy Marig. Les bienfaits des aiguilles à la maternité Paul-Gellé Roubaix. Méridiens [online]. 2009 mai [cité 30 mai 2009]: 1 écran. Available from URL: http://www.meridiens.org/mrd/spip.php?breve149.

3. Durand Stéphane. Un plus pour les grossesses.  Méridiens [online].  2008 novembre [cité 30 mai 2009]: 1 écran. Available from URL: http://www.meridiens.org/mrd/spip.php?breve119.

4. Gaffney L, Smith CA. Use of complementary therapies in pregnancy: the perceptions of obstetricians and midwives in South Australia. Aust N Z J Obstet Gynaecol. 2004 Feb;44(1):24-9. 

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Qifu (氣府), la résidence du qi

En 1830, Wang Qingren (1768-1831) publie le "Yi Lin Gai Cuo", 醫林改錯 ("Erreurs Corrigées en Médecine")Ce livre figure parmi les  classiques de la MTC [1], mais il occupe une place particulière dans la mesure où il exprime une claire rupture avec les données classiques anciennes. Wang Qingren s'efforce de corriger ce qui lui apparaît comme des erreurs des anciens sur la base de ses nombreuses observations de cadavres sur plusieurs dizaines d'années. Wang Qingren est-il encore un médecin traditionnel ou déjà un médecin moderne combinant les données "traditionnelles" et "occidentales" ? Un des aspects les plus remarquables du "Yi Lin Gai Cuo", sont les figures anatomiques [2]. En couverture de ce numéro d'Acupuncture & Moxibustion est reproduit ce que Wang Qingren a dénommé qifu  (氣府), "Résidence du qi", représentant en fait le grand épiploon (omentum). Le texte du dessin dit: "Ci xi xiaochang, wai you qifu baozhi " : "Ceci est en relation avec l'intestin grêle, en dehors il y a la Résidence du qi qui l'enveloppe". Wang Qingren a le regard de l’anatomiste, mais logiquement son regard est relié à la conception traditionnelle du corps humain et de son fonctionnement. En langage populaire, qifu est dénommé jiguanyou (雞冠), en référence à la plante amarante crête-de-coq ou passe-velours (Celosia cristata). L’amarante crête-de-coq a une inflorescence en crête, étalée en éventail, plus ou moins plissée. Le montage photo au dessus du dessin de Wang Qingren illustre bien l’analogie morphologique observée par les chinois entre la plante et l’omentum.

Pierre Dinouart-Jatteau et  Johan Nguyen

Références

1. Gourion A et Roy JY. Principaux auteurs et ouvrages de la médecine traditionnelle de l'antiquité à nos jours. Revue Française de MTC. 1998;128:123-42.

2. Dinouart-Jatteau P, Nguyen J. La question de l'anatomie en Chine : regards croisés de Wang Qingren et John Dudgeon. Acupuncture & Moxibustion.2009;8(3):138-145.

 

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