Couverture 10-2

Un soldat de l’armée de terre cuite de Qin Shi Huangdi

 L’Armée des soldats de terre cuite (bing ma yong, 兵马俑, littéralement statues funéraires des soldats et des chevaux) à Xi’an est un joyau archéologique qui donne un aperçu de la puissance du premier empereur chinois, Qin Shi Huangdi (秦始黄帝). Sa conquête des États des Zhou () orientaux mit fin à la période des Royaumes Combattants (– 453 – 221 avant J.-C.).

 

Le soldat présenté en couverture est dans la salle d’exposition du site. Il a perdu ses couleurs d’origine au fil des 22 siècles passés dans l’obscurité. On pense que 700 000 mille ouvriers ont été employés à la construction du mausolée de Qin Shi Huangdi. La tombe de l’empereur et la pyramide de terre qui la surplombe sont encore intactes1.

L’armée à laquelle appartient ce militaire, prête au combat, composée d’archers, d’arbalétriers, d’infanterie, de cavaliers, tournée vers l’est, protège l’empereur dans l’au-delà. Le stade industriel a été nécessaire pour réaliser ces statues de terre cuite, mais chaque visage est différent. Le travail est très fin, comme le montrent les détails du visage, le délicat contour des yeux, le dessin des rides sur le front, la fine moustache, l’agrafe de la tunique …

On peut voir et revoir la halle immense où sont exposés ces soldats, au lieu même où ils ont été découverts. À chaque fois, on ressent le choc de l’immensité et du nombre : 6000 guerriers immobiles.

  Patrick Sautreuil

 Note

 1. Une description en est donnée dans les Mémoires Historiques (, shiji) de Sima Qian (马迁, - 146 -86 avant J.-C.)

 

Couverture 10-3

Séville et le congrès FILASMA

 

 

Séville est une ville magnifique, dynamique et riche en monuments témoins d’un passé prestigieux : la Giralda, l’Alcazar, la cathédrale, la Torre Del Oro (tour de l’or)...

La photo en couverture est celle de la Plaza d’España, ensemble architectural grandiose construit pour l’Exposition Ibérico-Américaine de 1929. En forme d’hémicycle de 200 m de diamètre, elle s’ouvre, au-delà du Guadalquivir tout proche, vers l’Atlantique et les anciennes colonies espagnoles d’Amérique latine. Des arcades relient le palais central aux deux tours hautes de 80 m qui terminent chaque extrémité de l’édifice. La partie centrale de la plaza est occupée par des canaux et des fontaines.

Ce cliché a été choisi pour les documents FILASMA (Federación Ibero-latinoamericana de Sociedades Médicas de Acupuntura) et pour son VIIème congrès qui s’est déroulé en novembre 2010 à Séville dont nous donnons un compte-rendu dans ce numéro d’Acupuncture & Moxibustion.

 

Patrick Sautreuil

 

Couverture 10-4

Poupée médicale chinoise

Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, le diagnostic des maladies chez les chinoises des classes bourgeoises ou aristocratiques n’était pas chose aisée pour le médecin. Du fait des conventions sociales qui imposaient que la femme ne devait jamais se montrer nue, l’examen physique étant tabou, le médecin devait interroger la femme alitée, cachée derrière un rideau. Celle-ci devait ensuite localiser ses symptômes en pointant les sites correspondant sur une figurine en ivoire [1]. Après cela, le médecin pouvait prescrire son remède. Les historiens notent que ces poupées en ivoire commencèrent à être connues des Occidentaux vers le XVIème, quand les négociants portugais établirent des comptoirs commerciaux le long des côtes chinoises. Les poupées de la dynastie Ming (1368-1644) sont les plus recherchées mais très rarement trouvées, contrairement à celles des XVIIIe et XIXe siècles, finement gravées dans l’ivoire, qui, selon les croyances, avait son propre pouvoir magique. L’expression du visage, les coiffures, les chaussures colorées sur des pieds minuscules, le port de boucles d'oreilles, de bracelets ou de bouquets de fleurs reflétaient les particularités et les coutumes de chaque période dynastique. Et lorsqu'elles n’étaient plus utilisées, la plupart des statuettes restaient inclinées sur des lits en acajou [2]. Depuis la fin de la dynastie Qing en 1911, leurs usages disparurent graduellement, surtout que les chinois étaient confrontés à la culture occidentale. Dans les années 1920, quelques médecins américains, missionnaires en Chine, rapportèrent avoir encore vu des poupées en usage, mais leur emploi disparut 10 ans après.

 

Jean-Marc Stéphan 

1. Dittrick H. Chinese medicine dolls. Bull Hist Med. 1952 Sep-Oct;26(5):422-9.

2. Bause GS. Antique Chinese diagnostic dolls. Anesthesiology. 2010 Mar;112(3):513.




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