Medline Méridiens

Efficacité du sevrage tabagique par acupuncture : une étude prospective à Hong Kong

Une étude multicentrique observationnelle sur l’action du traitement par acupuncture pour arrêter de fumer a été réalisée à Hong Kong, de mars 2010 à août 2015. Un total de 5 202 fumeurs a été recruté et traité par acupuncture pendant huit semaines. L’étude ne comporte pas de traitement par acupuncture simulée ou placebo. Le taux d’abandon a été de 43,48%, avec 2 940 sujets ayant terminé l’étude. La fréquence de traitement était de deux fois par semaine pendant huit semaines. Les aiguilles ont été insérées horizontalement au point 20VG (baihui) et verticalement (profondeur de 25 à 50 mm) aux points EX-HN3 (yintang), 4GI (hegu), 6MC (neiguann), 7P (lieque), 36E (zusanli), 6Rt (sanyinjiao), 3F (taichong) avec recherche du deqi. Elles sont laissées pendant 30 min. Pendant ce temps, un dispositif d’électroacupuncture a été utilisé et relié aux points 7P et 36E avec une fréquence continue (15 Hz) pendant 30 min. Les aiguilles ont été retirées rapidement pour éviter tout saignement ou hématome. L’acupuncture auriculaire comportait les points : shenmen (TF4), neifenmi (CO18), pizhixia (AT4), jiaogan (AH6), fei (CO14) et wei (CO4). Le point kou (CO1) a été ajouté s’il y avait des symptômes de sevrage tels que la nausée, tandis que zhiqiguan (CO16) en cas de toux avec mucosités. Après désinfection de routine, le patch de graines vaccaria auriculaires (2mm de diamètre) a été collé aux différents points auriculaires. Chaque point auriculaire a été pressé pendant 1min. Par ailleurs, les participants ont été invités à appuyer sur chaque point auriculaire pendant 20 secondes toutes les 1 à 2 heures ou avant d’avoir recours au tabac. Le critère d’évaluation primaire (taux d’abstinence à 7 jours) a été auto-rapporté après 8 semaines. Les critères secondaires ont été le taux d’abstinence à 7 jours (au cours des première, deuxième, 26e et 52e semaines), du nombre de cigarettes fumées par jour et du taux de monoxyde de carbone expiré. Les résultats ont montré respectivement un taux d’abstinence de 34,0% pour la semaine 8 et de 18,4% pour la semaine 52. Le taux de CO expiré et le nombre de cigarettes fumées par jour étaient significativement réduits après traitement. La durée de rechute a été de 38,71 jours, soit une durée plus longue que les 35 jours en cas d’usage de cigarettes électroniques ou les 14 jours en cas d’utilisation de patch de nicotine (d’après les chiffres rapportés par les publications). Par ailleurs, le fait d’avoir terminé les huit séances d’acupuncture au cours du premier mois constitue un facteur essentiel de succès du sevrage. D’après cette étude, l’acupuncture peut être considérée comme une méthode sûre et efficace pour aider à arrêter de fumer. D’autres études sur les différences d’effet entre l’acupuncture et les médicaments seraient nécessaires pour mieux clarifier les avantages de l’acupuncture.


 

Voir en ligne : Wang YY, Liu Z, Wu Y, Zhang O, Chen M, Huang LL, He XQ, Wu GY, Yang JS. Acupuncture for Smoking Cessation in Hong Kong : A Prospective Multicenter Observational Study. Evid Based Complement Alternat Med. 2016 ;2016:2865831. doi : 10.1155/2016/2865831.

 

 

Une méta-analyse objective l’efficacité de l’acupuncture dans la maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson (MP) est la deuxième maladie neurodégénérative chronique et progressive la plus courante. L’utilisation à long terme du traitement classique, la lévodopa entraîne une perte d’efficacité et des complications. Par conséquent, de nombreux patients atteints de MP ont recours à des thérapies complémentaires comme l’acupuncture, la plus souvent utilisée, pour soulager leurs symptômes. Cette revue systématique et méta-analyse évalue les preuves concernant son efficacité dans l’amélioration des symptômes. Sept bases de données, à savoir Medline, Embase, la bibliothèque Cochrane, China National Knowledge Infrastructure (CNKI) et trois bases de données médicales coréennes, ont été utilisées depuis leur création jusqu’en août 2015 sans restrictions linguistiques. Les essais comparatifs randomisés (ECR) ont été inclus s’ils contiennent des données concernant l’apport de l’acupuncture dans le Parkinson versus aucun traitement et traitement conventionnel seul ou acupuncture plus traitement conventionnel par rapport au traitement conventionnel seul. Les évaluations ont été effectuées avec les échelles de notation unifiées de maladie de Parkinson, UPDRS (Unified Parkinson’s Disease Rating Scale score) I, II, III et IV et le score total, l’échelle Webster et le taux d’efficacité. La qualité méthodologique a été évaluée à l’aide de l’échelle de kinésithérapie, Physiotherapy Evidence Database (PEDro) et celle du risque de biais Cochrane (ROB). Au total, 982 articles potentiellement pertinents ont été identifiés ; 25 ECR ont atteint le critère d’inclusion ; 19 des 25 ECR étaient des études de haute qualité. Les ECR inclus ont montré des résultats favorables pour l’acupuncture associée au traitement conventionnel par rapport au traitement conventionnel seul dans les UPDRS II, III et IV et le taux d’efficacité. Par ailleurs, l’acupuncture a été bénéfique pour soulager les symptômes de la maladie de Parkinson par rapport à aucun traitement et traitement conventionnel seul. En conclusion, cette revue systématique et cette méta-analyse objectivent que l’acupuncture possède des effets positifs significatifs dans l’amélioration des symptômes de la maladie de Parkinson et se doit d’être considérée comme complémentaire du traitement conventionnel dans le cadre de la médecine intégrative.


 

Voir en ligne : Lee SH, Lim S. Clinical effectiveness of acupuncture on Parkinson disease : A PRISMA-compliant systematic review and meta-analysis. Medicine (Baltimore). 2017 ;96(3) :e5836

Troubles du sommeil chez une patiente atteinte de schizophrénie : une étude de cas

En dehors des symptômes positifs, des symptômes négatifs et des déficits cognitifs, les patients atteints de schizophrénie signalent souvent des troubles du sommeil. Le traitement standard de la schizophrénie fait appel à la classe des neuroleptiques qui regroupe les neuroleptiques classiques et les antispychotiques atypiques avec un taux assez important de non-compliance. Les auteurs rapportent ici une étude de cas d’un traitement par acupuncture chez une femme âgée de 44 ans atteinte de schizophrénie chronique associé à des troubles du sommeil. La patiente a été traitée par acupuncture une fois par semaine pendant douze semaines. Les points suivants sont utilisés : 6Rn (zhaohai), 10Rn (yingu), 25Rn (shencang), 25E (tianshu), 36E (zusanli), EX-HN, 18VC (yutang), 44VB (zuqiaoyin). Une évaluation psychologique est effectuée avant, immédiatement après et trois mois après la période de traitement par acupuncture. Par ailleurs, l’enregistrement des mouvements 24h sur 24, grâce à un actimètre porté au poignet non dominant, a été effectué pendant quatorze jours avant et après la période de traitement par acupuncture. Les résultats ont montré une diminution de la psychopathologie générale, des problèmes de sommeil moins sévères et un fonctionnement cognitif nettement amélioré (mémoire de travail) chez la patiente. Cependant, les symptômes positifs et négatifs sont restés stables. Les données de l’actimètre ont révélé un effet bénéfique de l’acupuncture, montrant une meilleure latence du sommeil (délai entre le moment où une personne « éteint la lumière » ou « ferme les yeux » pour dormir, et le moment où elle tombe réellement endormie), une tendance vers une meilleure efficacité du sommeil, et une diminution du nombre de minutes d’éveil pendant la nuit suite au traitement par acupuncture. D’après cette étude de cas, 12 séances hebdomadaires de traitement par acupuncture contribuent à atténuer les problèmes de sommeil subjectifs et objectifs et à améliorer le fonctionnement cognitif chez les patients souffrant de schizophrénie chronique. De futurs essais cliniques contrôlés randomisés contre placebo sont nécessaires pour confirmer ces résultats préliminaires.


 

Voir en ligne : Bosch P, Lim S, Yeo S, Lee SH, Staudte H, van den Noort M. Acupuncture in the Treatment of a Female Patient Suffering from Chronic Schizophrenia and Sleep Disorders. Case Rep Psychiatry. 2016 ;2016:6745618.