Acupuncture & Moxibustion : la revue

Acupuncture & Moxibustion 4-4

 

Médecine Traditionnelle Tibétaine 

 Une des richesses de la Médecine Traditionnelle Tibétaine, c’est son iconographie. Voici une des quatre-vingt thangkas qui illustrent le commentaire (Béryl bleu) rédigé au XVIIe siècle par Sangye Gyamtso. Il révisa le livre fondateur la  médecine tibétaine, le Gyudshi, synthèse des médecines persanes, indiennes et chinoises réalisée par Yuto Yondan Gonbo, médecin tibétain qui aurait vécu 125 ans au VIIIe siècle. Cette tangka représente l’Arbre des Soins. Il se divise en quatre troncs dont les branches représentent les différents aspects de la thérapeutique tibétaine : diététique, mode de vie, déséquilibres du souffle, du phlegme et de la bile, médicaments et soins externes. Noter la présence en bas à droite du Bouddha de médecine (Bhaisajyaguru), indication de l’imprégnation religieuse à cette époque de la médecine tibétaine.

 

Chroniques éditoriales
L’acupuncture hier et aujourd’hui, ici et là-bas. Formation continue et discontinue. Patrick Triadou 
Acupuncture traditionnelle et acupuncture scientifique : mettons fin au débat rituel ! Johan Nguyen
Vous avez dit : Féminin… ? Emmanuel Escalle

Anthropologie
Éléments de Médecine Traditionnelle Tibétaine. Patrick Sautreuil, Pilar Margarit Bellver 
Lettre du Ladakh. Rencontre avec un Amchi Ladakhi. Lucile Thibaud
Une nouvelle technique d’implantation de catgut sur les points d’acupuncture. Florence Phan-Choffrut

Etudes traditionnelles
Les tableaux cliniques élémentaires d’insomnie. Jean-Louis Lafont 
L’Allergie, maladie du Vent au Métal. Bernard de Wurstemberger 
Sommeil et rêves. Laurence Romano

Etudes cliniques
Maladie de Crohn et Recto-colite hémorragique en MTC. Robert Hawawini 
Lombalgies et lombosciatalgies de la femme enceinte : à propos de 150 cas. Christian Rempp 
Céphalées et appareil manducateur. Bernard Verdoux

Recherches
Acupuncture et membrane cellulaire au vu de la bio- électricité. Marc Piquemal

Lettres à la rédaction/Communications courtes
Daodejing ou Dedaojing ? Henning Strøm 
Analyse de Leçons sur Tchouang Tseu de Jean-François Billeter. Claude Pernice 
Faut-il connaître le Chinois et ses idéogrammes pour pratiquer l’acupuncture ? Jean-François Borsarello 
Le complexe neuro-vasculaire n’est pas la structure du point d’acupuncture. Johan Nguyen 
A propos du complexe neuro-vasculaire. Yves Rouxeville 
Questions-réponses : Désinfection et stérilisation à froid. Jean-Marc Stéphan

Evaluation de l’acupuncture
L’acupuncture a une efficacité spécifique dans le traitement de la gonarthrose. Olivier Goret 
L’acupuncture améliore les altérations bénignes de la voix. Johan Nguyen

Acupuncture expérimentale
Acupuncture expérimentale, stress, axe neuro-endocrinien et système limbique. Jean-Marc Stéphan

Livres reçus
La vie, la médecine et la sagesse (Su Wen). Patrick Sautreuil 
Le Cœur en Médecine Chinoise. Florence Phan-Choffrut 
Ce qui marche, ce qui ne marche pas en acupuncture. Florence Phan-Choffrut 
Revue française d’Acupuncture n° 122. Florence Phan-Choffrut

Acupuncture & Moxibustion 4-3

 

Lampe dite du Palais Changxin 

 

 

Ce superbe objet a été exhumé lors de l’ouverture de l’une des deux tombes Han, à Mancheng, dans la Montagne Lingshan, qui se situe dans la banlieue ouest de la ville de Mancheng, Province du Hebei. En 1968, deux tombes furent découvertes, celle du Prince Lin Sheng (mort en 113 av. E.C.) et celle de son épouse Dou Wan. Tous deux  reposaient dans un habit de jade  (2690 plaquettes de jade cousues de fil d’or pour le Prince).

Cet objet, qui faisait partie des objets de la tombe de Dou Wan, fut pris pendant quelque temps pour une lampe munie d’une fenêtre à ouverture réglable. On s’est rendu compte depuis, qu’il s’agissait en réalité d’un sublimateur1. La jeune servante tient le cylindre dans sa main gauche et la large manche droite de son vêtement sert astucieusement de cheminée.

Ces élégants cylindres en bronze doré sont donc, en fait des vases de sublimation2. Ce type de sublimateur est un vase arc-en-ciel (deng), vase de sublimation à tube unique utilisé pour préparer des élixirs alchimiques au mercure.

Très tôt, les Chinois ont su, par sublimation, extraire des urines mâles ou femelles des substances  à visée hormonale, qui bien qu’impures étaient efficaces et sans toxicité. La technique de la sublimation était donc déjà connue au 2° siècle avant l’Ère Commune. Dès 1025, des textes en attestent et  décrivent la technique de façon détaillée, mais celle-ci était connue depuis beaucoup plus longtemps. Dans son Bencao gangmu (1578), Li Shizhen cite des recettes pharmaceutiques dont les plus anciennes datent, en effet, de 1025. On trouve là des détails sur les méthodes de préparations hormonales androgènes et œstrogènes à partir de l’urine. Les préparations sont obtenues soit par évaporation à sec, soit par précipitation par le sulfate de calcium additionné d’un extrait végétal et sublimation ultérieure.

Puisqu’il a fallu attendre 1927 pour que l’Occident découvre que l’urine de la femme enceinte contenait de proportions non négligeables d’hormones sexuelles, il faut, là encore, reconnaître une antériorité certaine aux Chinois.

 Pierre Dinouart-Jatteau

 1. Sublimateur : appareil pour la lyophilisation (Robert) 2. Sublimer : Terme de chimie. Elever dans une cornue ou dans un espace libre, par le moyen de la chaleur, les parties volatiles d’une substance sèche et les recueillir. (Littré)

 

 

Couverture commentée 
Lampe dite du Palais Changxin. Pierre Dinouart

Chroniques éditoriales
« Entrée ou sortie de Chine ?» (suite..). Pierre Dinouart

Anthropologie, histoire, reportage
L'acupuncture en France aujourd'hui (III) Médicaments et acupuncture. Patrick Triadou, Dominique Desjeux et al.

Etudes traditionnelles / études cliniques
A la découverte du tiangui. Henning Strøm
Les troubles mnésiques. Jean-Louis Lafont
Reflux, manie dépression et processus de création. François Debergé
Les attaques de panique. Robert Du Bois
Herpès. Jean-Pierre Giraud

Recherches
Désordres posturaux et acupuncture. Georges Willem

Lettres à la rédaction/Communications courtes
Comment expliquer l’effet de tiaokou ES38 sur l’épaule douloureuse ? Henning Strøm
Tiaokou dans l'épaule douloureuse : shang bing xia qu ("traiter le bas pour soigner le haut"). Olivier Goret
L'acupuncture n'est pas la neurophysiologie : le point auriculaire est une projection ! Johan Nguyen 
Acupuncture, neurophysiologie, projection et représentation d’un point. Michel Marignan

Evaluation de l’acupuncture et du tiajiquan
L’acupuncture associée au diclofénac a une efficacité spécifique dans le traitement de la gonarthrose. Olivier Goret
L’acupuncture améliore le spermogramme en cas d’oligo-asthéno-spermie. Nguyen Trong Khanh, Johan Nguyen
La pratique du taijiquan améliore la qualité de vie et les capacités physiques des patients souffrant d’insuffisance cardiaque. Florence Phan-Choffrut

Acupuncture expérimentale
Acupuncture expérimentale et grossesse. Jean-Marc Stéphan

Livres reçus
Livre de la voie et de la vertu. Pierre Dinouart
Leçons sur Tchouang-Tseu . Pierre Dinouart 
Nomenclature standard de la MTC. Pierre Dinouart
Manuel de posturologie. Jean-Marc Stéphan
Revue française d’Acupuncture n° 121. Florence Phan-Choffrut

Acupuncture & Moxibustion 4-2

Jacques-André Lavier

  

Quand on m’a demandé de faire l’éditorial pour évoquer Jacques-André Lavier, c’est avec à la fois un grand plaisir mais aussi une certaine appréhension car parler d’un personnage de cette qualité c’est toujours tronquer la vérité.

On peut choisir de faire l’inventaire de son œuvre dans une liste froide et qui n’apporte aucune personnalité. On peut chercher à donner ce que l’on a conservé dans son cœur et son esprit de cette rencontre et ce qui a changé dans la perception de la culture traditionnelle chinoise apprise ailleurs.

Personnage souvent incompris, car il allait à contre courant de certaines idées reçues et bien établies. Il a su par la qualité de ses travaux et le sérieux de sa recherche, apporter un regard de clarification et de démystification de la culture traditionnelle en la rendant accessible à notre culture occidentale.

C’est à partir de l’age de douze ans et pendant une maladie qui l’immobilise pendant quatre ans que Jacques-André Lavier étudie et décrypte le Chinois moderne et surtout ancien.

Sous l’occupation allemande, il est obligé d’abandonné ses études de médecine et c’est après la guerre qu’il fera un doctorat en Chirurgie dentaire.

Il fait plusieurs séjours à Taï Peh et apprend la médecine chinoise avec des Maîtres et devient moniteur puis professeur de médecine traditionnelle chinoise.

Il enseigne en Amérique, à Los Angeles,  et s’intéresse à l’électrothérapie en particulier dans l’art dentaire.

Revenu en France il entre comme conseiller à la Sécurité Sociale et assure une consultation à l’Hôtel Dieu à Paris vers les années 55 à 57.

Sa rencontre avec plusieurs médecins, dont Louis Lécussan, va lui permettre de transmettre à travers la création du Collège International de Médecine Chinoise, ses connaissances et surtout sa vision de la science traditionnelle, (qu’il appelle la science primordiale) qui ne s’oppose en aucune manière à la science moderne.

En 1978 , avec René Alquié, fut créé la Société Médicale d’Acupuncture Chinoise qui continuera les recherches en sinologie de Jacques-André Lavier.

Un hommage à ses qualités de pédagogue et de chercheur tenace et fidèle à une probité intellectuelle lui est rendu en le nommant Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques pour services rendus à l’enseignement supérieur. Il fut un pédagogue et un chercheur tenace toujours fidèle à une probité intellectuelle.

Son dernier ouvrage le NeiTching Sou Wen est un exemple de cette perfection toujours recherchée. Certains passages comportent encore des difficultés de traduction, il en était conscient, mais il a tenu à donner le sens qui lui paraissait le plus près du texte en sa possession.

Après avoir éliminé tous les commentaires et les apports de l’écriture récente par rapport au texte qui semble être antérieur à 213, Jacques-André Lavier nous a donné un ouvrage épuré. Il convient au lecteur de connaître toutes les subtilités de la langue traditionnelle pour comprendre ce que contient le message de cet empereur mythique « Huang Ti ».

Je me souviens de ces réflexions après des confrontations entre diverses théories : « On peut dire tout et son contraire, ce qui demeure réel devient la seule vérité ».. « Les anciens Chinois étaient pragmatiques et cherchaient toujours à quoi pouvait servir une théorie sans application concète. C’est parler pour ne rien dire ».

« Pour connaître la réalité il faut toujours se référer au principe fondamental de l’existence qui est la Loi du Yin-Yang. Seule loi éternelle ».

Pour comprendre les Lois du Ciel et de la Terre, il  faut connaître l’orientation, la disposition du temps et de l’espace, c’est pourquoi, je vous conseille de bien réfléchir sur la réflexion de « Tch’I Paï » «  Pour comprendre cet ordre céleste, il n’est que faire un croquis face au sud » . 

Admis par beaucoup comme un précurseur de la connaissance de la médecine traditionnelle, il fut souvent attaqué par ceux qui se contentaient d’un savoir fragmentaire et qui ne pouvaient admettre la vision holistique de la pensée traditionnelle, transmise à travers un savant qui a consacé toute son existence à faire comprendre la richesse  des textes anciens.

J’emprunterai à la préface de René Alquié, cette phrase émouvante et bien réelle : «  Si sa voix s’est éteinte, son œuvre restera ».

 Dr Paul-Auguste LEPRON ; Ancien Président de l’O.E.D.A ; Président de l’A.M.A.C.

Chroniques éditoriales
Jacques-André Lavier. Paul-Auguste Lepron 
Connaître la langue chinoise, pour qui et pourquoi ? Eric Kiener

Etudes traditionnelles - études cliniques
Genou et Rein, le véritable appui est sans appui. Christian Mouglalis et Pascal Beaufreton
Traitement du zona par acupuncture. Marie-Josée Eyraud
Traitement des lombalgies aiguës par point distal unique. Olivier Goret

Anthropologie - histoire - reportages
L’acupuncture en France aujourd’hui (2). Perception des effets et évaluation de l’acupuncture. 
Patrick Triadou, Dominique Desjeux, Jean-Louis Lafont, 
Olivier Martin, Valérie Derien, Aubane Fontaine, Virginie Humeau, Pauline Marec, Christian Rempp, Philippe Castéra, Claude Apchain, Philippe Sosinski, Vincent Mosser, Karine Aledo Remillet et Philippe Ercolano

Acupuncture "scientifique" - recherches - biophysique de l'acupuncture
Le langage ternaire du pouls radial et les points d'acupuncture classiques. Jean-Claude Toureng

Communications courtes - cas clinique - questions/réponses
La “pulsologie” est de la sphygmologie. Pierre Dinouart-Jatteau
La consultation d’acupuncture. Nelly Carosi
Protocole thérapeutique “céphalées” : commentaires. Robert Hawanini et Olivier Goret 
Traitement des lombosciatalgies par les points baliao. Xavier Guézenec 
Intérêt du 35 V sur le périnée en préparation à l’accouchement. Annabelle Pelletier-Lambert 
Commentaire aux commentaires sur tiaokou. Johan Nguyen 
L’acupuncture est-elle réellement efficace dans le tabagisme de la femme enceinte ? Jean-Marc Stéphan et Christian Prulière 
A propos du point auriculaire Ganglion Stellaire. Yves Rouxeville 
Acupuncture auriculaire, “projection” et “représentation”. Yves Rouxeville

Evaluation de l'acupuncture - protocoles - pratiques - accident
Effets de l’acupressure du point sanyinjiao dans les dysménorrhées primaires. Christian Rempp 
Le traitement de la douleur lors de l’accouchement décroît-il le risque de dépression post-natale ? Annabelle Pelletier-Lambert 
L’acupuncture auriculaire avec des aiguilles semi-permanentes soulage la douleur chez les patients cancéreux. Johan Nguyen et David Alimi

Acupuncture expérimentale
Acupuncture expérimentale et syndrome des ovaires polykystiques. Jean-Marc Stéphan

Livres reçus
Les rouages du Yi Jing. Pierre Dinouart-Jatteau 
Revue Française d’Acupuncture n° 120. Florence Phan-Choffrut 
Biofisica et pulsologia. Jean-Pierre Biausser