Medline Méridiens

Analyse des effets de l’acupuncture par IRMf sur le réseau impliquant l’amygdale

De plus en plus de preuves indiquent que les effets principaux de l’acupuncture sont obtenus par médiation du système nerveux central. Cependant, les réseaux cérébraux spécifiques sous-tendant ces effets demeurent incertains. Dans cette étude utilisant l’IRM fonctionnelle (IRMf), une méthode d’analyse de covariance interrégionale a été utilisée afin d’examiner la connectivité fonctionnelle de réseaux cérébraux impliqués dans l’acupuncture. L’IRMf a été réalisée avant, pendant et après stimulation du zusanli (ES36) sur des volontaires sains, point connu pour être impliqué dans la modulation de la douleur. Ont été tout d’abord identifiés des changements des signaux d’IRMf significatifs pendant la stimulation d’acupuncture au niveau de l’amygdale gauche, amygdale qui a été par la suite choisie comme référence fonctionnelle pour les analyses de connectivité. Les résultats ont démontré qu’il y a un réseau cérébral associé à l’amygdale pendant la condition de repos. Ce réseau englobe les structures cérébrales qui sont impliquées tant dans la sensation de douleur que dans la modulation de la douleur. Les auteurs ont aussi constaté qu’un tel réseau concernant la douleur pourrait être modulé autant par l’acupuncture verum que par l’acupuncture sham (feinte). Cependant, comparée à la sham acupuncture, l’acupuncture vraie induit un niveau plus élevé de corrélations parmi le réseau associé à l’amygdale. En conclusion, ces découvertes indiquent que l’acupuncture peut changer l’état fonctionnel du réseau cérébral spécifique de l’amygdale qui est à la base la modulation de douleur et de la perception douloureuse.


Fatigue, troubles du sommeil et anxio-dépression améliorés par l’électroacupuncture chez les patientes atteintes de cancer du sein souffrant d’arthralgies liées aux inhibiteurs de l’aromatase

Graphiques de (a-d) : moyennes des changements illustrés sur 4, 8 et 12 semaines (WK4,8,12) à partir de la ligne basale de la fatigue, de la dépression, du sommeil et de l'anxiété selon les différents groupes (EA, SA , WLC). Les échelles utilisées : BFI (brief fatigue inventory), PSQI (Pittsburg Sleep Quality Index), HADS (Hospital Anxiety and Depression).


La fatigue, les troubles du sommeil, la dépression et l’anxiété sont des facteurs de comorbidité chez les patientes atteintes de cancer du sein souffrant d’arthralgies en rapport avec le traitement par inhibiteurs des aromatases. Mao et coll ont mis en place un essai comparatif randomisé (ECR) afin d’évaluer l’efficacité de l’électroacupuncture (EA) dans l’amélioration de ces facteurs de comorbidité. Méthode. L’ECR à trois bras réalisé pendant huit semaines à raison de une à deux séances par semaine pour un total de dix séances a comparé un groupe d’EA versus un groupe témoin en liste d’attente (WLC) et un groupe placebo (SA) chez des femmes ménopausées atteintes d’un cancer du sein et présentant des algies articulaires attribuables aux inhibiteurs des aromatases.

La fatigue, les troubles du sommeil, l’anxiété et le syndrome dépressif ont été évalués en utilisant l’échelle BFI (Brief Fatigue Inventory), l’index de qualité du sommeil de Pittsburgh (PSQI) et l’échelle d’anxiété et de dépression hospitalière (Hospital Anxiety and Depression Scale - HADS). l’EA a été appliqué après recherche du deqi à une fréquence de 2Hz pendant trente mn. Le groupe factice (sham) a bénéficié d’aiguilles placebo Streiberger.

Résultats. Parmi les soixante-sept patientes randomisées, les interférences de la douleur initiale ont été associées à la fatigue (coefficient de corrélation de Pearson (r = 0,75 ; P <0,001), les troubles du sommeil (r = 0,38 ; P = 0,0026), et la dépression (r = 0,58 ; P <0,001). Par rapport au groupe en liste d’attente, l’EA produit des améliorations significatives dans la fatigue (P = 0,0095), l’anxiété (P = 0,044), et la dépression (P = 0,015) et une amélioration non significative de troubles du sommeil (P = 0,058) au cours des douze semaines d’intervention et période de suivi. En revanche, on n’observe aucune réduction significative de la fatigue ou des symptômes d’anxiété dans le groupe SA. Par contre, amélioration significative de la dépression par rapport au groupe WLC (P = 0,0088).

Conclusions. Par rapport aux soins habituels, l’EA produit des améliorations significatives dans la fatigue, l’anxiété et la dépression tandis que l’acupuncture placebo n’améliore que la dépression chez les femmes victimes d’arthralgies attribuables aux inhibiteurs de l’aromatase.


 

Voir en ligne : Mao JJ, Farrar JT, et al. Electroacupuncture for fatigue, sleep, and psychological distress in breast cancer patients with aromatase inhibitor-related arthralgia : a randomized trial. Cancer. 2014

Méridiens Medline du 09 novembre 2014 au (Essais contrôlés randomisés, méta-analyses et revues systématiques )

Une revue systématique et une méta-analyse montre l’intérêt de l’acupuncture-moxibustion dans le zona


Le zona, maladie due à la réactivation du virus varicelle-zona ou VZV (varicella zoster virus), appartenant à la famille des herpès virus, survient chez une personne qui a contracté déjà la varicelle durant l’enfance. L’éruption a souvent lieu au niveau du thorax, mais peut atteindre d’autres parties du corps. Le zona guérit en général en deux à trois semaines, mais cet état inflammatoire aigu, très douloureux peut avoir un impact significatif sur la qualité de vie. En effet, elles peuvent être invalidantes dans les territoires radiculaires atteints, et cela même après la guérison (douleurs post-zostériennes de type neurologique (douleur de désafférentation) associant sensation de brûlure, sensation électrique ou de piqûre d’orties. Les traitements antiviraux sont efficaces, mais ne répondent pas aux attentes des patients en matière d’antalgie. L’acupuncture et la moxibustion ont été utilisées dans le traitement du zona. Cette revue systématique de la littérature a donc évalué leur efficacité et leur innocuité. Neuf bases de données anglaises et chinoises ont été analysées jusqu’en mars 2016 incluant les essais contrôlés randomisés (ECR) évaluant la combinaison de l’acupuncture à la moxibustion dans le zona. Les critères de jugements : intensité et durée de la douleur, qualité de vie et effets indésirables. Neuf ECR (N=945 participants) ont été inclus, de faible à modérée qualité méthodologique en fonction des biais. Néanmoins, on objective que l’intensité de la douleur mesurée par échelle analogique visuelle (EVA) était plus faible chez les personnes soignées par acupuncture-moxibustion par rapport à la thérapeutique médicamenteuse (une étude, différence moyenne à modèle aléatoire MD -8,25, IC 95% : -12,36 à -4,14). Le bénéfice a été observé par amélioration globale des symptômes et aussi pour d’autres problèmes cutanés. Quelques effets indésirables légers ont été signalés. Bref, l’acupuncture associée à la moxibustion peut améliorer la douleur, bien que la preuve actuelle soit limitée par le nombre d’études et les insuffisances méthodologiques.


 

Voir en ligne : Coyle ME, Liang H, Wang K, Zhang AL, Guo X, Lu C, Xue CC. Acupuncture plus moxibustion for herpes zoster : A systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. Dermatol Ther. 2017 Mar 24.