Hygiène - effets secondaires

Traitement chirurgical suite à une migration intrathoracique d’une aiguille d’acupuncture


Cette étude montre le diagnostic et le traitement chez des patients ayant eu une migration d’aiguille d’acupuncture vers la cavité pleurale et/ou parenchyme pulmonaire. Les auteurs ont traité ainsi cinq patients chez qui on a découvert des aiguilles d’acupuncture en intrathoracique entre janvier 2000 à septembre 2009. L’âge moyen était de 55,8 ans. Tous ces patients souffraient de séquelles d’accident vasculo-cérébral et avait été traités par acupuncture. Ils étaient somnolents, hémiplégiques ou tétraplégiques. Le diagnostic de cet accident iatrogène s’est fait par l’observation de fièvre et dyspnée, symptômes principaux pour lesquels ils ont été adressés. Le diagnostic positif a été réalisé par la radiographie et scanner thoracique qui ont révélé des matériaux métalliques dans leur cavité thoracique. Les aiguilles ont été enlevés par des procédures de thoracotomie ou de thoracoscopie. La décortication pleurale ont également été nécessaires chez quatre patients. Après l’exérèse des aiguilles, tous les patients sont redevenus asymptomatiques. Conclusion : selon les auteurs, ces accidents iatrogènes ont été retrouvés chez des personnes incapables de communiquer, d’où la plus grande attention doit leur être portée, tout comme l’acupuncteur se doit d’être formé à éviter ces erreurs préjudiciables.

Effets indésirables de la moxibustion : une revue systématique des rapports de cas

La moxibustion est un traitement médical traditionnel originaire de Chine. La technique consiste à utiliser la chaleur de combustion du moxa pour stimuler les points d’acupuncture. Considérée comme sûre et efficace, sa pratique est largement utilisée dans le monde entier, par des professionnels ou par les patients eux-mêmes. Parallèlement à son utilisation croissante, des effets indésirables ont été signalés.


 

Voir en ligne : Xu J, Deng H, Shen X. Safety of Moxibustion : A Systematic Review of Case Reports. Evid Based Complement Alternat Med. 2014 ;2014:783704. doi : 10.1155/2014/783704. Epub 2014 May 26.

Dans cette revue réalisée en Chine par l’Université de Shanghai, les auteurs ont interrogé quatre bases de données chinoises et trois bases anglo-saxonnes (Medline, EMBASE, Web of Science) jusqu’à la date du 20 novembre 2013. L’analyse porte sur un total de 64 cas d’effets indésirables (EI) liés à la moxibustion, rapportés dans 24 articles publiés dans six pays (Chine, Etats-Unis, Corée, Espagne, Japon, Israël). Quelques éléments de preuves sur les risques liés à la moxibustion ont été trouvés. Les EI comportent des allergies (six cas d’allergies locales et un cas d’allergie généralisée), des brûlures, des infections, la toux, des nausées, des vomissements, la détresse foetale, la naissance prématurée, le carcinome basocellulaire (localisé au niveau d’une cicatrice de brûlure secondaire à la moxibustion répétée), l’ectropion, l’hyperpigmentation, et même un cas suspecté de décès suite à la moxibustion pour traiter l’asthme. Dans la plupart de cas, les causes exactes des EI n’ont pas pu être déterminées. Cette question sur la sécurité de la moxibustion devrait être approfondie par d’autres études expérimentales, des essais cliniques et des rapports de cas. Améliorer les compétences des praticiens, réglementer les activités, et contrôler le temps d’exposition, la dose, la distance entre le moxa et la peau pourront contribuer à réduire l’incidence des EI et à améliorer la sécurité de la moxibustion. 
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La moxibustion induit la libération de particules fines PM10 et PM2,5

La concentration moyenne des fines particules PM10 exède les valeurs limites sur toute l'Europe le 14 mars 2014Les particules en suspension (« PM » en anglais pour « Particulate matter ») sont en règle générale de fines particules solides portées par l’air. Les PM10 ont un diamètre aérodynamique inférieur à 10 micromètres, voire plus fin encore avec les PM2,5 (diamètre inférieur à 2,5μm) et peuvent être inhalées profondément dans le système respiratoire et de ce fait, sont la plus petite fraction solide capable d’atteindre le circulation sanguine. Des effets nocifs sur la santé ont été rapportés dans les études à court terme qui objectivent les variations de PM2,5 ou de PM10 au jour le jour dans la pollution de l’air, ainsi qu’à long terme dans des études de cohortes d’individus exposés au fil du temps. Ainsi, elles peuvent être à l’origine de réactions inflammatoires qui aggravent l’état de santé des personnes atteintes de maladies cardiaques et pulmonaires. Transportant des composés absorbés sur leur surface, elles sont dans leur ensemble désormais classées cancérogènes pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer de l’OMS.

Concernant la moxibustion de l’armoise, des études récentes ont indiqué que cela contribue à la pollution de l’air ambiant intérieur alors que d’autres études ont suggéré que la fumée du moxa est bénéfique pour la santé, du fait de son action antibactérienne, anti-inflammatoire et aurait même des effets anti-vieillissements. Notons que ce sont surtout les praticiens les plus enclins à l’exposition cumulée des fumées de moxa.

Depuis janvier 2005, deux valeurs-limites sont applicables en Europe pour les PM10 : une norme de 50 microgrammes par mètre cube (μg/m3) à ne pas dépasser sur vingt-quatre heures, et ne devant pas être dépassée plus de 35 jours par an ; une concentration moyenne annuelle de 40 μg/m3 qu’on ne doit également en aucun cas dépasser. Les échéances de la directive européenne s’étalent de 2014 à 2020. Pour les PM2,5, il n’existe pas de réglementation sur les valeurs limites pour la protection de la santé humaine. Néanmoins, l’Union européenne a fixé son objectif de qualité à 20μg/m3 en moyenne annuelle. L’agence de protection environnementale américaine (US-EPA) l’a fixé à 35μg/m3 alors que l’Organisation Mondiale de la Santé recommande, elle, une valeur de 10 μg/m3.


 

Voir en ligne : Huang J, Lim MY, Zhao B, Shao L, Lao L. PM2.5 and ash residue from combustion of moxa floss. Acupunct Med. 2015 Oct 29. pii : acupmed-2015-010914. doi:10.1136/acupmed-2015-010914.

 


Les auteurs de ces deux études ont mesuré les concentrations et la capacité oxydative sur l’ADN des PM10 et PM2,5 contenus dans les sous-produits de moxibustion produits à partir de la combustion de bâtons d’armoise dans trois cliniques de moxibustion à Beijing durant l’hiver 2012 et l’automne 2014. Pour les PM2.5, trois types de moxas ont été étudiés selon la durée de stockage (3 ou 10 ans) des feuilles d’armoise et leur transformation en poudre en fonction du ratio 3:1 et 15:1. Ce ratio se réfère au poids des feuilles d’armoise et au produit final en poudre (exemple le ration 3:1 correspond à 3kg de feuilles sèches transformés en 1kg de poudre d’armoise). Les résultats objectivent que la concentration de PM2,5 était de 224,28 ; 226,39 et 210,56 ng/m3 pour les échantillons A (3 ans et 3:1), B (3 ans et 15:1), et C (10 ans et ratio 3:1) respectivement. Ce qui est largement au dessus du seuil critique préconisé par toutes les normes environnementales. Une étude similaire sur les PM10 objectivait également une concentration excessive par rapport aux normes internationales.

La moyenne des dommages oxydatifs des PM2,5 était 29,42%, 29,16% et 27,01% alors que celui de la poussière de moxa était 22,78%, 20,60% et 21,42% pour les échantillons A, B et C respectivement. Il existe donc des preuves statistiquement significatives (p<0,05) d’une capacité d’oxydation nettement supérieure des PM2,5 versus la fumée de moxibustion à l’armoise. Résultats similaires pour les PM10. En conclusion, les dommages oxydatifs des PM2,5 ou PM10 sur l’ADN induits chez des patients par la moxibustion ont été inférieurs à ceux rapportés dans d’autres environnements. Cependant, la concentration des PM2,5 et PM10 après la moxibustion est encore relativement élevée. Les auteurs recommandent donc d’assurer une ventilation adéquate pendant la moxibustion de façon à réduire les risques éventuels. D’autres études sont nécessaires pour mieux définir l’impact potentiel sur la santé humaine de particules de moxibustion.