Fonction vésicale après rachianesthésie

L’électroacupuncture améliore la fonction vésicale après rachianesthésie

La rachianesthésie est la technique la plus simple et la plus fiable en anesthésie régionale. Elle est largement utilisée pour les interventions basses de l’abdomen, du bassin, du périnée, et la chirurgie des membres inférieurs. Par rapport à l’anesthésie générale, l’anesthésie rachidienne a des nombreux avantages dont la récupération rapide, un faible inconfort du patient en cours de procédure et une diminution du besoin d’analgésie postopératoire. Mais, la rachianesthésie est susceptible d’entraîner un dysfonctionnement du détrusor en raison du bloc des voies réflexes afférente et efférente de la miction, pouvant ainsi conduire à une dilatation de la vessie. Lorsque la vessie est trop dilatée, la contractilité du détrusor s’affaiblit et induit une rétention urinaire postopératoire. Une équipe chinoise a réalisé une étude pour évaluer l’action de l’électroacupuncture sur la récupération de la fonction vésicale après anesthésie rachidienne.


 

Voir en ligne : Gao Y, ZhouX, Dong X, Jia Q, Xie S, Pang R. Electroacupuncture for Bladder Function Recovery in Patients Undergoing Spinal Anesthesia. Evid Based Complement Alternat Med. 2014 ;2014:892619. doi : 10.1155/2014/892619. Epub 2014 Dec 24.


Soixante et un patients ayant reçu une rachianesthésie ont été recrutés et répartis de façon aléatoire dans deux groupes : groupe EA traité par électroacupuncture (n = 31) et groupe contrôle (n = 30) sans aucun traitement. Le critère principal d’évaluation était l’incidence de la vessie dilatée et de la rétention urinaire postopératoire. Les critères secondaires étaient le temps d’obtention de la miction spontanée, le volume d’urine évacué et les événements indésirables. Les points d’acupuncture 3VC (Zhong Ji), 4VC (Guan Yuan) et 29E bilatérale (Gui Lai) ont été sélectionnés. Après insertion des aiguilles, la stimulation électrique a été appliquée pendant 30 minutes, à basse fréquence (2 Hz) en stimulation onde continue. Tous les participants ont complété l’étude. Pendant le suivi post-opératoire, le nombre de patients avec vessie dilatée du groupe EA est significativement inférieur à celui du groupe contrôle (16,1% versus 53,3%, p <0,01). Cependant, aucune différence significative n’a été observée dans l’incidence de la rétention urinaire post-opératoire entre les deux groupes (0% contre 6,7%, p> 0,05). En outre, un temps plus court à la reprise de la miction spontanée a été constaté dans le groupe EA par rapport au groupe contrôle (228 min contre 313 min, P <0,001), alors que le volume d’urine et les effets indésirables n’ont pas présenté de différence significative entre les deux groupes. En termes de différence d’âge, les patients les plus jeunes (≤50 ans) avaient pris moins de temps pour récupérer une miction spontanée par rapport aux plus âgés (> 50 ans) dans le groupe EA, alors qu’aucune différence significative n’a été observée dans le groupe témoin. Concernant la dilatation de la vessie, le groupe des plus jeunes et celui des plus âgés avaient présenté un pourcentage similaire dans le groupe EA (12,5% contre 17,4%) et le groupe témoin (50% contre 55%), respectivement. En outre, aucune différence significative n’a été observée entre les hommes et les femmes dans les deux groupes. Chez les patients subissant une anesthésie rachidienne, l’électroacupuncture réduit la survenue de vessie dilatée et raccourcit le temps de reprise de la miction spontanée. Elle peut représenter une stratégie pour traiter le dysfonctionnement de la vessie suite à une rachianesthésie.