Dans la médecine occidentale, le vertige cervical (VC) est un syndrome clinique causé par l’hyperostose des vertèbres cervicales et la dégénérescence du disque intervertébral cervical. Les manifestations cliniques sont en rapport avec la sténose résultante et une irrigation sanguine insuffisante de l’artère vertébrale, le tout engendrant vertiges, vision floue, céphalées, nausées, vomissements et même perte de connaissance. Ces symptômes peuvent être induits et aggravés en tournant la tête et en pliant le cou latéralement dans certaines positions. La thérapeutique occidentale est souvent décevante, qu’elle soit médicamenteuse ou chirurgicale. Selon la médecine traditionnelle chinoise, la pathogenèse de la maladie serait en rapport avec le Vent, le Feu, les Glaires, la Stase de Sang et la Carence. Les énergies perverses pathogènes envahiraient le dumai et ascensionneraient ensuite vers le cerveau en provoquant les vertiges. L’acupuncture en régulant le flux du qi et du Sang améliorerait l’irrigation sanguine cérébrale. Ainsi, fengchi (20VB), baihui (20VG) et lieque (7P) seraient censés accélérer la vitesse du flux sanguin et améliorer l’apport sanguin aux artères vertébrales. Cette induction supprimerait l’activité du système nerveux sympathique et engendrerait l’action locale des facteurs de vasodilatation tels que la substance P et le calcitonin gene-related peptide (CGRP). Une revue systémique et une méta-analyse ont donc été réalisées pour évaluer l’efficacité et l’innocuité de l’acupuncture dans le traitement des vertiges d’origine cervicale. Les essais comparatifs randomisés (ECR) antérieurs à avril 2016 relatifs au traitement des VC par acupuncture, en langues anglaise et chinoise, ont été recensés grâce à sep bases de données. Au total dix études ayant inclus neuf-cent-quatorze participants ont été retenues. Les résultats ont montré que l’acupuncture est plus efficace que le traitement selon la médecine conventionnelle sur les points suivants : taux d’amélioration du vertige et des céphalées, amélioration de la vitesse moyenne et d’écoulement sanguin dans les artères vertébrales et basilaires. Dans l’analyse des sous-groupes, les résultats sont similaires selon les différentes méthodes d’acupuncture. L’analyse de sensibilité a démontré que les résultats de cette méta-analyse sont stables. Par contre, la sécurité à long terme de l’acupuncture dans le traitement des vertiges reste à déterminer. Pour l’ensemble des résultats, l’analyse GRADE (Grading of Recommendations, Assessment, Development, and Evaluation) a indiqué une qualité de preuve de « très faible » à « faible », ce qui limite la valeur de cette méta-analyse. Néanmoins, l’acupuncture semble être une approche thérapeutique prometteuse dans le traitement des vertiges d’origine cervicale. Des essais à grande échelle et de bonne qualité sont nécessaires pour fournir des preuves plus solides.
Avec 467 patients dans le groupe Acupuncture et 447 dans le groupe Médecine occidentale témoin, la méta-analyse objective que l’acupuncture est significativement plus efficace que les médicaments conventionnels (risque relatif à modèle fixe (RR : 1,27 ; IC à 95% : 1,19 à 1,34 ; P <0,00001). Pas d’hétérogénéité dans la cohérence des résultats de la méta-analyse par le test I² de Higgins I²= 0%, (une valeur I² <25% indique une hétérogénéité faible, des valeurs comprises entre 25% et 50% une hétérogénéité modérée et une valeur >50%, une hétérogénéité importante). Le test χ² objective une hétérogénéité non significative P=0,51. De ce fait, il n’a pas été nécessaire de réaliser le RR sur un modèle d’effets aléatoires.