Une équipe chinoise a réalisé une revue de la littérature pour évaluer l’innocuité et l’efficacité de l’acupuncture dans le traitement de la rétention urinaire suite à une lésion médullaire. La rétention urinaire est définie comme une vessie qui se vide de façon incomplète (volume résiduel post-mictionnel VRPM > 300 ml) ou ne se vide pas du tout (VRPM > 1 000 ml).
Une équipe chinoise a réalisé une revue de la littérature pour évaluer l’innocuité et l’efficacité de l’acupuncture dans le traitement de la rétention urinaire suite à une lésion médullaire. La rétention urinaire est définie comme une vessie qui se vide de façon incomplète (volume résiduel post-mictionnel VRPM > 300 ml) ou ne se vide pas du tout (VRPM > 1 000 ml). Dans cette revue, ont été exclues les études non randomisées, quasi-randomisées, rétrospectives, des rapports de cas, des séries de cas, ainsi que les revues de la littérature. Les essais utilisant différentes techniques d’acupuncture traditionnelle chinoise (acupuncture manuelle, électroacupuncture, auriculoacupuncture) ont été retenus. Les ECR impliquant l’acupuncture combinée à une autre thérapie ont également été inclus si cet autre traitement était le même dans les deux groupes (expérimental et contrôle). Les essais comparant différents types d’acupuncture et différents points d’acupuncture ont été exclus. Seuls trois ECR, incluant 334 patients ont été retenus. L’électroacupuncture a été appliquée dans deux essais. L’acupuncture manuelle (basée sur le diagnostic de la maladie et non sur la différenciation du syndrome) a été utilisée dans un essai. Tous les patients ont reçu un traitement d’acupuncture une fois par jour, et chaque traitement a duré 20 ou 30 minutes. La durée du traitement varie de deux semaines (électroacupuncture) à huit semaines (acupuncture manuelle).
Les points zhongji (3VC), qihai (6VC) et guanyuan (4VC) ont été les points les plus fréquemment utilisés, avec une incidence de 100% pour les trois ECR. Puis viennent les points pangguangshu (28V), shenshu (23V), qugu (2VC), yinlingquan (9Rte) et sanyinjiao (6Rte), avec une incidence de 66,7%. Les autres points mentionnés dans les ECR ont été yaoyangguan (3VG), mingmen (4VG), ciliao (32V), shangliao (31V), zhongliao (33V) et xialiao (34V). Le deqi a été obtenu pour tous les points.
Un essai a comparé l’acupuncture à l’acupuncture associée à une rééducation vésicale, sphinctérienne et mictionnelle. Deux essais ont comparé le cathétérisme intermittent aseptique à l’acupuncture associée au cathétérisme intermittent aseptique. Dans ces trois essais, certaines mesures supplémentaires ont été appliquées à la fois dans les deux groupes expérimentaux et contrôles, comportant des médicaments neurotrophiques, la régulation de l’équilibre hydro-électrolytique et acido-basique. La méta-analyse a montré que l’acupuncture associée à la rééducation donne de meilleurs résultats que la réadaptation isolée dans la diminution du VRPM (figure 1). De même, l’acupuncture combinée au cathétérisme intermittent aseptique donne de meilleurs résultats que le cathétérisme intermittent aseptique seul. Aucun événement indésirable grave n’a été signalé. En conclusion, l’acupuncture utilisée comme thérapie complémentaire peut avoir un effet potentialisateur dans le traitement de la rétention urinaire suite à une lésion médullaire. Toutefois, en raison de l’absence d’ECR de haute qualité, des ECR bien conçus sont nécessaires pour fournir des preuves solides.