L’endométriose est une maladie inflammatoire multifactorielle gynécologique œstrogéno-dépendante, pouvant entraîner l’infertilité et une douleur pelvienne. Elle peut également être associée au syndrome du côlon irritable et/ou au syndrome douloureux vésical/cystite. Les thérapies proposées actuellement visent, selon des mécanismes différents, à soulager la douleur par divers traitements pharmacologiques et/ou chirurgicaux. Pour bon nombre de ces interventions, l’action antalgique est insuffisante, ou avec récidives de perception de la douleur, et certaines peuvent présenter des effets secondaires. Afin d’étudier les effets de l’acupuncture sur la douleur liée à l’endométriose, deux auteurs suédois (Département de physiologie et de pharmacologie, Karolinska Institute, Stockholm) ont fait une revue bibliographique en utilisant comme mots-clés "Acupuncture et Endométriose" (PubMed, Web of Science, et CINAHL), afin d’identifier des études cliniques, des rapports de cas ou des études observationnelles publiées en langue anglaise.
Trois études ont été retenues comportant au total 99 femmes, âgées de 13 à 40 ans, atteintes d’endométriose. Les études sont différentes dans la conception, les techniques de stimulation des aiguilles. La profondeur d’insertion des aiguilles dans les trois études est variable (intradermique, sous-cutanée ou intramusculaire). La stimulation est essentiellement manuelle, mais avec une intensité différente caractérisée par la sensation du deqi. La moxibustion est appliquée sur les aiguilles lorsqu’elle est considérée comme appropriée. Les similitudes ont été l’insertion de sept à douze aiguilles par personne et par séance, avec une pose des aiguilles pendant 15 à 25 minutes. Les points utilisés dans les trois études ont été shenshu (VE23), ciliao (VE32), guilai (ES29), zusanli (ES36), tiaokou (E38), sanyinjiao (RA6), yinlingquan (RA9), xuehai (RA10), yingu (RE10), qixue (RE13), xiaxi (VB43), neiguan (MC6), lieque (PO7),
guanyuan (VC4), qihai (VC6), point hors méridien taiyang. Le nombre de séances varie de neuf à seize, à raison d’une à deux séances par semaine. Tous les essais ont rapporté une diminution du score de l’intensité de la douleur. Sur la base des études publiées, l’acupuncture pourrait être jugée comme un complément valable pour soulager la douleur liée à l’endométriose car sans effets secondaires. À l’avenir, des études conçues pour comparer l’efficacité entre les différentes stratégies de traitement seraient nécessaires.