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L’acupuncture peut soulager le dysfonctionnement olfactif post-viral réfractaire

La perte d’olfaction post-virale est l’une des étiologies les plus courantes de dysfonction olfactive rencontrée dans les consultations ORL. Cependant, les traitements standards (stéroïdes par voie générale et locale, supplémentation en vitamines B, etc.) ne sont pas toujours efficaces. Le but de cette étude réalisée à l’Université de Fudan (Shanghai) est d’évaluer l’impact de l’acupuncture chez des patients atteints de dysfonctionnement olfactif post-viral (DOPV) et réfractaires au traitement standard.


 

Voir en ligne : Dai Q, Pang Z, Yu H. Recovery of Olfactory Function in Postviral Olfactory Dysfunction Patients after Acupuncture Treatment. Evid Based Complementary Alternat Med.2016:4986034. doi : 10.1155/2016/4986034. Epub 2016 Feb 29.

Localisation des points 20GI (yingxiang), EX-HN8 (shangyingxiang encore dénommé bitong) et biqiu. Le point biqiu est situé à l'intérieur du nez. Pour le localiser, le patient doit se tenir droit avec la tête légèrement tournée en arrière. Tenir le champ nasal dans la main gauche. Exposez entièrement le passage nasal tandis que la main droite maintient l'aiguille (voir schéma central). Puis puncturez le point sur 0,5 cm pour les patients obèses ; 0,1 à 0,2 mm pour les autres.


La perte d’olfaction post-virale est l’une des étiologies les plus courantes de dysfonction olfactive rencontrée dans les consultations ORL. Cependant, les traitements standards (stéroïdes par voie générale et locale, supplémentation en vitamines B, etc.) ne sont pas toujours efficaces. Le but de cette étude réalisée à l’Université de Fudan (Shanghai) est d’évaluer l’impact de l’acupuncture chez des patients atteints de dysfonctionnement olfactif post-viral (DOPV) et réfractaires au traitement standard.

L’étude a inclus cinquante patients répartis de façon aléatoire en deux groupes de vingt-cinq patients chaque : un groupe traité par acupuncture et un groupe contrôle ne prenant aucun traitement. L’âge moyen des participants est de 51 ans (23 à 80 ans). Les patients ont été soigneusement examinés par endoscopie de la cavité nasale et scanner de la tête, afin d’exclure les pathologies nasales. Une histoire médicale approfondie basée à la fois sur la médecine occidentale et sur la médecine traditionnelle chinoise a été recueillie à l’aide de questionnaires standardisés. Les patients ont rapporté que leur dysfonctionnement olfactif avait persisté de 1 à 96 mois sans parasomnie (ensemble de troubles du sommeil qui impliquent des mouvements, émotions, perceptions et rêves anormaux et inconscients survenant lors d’une période de sommeil).

Les points utilisés ont été : 20GI (yingxiang), EX-HN8 (shangyingxiang encore dénommé bitong) et biqiu. Lors de l’insertion, l’aiguille a été manipulée soit en tonification, soit en dispersion pour un effet plus sédatif. Les aiguilles ont été laissées pendant 20 minutes. L’acupuncture a été administrée sur une durée de trois mois, trois fois par semaine, au rythme de dix séances par cycle, avec trois à cinq jours de repos après chaque cycle. La fonction olfactive a été évaluée à l’aide du test d’identification d’odeur d’Université de Pennsylvanie (UPSIT) avant et après traitement. Les résultats ont montré une amélioration de la fonction olfactive chez onze patients traités par acupuncture par rapport aux quatre patients du groupe contrôle. Aucune différence dans la récupération de l’olfaction n’a été observée en fonction de l’âge, du genre ou de la durée de la maladie entre les deux groupes. Cependant, les patients hyposmiques ont récupéré à un taux plus élevé que les patients anosmiques.

Dans le syndrome de l’oeil sec, l’acupuncture est plus efficace que les larmes artificielles

Comparaison entre acupuncture et larmes artificielles (AT) par le test de Schirmer (SIT). L'acupuncture est plus statistiquement plus efficace : la différence moyenne standardisée globales (SMD) = 1,47 ; IC95% : 0,58 -2,36 ; p=0,001 ; mais grande hétérogénéité I2 = 94% (p < 0.00001).


L’efficacité de l’acupuncture chez les patients atteints du syndrome de l’œil sec reste controversée. Afin d’en déterminer une preuve d’efficacité, une méta-analyse a été réalisée avec une recherche dans les bases de données Pubmed, Ovid, la bibliothèque Cochrane, CNKI et Wanfang prenant en compte tous les essais cliniques jusqu’à la date du 1 octobre 2014. Les critères de jugement étaient le test de Schirmer (TS), l’évaluation de la coloration de la surface cornéenne à la fluorescéine (CFS) et le test de stabilité du film lacrymal (TBUT : tear break up time). Sept essais contrôlés randomisés (ECR) ont été inclus : 198 patients traités par acupuncture et 185 par larmes artificielles (exclusion : les ECR traitant du syndrome de Sjögren, les ECR dont les patients bénéficiaient d’un traitement par moxibustion ou non traités par larmes artificielles dans le groupe témoin).Les 7 ECR retenus

Les points généralement utilisés étaient : 1VB, 5ES, yintang, 4GI, 3IG, 3F, 6R, 5TR, 14VB, 2V, 2ES, 2V, 20VG, taiyang, 1ES, 6RA, 40ES, 23VG, 20GI, 10RA, 36ES. Dans le groupe traité par acupuncture, la stabilité du film lacrymal était significativement plus longue que celle du groupe larmes artificielles après le traitement (p < 0,00001). Le TS était significativement plus élevé dans le groupe acupuncture versus groupe larmes artificielles après traitement (p = 0,001). Les CFS des patients dans le groupe acupuncture étaient aussi significativement améliorés par rapport à ceux du groupe larmes artificielles (p<0,0001). En conclusion, l’acupuncture est efficace chez les patients atteints de sécheresse oculaire, en partie mieux que le traitement de larmes artificielles. Toutefois, cette méta-analyse inclut des ECR de petites tailles, de faible qualité méthodologique et d’une durée de traitement courte. De ce fait, il est nécessaire de réaliser des essais contrôlés randomisés en double aveugle, de grande puissance avec une longue durée de traitement. De même, il existe une hétérogénéité importante nécessitant des méthodologies similaires.


 

Voir en ligne : Yang L, Yang Z, Yu H, Song H. Acupuncture therapy is more effective than artificial tears for dry eye syndrome : evidence based on a meta-analysis. Evid Based Complement Alternat Med. 2015 ;2015:143858. doi : 10.1155/2015/143858.

 

Acupression et électroacupuncture : il n’y a pas de différence dans la réponse corticale


Les études en IRM fonctionnelles objectivent que les stimuli acupuncturaux entraînent un effet dans la zone sous-corticale. Mais il existe aussi une action sur l’aire primaire somatosensorielle (S1). A partir d’une magnétoencéphalographie tête entière (MEG), les auteurs ont donc analysé l’effet sur cette zone S1 de 15 minutes d’électroacupuncture (EA) et l’acupression (AP) afin d’évaluer les différents types de simulation d’acupuncture. Il s’avère que les deux formes d’acupuncture entrainent une diminution significative des amplitudes de réponse après cinq minutes de stimulation. Toutefois, la latence de ces baisses a été plus précoce par EA ( 30 ms après le stimulus) que par AP (> 100 ms). En conclusion les deux formes d’acupuncture (EA et AP) agissent sur la zone SI, de concert avec leurs effets sur la régulation sous-corticale endogène antalgique. Donc ces thérapies ont un potentiel de traitement touchant la zone S1 et éventuellement peut modifier la neuroplasticité. Une étude plus approfondie au sein des populations neuropathiques serait nécessaire afin de l’évaluer.