Cette étude montre le diagnostic et le traitement chez des patients ayant eu une migration d’aiguille d’acupuncture vers la cavité pleurale et/ou parenchyme pulmonaire. Les auteurs ont traité ainsi cinq patients chez qui on a découvert des aiguilles d’acupuncture en intrathoracique entre janvier 2000 à septembre 2009. L’âge moyen était de 55,8 ans. Tous ces patients souffraient de séquelles d’accident vasculo-cérébral et avait été traités par acupuncture. Ils étaient somnolents, hémiplégiques ou tétraplégiques. Le diagnostic de cet accident iatrogène s’est fait par l’observation de fièvre et dyspnée, symptômes principaux pour lesquels ils ont été adressés. Le diagnostic positif a été réalisé par la radiographie et scanner thoracique qui ont révélé des matériaux métalliques dans leur cavité thoracique. Les aiguilles ont été enlevés par des procédures de thoracotomie ou de thoracoscopie. La décortication pleurale ont également été nécessaires chez quatre patients. Après l’exérèse des aiguilles, tous les patients sont redevenus asymptomatiques. Conclusion : selon les auteurs, ces accidents iatrogènes ont été retrouvés chez des personnes incapables de communiquer, d’où la plus grande attention doit leur être portée, tout comme l’acupuncteur se doit d’être formé à éviter ces erreurs préjudiciables.
Cette étude coréenne a pour but d’évaluer les effets de l’acupuncture par rapport à un groupe témoin utilisant des larmes artificielles dans le syndrome de l’œil sec. Il s’agit d’un essai contrôlé randomisé multicentrique (trois hôpitaux de Corée du Sud). 150 patients souffrants d’œil sec modéré à sévère ont été répartis aléatoirement en deux groupes et suivis durant quatre semaines. Groupe acupuncture (bilatéralement 2V, 14VB, 23TR, yintrang Ex1, 1ES, HM, 20VB, 4GI, 11GI et 23VG) et groupe larmes artificielles (carboxyméthylcellulose de sodium). Les critères principaux de jugements : indice de la surface oculaire des maladies (OSDI), film lacrymal temps de rupture (TFBUT), test de Schirmer Ι, échelle visuelle analogique (EVA) d’auto-évaluation de la gêne oculaire etc. Résultats : Il n’y avait pas de différence statistiquement significative entre les deux groupes pour l’amélioration des symptômes de sécheresse oculaire. Toutefois, par rapport au groupe des larmes artificielles, l’OSDI et l’EVA ont été significativement améliorés dans le groupe traité par acupuncture à 8 semaines après la fin du traitement par acupuncture. Conclusions : L’acupuncture peut avoir des avantages sur les résultats à moyen terme dans le syndrome de l’oeil par rapport avec des larmes artificielles. Donc même si cette étude indique que l’acupuncture n’est pas plus efficace que les larmes artificielles dans le traitement des yeux secs pour améliorer les symptômes oculaires subjectifs au cours de la période de traitement, cela ne signifie pas que l’acupuncture n’est pas efficace car sur un moyen terme, l’amélioration de la OSDI a été maintenues jusqu’à 8 semaines après le traitement dans le groupe acupuncture, mais pas dans le groupe artificiel larmes.
De nombreuses études ont été menées afin d’explorer le mécanisme neurophysiologique des points d’acupuncture Shu Assentiments du dos et Mu Hérauts. Celles-ci suggéraient une action de type segmentaire au niveau de la moelle épinière ; par contre le mécanisme d’action supra-spinal extra-segmentaire demeurait encore incertain. Les points Mu Héraut de l’Estomac (12RM Zhongwan) et le point Shu Assentiment du dos de l’Estomac (VE21 Weishu) ont donc été sélectionnés afin de déterminer leurs actions sur la régulation de la motilité gastrique et leurs mécanismes neurologiques centraux. Des études immunohistochimiques (exploration de l’expression C-fos au niveau des noyaux bulbaires), électrophysiologiques par lésion des noyaux bulbaires ou lésion du nerf vague ont permis d’objectiver ainsi que la régulation de la motilité gastrique se fait de manière synergique par les points Shu et Mu gastrique. L’électroacupuncture (EA : alternance de la fréquence 20Hz et 100 Hz à une intensité de 2-2,5mA) sur les points d’acupuncture RM12 et VE21 stimule le complexe vagal dorsal (DVC) par augmentation de leur taux d’hormones gastro-intestinales (gastrine et motiline), de façon à réguler la motilité gastrique via le nerf pneumogastrique vague. Le DVC est composé du noyau moteur dorsal du nerf vague (DMV) et le noyau du tractus solitaire qui contiennent respectivement des neurones fournissant l’innervation efférente vagale à la majeure partie de l’appareil digestif et les neurones qui reçoivent les afférences vagales des viscères. Par conséquent, le DVC est considéré comme un centre préganglionnaire parasympathique de régulation des fonctions gastro-intestinales. En somme, les auteurs ont montré le rôle important du DVC et du nerf vague dans la régulation de la motilité gastrique par EA sur les points Shu et Mu gastrique, démontrant le mécanisme supra-spinal.
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