Medline Méridiens

Rhabdomyolyse et insuffisance rénale aiguë dans les suites d’un traitement par acupuncture

Des auteurs du Département de Médecine Interne – Néphrologie du Centre Hospitalier Universitaire de Patras (Grèce) ont rapporté une rhabdomyolyse sévère avec lésion aiguë du rein suite à des séances d’acupuncture chez un homme de 64 ans.


 

Voir en ligne : Papasotiriou M, Betsi G, Tsironi M, Assimakopoulos. Rhabdomyolysis and acute kidney injury after acupuncture sessions. Saudi J Kidney Dis Transpl 2014 May ;25(3):643-6.


La rhabdomyolyse est la lyse du muscle squelettique, au cours de laquelle des électrolytes (potassium, phosphore), la myoglobine, la créatine kinase (CK), la lactate déshydrogénase (LDH), l’aspartate aminotransférase (AST) et d’autres protéines sont libérés à partir des cellules musculaires dans la circulation. Les causes les plus fréquentes sont le traumatisme du muscle (soit directement, soit par excès d’exercice physique), l’abus et la consommation de certains alcools et médicaments. Une faiblesse musculaire, une myalgie et des urines de couleur foncée constituent les symptômes les plus courants. L’insuffisance rénale aiguë (IRA) suite à la myoglobinurie est une complication potentiellement mortelle de la rhabdomyolyse. Chez ce patient admis aux Urgences pour douleur et faiblesse des membres inférieurs, ainsi que pour troubles de l’équilibre durant les dernières 24 h, le diagnostic de rhabdomyolyse est basé sur des critères cliniques et paracliniques. Lors des six derniers jours précédant l’hospitalisation, il a été soigné par acupuncture au niveau des jambes, pour gonarthrose et arthralgies dont il souffrait depuis plusieurs mois. L’histoire de la maladie n’a pas pu déceler de cause évidente de rhabdomyolyse et d’IRA autre que l’acupuncture. Sans pouvoir définir avec précision le mécanisme qui a induit la rhabdomyolyse, les auteurs supposent que l’insertion des aiguilles d’acupuncture aurait pu causer un traumatisme musculaire ou une lésion vasculaire, susceptible de provoquer l’ischémie du muscle. D’autres études sont nécessaires pour déterminer si l’acupuncture pourrait provoquer une rhabdomyolyse grave et quels en sont les facteurs favorisants.

L’acupuncture, utilisée dans un système intégré de soins, permet de traiter avec efficacité les bouffées de chaleur

Un essai comparatif randomisé (ECR) a été réalisé en ambulatoire pour évaluer l’effet de l’acupuncture sur les bouffées de chaleur et autres symptômes liés à la ménopause. L‘acupuncture est dispensée dans le cadre d’un système intégré de soins, incluant des méthodes à visée thérapeutique telles que la diététique et l’automassage tuina.


 

Voir en ligne : Baccetti S, Da Frè M, Becorpi A, Faeda M, Guerrera A, Monechi MV, Munizzi RM, Parazzini F. Acupuncture and traditional chinese medicine for hot flushes in menopause : a randomized trial. J Altern Complement Med. 2014 Jul ;20(7):550-7. doi : 10.1089/acm.2012


L’étude a inclus cent femmes en ménopause spontanée avec au moins trois épisodes de bouffées de chaleur par jour. Elles ont été réparties de façon aléatoire en deux groupes de traitement (cinquante par groupe). Dans le groupe A, les participantes reçoivent des conseils en diététique, une formation à l’automassage et un traitement par acupuncture. Les femmes dans le groupe B (groupe témoin) ont reçu les mêmes conseils en diététique, une formation à l’automassage, mais le traitement par acupuncture a débuté plus tard, seulement six semaines après inclusion dans l’étude. Le traitement par acupuncture a été programmé deux fois par semaine pendant six semaines consécutives, selon un protocole personnalisé basé sur la théorie des Cinq Eléments. Fleur de prunier de la région dorsale (C7-D5) pendant 5 min, par stimulation de trois lignes dans la région scapulaire, trois fois pour chaque ligne avec la même intensité. Douze séances d’électroacupuncture (EA) (30 min) ont été programmées aussi sur les points suivants : 
  EA en dispersion (100 cycles/sec) sur 23VG, 22VC, 2V, 11GI, 4GI. 
  EA en tonification (40 cycles/sec) : 10Rt, 6Rt. 
  Puncture en tonification sans EA : aiguille tournée dans le sens de la circulation de l’énergie : 20VG, 4VC, 6VC, 37E, 3F. L’efficacité est évaluée, par questionnaire après la quatrième semaine de traitement, sur la variation moyenne de la fréquence et/ou de l’intensité des symptômes liés à la ménopause. Les résultats ont montré que le traitement par acupuncture réduit de manière significative l’apparition de bouffées de chaleur et la transpiration soudaine (p < 0,001). Par ailleurs, les autres symptômes (troubles du sommeil, sensation d’oppression dans la poitrine, irritabilité, douleurs osseuses, dépression) sont nettement améliorés. L’acupuncture, utilisée dans un système intégré de soins comportant la diététique et l’automassage tuina, permet de traiter efficacement les bouffées de chaleur associées aux autres symptômes de la ménopause.

A propos de 25 femmes aménorrhéiques : acupuncture et neuro-modulation hypothalamo-hypophysaire

Résumé : Une expérience de traitement de l’aménorrhée secondaire par acupuncture a été réalisée sur 25 patientes âgées de 17 à 35 ans. Globalement, 56 % de bons résultats (14 cas) ont été obtenus. L’efficacité du traitement par acupuncture dépend de l’origine de la pathologie et des antécédents personnels des patientes. Six facteurs déterminants pour la réussite du traitement par acupuncture ont été identifiés : 1/ l’origine hypotalamique de l’aménorrhée, 2/ l’absence d’antécédents d’anorexie mentale, 3/ la faible ou moyenne importance du désordre hypothalamo-hypophysaire, 4/ l’existence d’un facteur "stress", 5/ la rééquilibration neuro-végétative et 6/ la rééquilibration énergétique. Ainsi, ces résultats montrent que l’acupuncture est un traitement de choix pour la restauration de la fonction ovulatoire. Par ailleurs, du fait de sa parfaite innocuité, l’acupuncture devrait être utilisée systématiquement en première intention dans le traitement de tous les troubles fonctionnels neuro-hypophysaires. Dans cette étude, on observe que l’acupuncture permet la guérison de l’aménorrhée normoprolatinémique par la régulation de l’activité du système nerveux autonome. L’analyse de ces résultats, à la lumière des récentes recherches en électroacupuncture expérimentale, révèle l’existence potentielle de phénomènes impliquant d’étroites relations neuro-neuroniques, liés notamment à l’effet du stress sur l’activité hypothalamique et hypophysaire. Mots-clés : acupuncture –aménorrhée – électroacupuncture expérimentale – naloxone – prolactine – système nerveux autonome.


 

Voir en ligne : Monique Mingam. Acupuncture & Moxibustion. 2008. 7(3)

 

Méthodes et traitements

Chaque femme bénéficie une (ou deux) série(s) de séances d’acupuncture traditionnelle :

• Chaque série comporte quatre séances d’acupuncture espacées d’une semaine.

• Le temps de pose des aiguilles varie de 30 secondes à 15 minutes.

• Le nombre maximum d’aiguilles implantées par séance est de 10.

• Les points puncturés sont les suivants :

— C3, C7 pour la rééquilibration vago-sympathique,

— VG19 et E30 pour la rééquilibration yin/yang,

— Gl4 – Rt6 – E36 – Rn24 à Gauche - F5 – V67 et V31 pour le traitement de l’aménorrhée,

— et les points de rééquilibration énergétique localisée, fonction du méridien touché, variables d’une femme à l’autre (7 patientes sur 25). Pendant les deux mois suivants, a lieu une surveillance clinique (règles, courbe thermique) et biologique (dosages d’œstradiol et de progestérone plasmatiques). La survenue d’une grossesse (souhaitée chez seulement 8 femmes) n’a pu être retenue comme seul critère de la qualité de la reprise de la fonction ovulatoire. Une deuxième série est tentée, en cas d’échec, au terme de ces deux mois, suivie de la même surveillance, si possible durant les six mois suivants. ...

suite à lire en cliquant ci-dessus