Medline Méridiens

L’acupuncture, utilisée dans un système intégré de soins, permet de traiter avec efficacité les bouffées de chaleur

Un essai comparatif randomisé (ECR) a été réalisé en ambulatoire pour évaluer l’effet de l’acupuncture sur les bouffées de chaleur et autres symptômes liés à la ménopause. L‘acupuncture est dispensée dans le cadre d’un système intégré de soins, incluant des méthodes à visée thérapeutique telles que la diététique et l’automassage tuina.


 

Voir en ligne : Baccetti S, Da Frè M, Becorpi A, Faeda M, Guerrera A, Monechi MV, Munizzi RM, Parazzini F. Acupuncture and traditional chinese medicine for hot flushes in menopause : a randomized trial. J Altern Complement Med. 2014 Jul ;20(7):550-7. doi : 10.1089/acm.2012


L’étude a inclus cent femmes en ménopause spontanée avec au moins trois épisodes de bouffées de chaleur par jour. Elles ont été réparties de façon aléatoire en deux groupes de traitement (cinquante par groupe). Dans le groupe A, les participantes reçoivent des conseils en diététique, une formation à l’automassage et un traitement par acupuncture. Les femmes dans le groupe B (groupe témoin) ont reçu les mêmes conseils en diététique, une formation à l’automassage, mais le traitement par acupuncture a débuté plus tard, seulement six semaines après inclusion dans l’étude. Le traitement par acupuncture a été programmé deux fois par semaine pendant six semaines consécutives, selon un protocole personnalisé basé sur la théorie des Cinq Eléments. Fleur de prunier de la région dorsale (C7-D5) pendant 5 min, par stimulation de trois lignes dans la région scapulaire, trois fois pour chaque ligne avec la même intensité. Douze séances d’électroacupuncture (EA) (30 min) ont été programmées aussi sur les points suivants : 
  EA en dispersion (100 cycles/sec) sur 23VG, 22VC, 2V, 11GI, 4GI. 
  EA en tonification (40 cycles/sec) : 10Rt, 6Rt. 
  Puncture en tonification sans EA : aiguille tournée dans le sens de la circulation de l’énergie : 20VG, 4VC, 6VC, 37E, 3F. L’efficacité est évaluée, par questionnaire après la quatrième semaine de traitement, sur la variation moyenne de la fréquence et/ou de l’intensité des symptômes liés à la ménopause. Les résultats ont montré que le traitement par acupuncture réduit de manière significative l’apparition de bouffées de chaleur et la transpiration soudaine (p < 0,001). Par ailleurs, les autres symptômes (troubles du sommeil, sensation d’oppression dans la poitrine, irritabilité, douleurs osseuses, dépression) sont nettement améliorés. L’acupuncture, utilisée dans un système intégré de soins comportant la diététique et l’automassage tuina, permet de traiter efficacement les bouffées de chaleur associées aux autres symptômes de la ménopause.

A propos de 25 femmes aménorrhéiques : acupuncture et neuro-modulation hypothalamo-hypophysaire

Résumé : Une expérience de traitement de l’aménorrhée secondaire par acupuncture a été réalisée sur 25 patientes âgées de 17 à 35 ans. Globalement, 56 % de bons résultats (14 cas) ont été obtenus. L’efficacité du traitement par acupuncture dépend de l’origine de la pathologie et des antécédents personnels des patientes. Six facteurs déterminants pour la réussite du traitement par acupuncture ont été identifiés : 1/ l’origine hypotalamique de l’aménorrhée, 2/ l’absence d’antécédents d’anorexie mentale, 3/ la faible ou moyenne importance du désordre hypothalamo-hypophysaire, 4/ l’existence d’un facteur "stress", 5/ la rééquilibration neuro-végétative et 6/ la rééquilibration énergétique. Ainsi, ces résultats montrent que l’acupuncture est un traitement de choix pour la restauration de la fonction ovulatoire. Par ailleurs, du fait de sa parfaite innocuité, l’acupuncture devrait être utilisée systématiquement en première intention dans le traitement de tous les troubles fonctionnels neuro-hypophysaires. Dans cette étude, on observe que l’acupuncture permet la guérison de l’aménorrhée normoprolatinémique par la régulation de l’activité du système nerveux autonome. L’analyse de ces résultats, à la lumière des récentes recherches en électroacupuncture expérimentale, révèle l’existence potentielle de phénomènes impliquant d’étroites relations neuro-neuroniques, liés notamment à l’effet du stress sur l’activité hypothalamique et hypophysaire. Mots-clés : acupuncture –aménorrhée – électroacupuncture expérimentale – naloxone – prolactine – système nerveux autonome.


 

Voir en ligne : Monique Mingam. Acupuncture & Moxibustion. 2008. 7(3)

 

Méthodes et traitements

Chaque femme bénéficie une (ou deux) série(s) de séances d’acupuncture traditionnelle :

• Chaque série comporte quatre séances d’acupuncture espacées d’une semaine.

• Le temps de pose des aiguilles varie de 30 secondes à 15 minutes.

• Le nombre maximum d’aiguilles implantées par séance est de 10.

• Les points puncturés sont les suivants :

— C3, C7 pour la rééquilibration vago-sympathique,

— VG19 et E30 pour la rééquilibration yin/yang,

— Gl4 – Rt6 – E36 – Rn24 à Gauche - F5 – V67 et V31 pour le traitement de l’aménorrhée,

— et les points de rééquilibration énergétique localisée, fonction du méridien touché, variables d’une femme à l’autre (7 patientes sur 25). Pendant les deux mois suivants, a lieu une surveillance clinique (règles, courbe thermique) et biologique (dosages d’œstradiol et de progestérone plasmatiques). La survenue d’une grossesse (souhaitée chez seulement 8 femmes) n’a pu être retenue comme seul critère de la qualité de la reprise de la fonction ovulatoire. Une deuxième série est tentée, en cas d’échec, au terme de ces deux mois, suivie de la même surveillance, si possible durant les six mois suivants. ...

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Traitement de la gonarthrose chronique par moxibustion

Une équipe coréenne a réalisé une étude multicentrique contrôlée randomisée, sans insu (étude ouverte) et en groupes parallèles, pour évaluer l’innocuité et l’efficacité de la moxibustion sur la douleur et sur la fonction dans la gonarthrose chronique (GC). L’essai a inclus 212 patients atteints de GC âgés de 40 à 70 ans.


 

Voir en ligne : Kim TH et al. Moxibustion Treatment for Knee Osteoarthritis : A Multi-Centre, Non-Blinded, Randomised Controlled Trial on the Effectiveness and Safety of the Moxibustion Treatment versus Usual Care in Knee Osteoarthritis Patients. PLoS One. 2014 Jul 25 ;9(7

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IRM de l’arthrose du genou

Le degré de gravité est déterminé selon la classification radiologique de sévérité de la gonarthrose de Kellgren-Lawrence. Les participants sont répartis de façon aléatoire en deux groupes de traitement. Le groupe « moxibustion » comporte 102 patients (dont 73 avec forme bénigne ; 29 avec formes modérée à sévère). Dans le groupe « soins standard habituels », il y a 110 patients (dont 77 avec forme bénigne ; 33 avec formes modérée à sévère). La durée du traitement est de 4 semaines. L’évaluation de l’efficacité, réalisée aux 5e et 13e semaines, utilise le questionnaire Korean Western Ontario et McMaster Universities (K-WOMAC), l’échelle d’auto-évaluation de la qualité de vie liée à la santé SF-36, l’échelle de Beck (BDI : Beck Depression Inventory), le test de performance physique et l’échelle numérique de notation de la douleur. Le critère principal est basé sur le Score global K-WOMAC à 5 semaines. La moxibustion est pratiquée 3 fois par semaine pendant 4 semaines, de façon unilatérale ou bilatérale si le patient souffre des deux genoux. Les points utilisés sont les 6 points d’acupuncture choisis selon la médecine traditionnelle coréenne (36E, 35E, 34E, 9Rt, Ex-LE04 et 10Rt) et les points Ashi (2 points au maximum). A chaque séance de traitement, un total de trois cônes de moxibustion est appliqué indirectement aux points d’acupuncture. Chaque cône de moxibustion brûlé est maintenu en place pendant environ 5 à 10 minutes, puis enlevé lorsque le patient ne peut plus tolérer la stimulation. Les moxas sont sans fumée, dans un dispositif en papier de forme cylindrique (diamètre de 1,9 cm et longueur de 2,1 cm. Il n’y a pas de contact direct entre la moxibustion et la peau.

Les résultats ont montré que le critère principal est amélioré pour le groupe à forme bénigne, mais pas pour le groupe de formes modérée à sévère. À 13 semaines, la moxibustion a considérablement amélioré le score global K-WOMAC. La moxibustion améliore les scores de SF-36, la composante physique (p = 0,0299), la douleur physique (p = 0,0003), l’Echelle d’Évaluation Globale de Fonctionnement physique (p = 0,0025) et de fonctionnement social (p = 0,0418) à 5 semaines, avec aucune différence dans la composante mentale à 5 et à 13 semaines. Le score de dépression BDI n’a montré aucune différence (p = 0,34) à 5 semaines. Au cours de 1158 traitements de moxibustion, 121 événements indésirables ont été notés : brûlures de premier degré (n = 6) et de second degré (n = 113), prurit et fatigue (n = 2).

La moxibustion peut améliorer la douleur, la fonction et la qualité de vie des patients atteints de GC, mais les effets indésirables sont fréquents. Les limitations de cette étude résident en l’absence d’insu (que ce soit en simple ou double aveugle) et de groupe contrôle.


Iconographie réalisée par Knorpelaufbrauch, sous licence CC BY-SA 3.0 disponible http://commons.wikimedia.org/wiki/File :Gonarthrose-Knorpelaufbrauch.jpg#mediaviewer/File :Gonarthrose-Knorpelaufbrauch.JPG