Résumé : L'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle permet d'objectiver les effets immédiats d'une stimulation d'un point d'acupuncture. L'équipe coréo-américaine de Cho fut l'une des premières à utiliser l'IRMf dans le but d'établir une correspondance entre l'activation des lobes occipitaux et la stimulation des points d'acupuncture spécifiques de la vision. De nombreux travaux ont suivi concernant les points d'acupuncture à action sensorielle. La spécificité de ces points n'a pas été retrouvée systématiquement et la part de l'effet placebo (effet non-spécifique) est évoquée ainsi que les limitations de ces travaux. Mots-clés : IRMf acupuncture sensoriel vision audition laser imagerie - revue.
Summary: The functional magnetic resonance imaging allows to see the immediate effects of a stimulation of a acupoint. The American-korean team of Cho was one of the first ones to use the fRMI with the aim of establishing a correspondence between the activation of the occipital lobes and the stimulation of the specific points of acupuncture of the vision. Numerous works followed as regards the acupuncture-points with sensory action. The specificity of these points was not systematically found and the part of the effect placebo (non-specific effect) is evoked as well as the limitations of these works. Keywords: fRMI - Acupuncture - sensory - vision - hearing laser imaging - review.
L'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) utilisée à partir de 1992 ainsi que dans une moindre mesure la tomographie par émission de positons (TEP) ont bouleversé l'imagerie médicale et ont permis d'objectiver les effets immédiats d'une stimulation d'un point d'acupuncture. Après les travaux préliminaires japonais sur l'IRM fonctionnelle appliquée à l'acupuncture de Yoshida et coll. [ [1] ], l'équipe coréo-américaine de Cho fut l'une des premières à l'utiliser dans le but d'établir une correspondance entre l'activation des lobes occipitaux et la stimulation des points d'acupuncture spécifiques de la vision [ [2] ]. Quelle fut l'évolution des travaux concernant l'acupuncture non analgésique depuis 1998 ?
Principes généraux de l'imagerie
L'imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf)
L'IRM fonctionnelle est fondée sur l'observation en temps réel des variations de l'oxygénation du sang, sans injection de traceur radioactif, puisque le traceur est endogène. Les contrastes obtenus sur base de ces propriétés ont été baptisés "BOLD" (Blood Oxygen Level Dependent). Ils exploitent la diminution de la concentration de la déoxyhémoglobine en aval des neurones activés qui induit une diminution de la différence de susceptibilité magnétique, donc une diminution du champ magnétique perturbateur qui entraîne une réponse IRM positive (augmentation de l'intensité du signal). L'activité cérébrale se traduit alors par un enrichissement en oxygène des régions mises en jeu : cet apport d'oxygène réduit les hétérogénéités dues à la désoxyhémoglobine dans le compartiment veineux de la circulation et le signal enregistré, lui, augmente donc. Lorsque l'on compare deux séries d'images IRM obtenues l'une au « repos » (condition OFF ou de référence) et l'autre pendant une stimulation (condition ON), on observe une augmentation de signal localisée dans les régions cérébrales activées. Cette augmentation de signal est progressive (pendant plusieurs secondes après le début du stimulus) et faible (1 à 5 %).
Les avantages de l'IRMf (figure 1) par rapport à la tomographie par émission de positons (TEP), considérée jusqu'il y a peu comme la technique de référence pour l'imagerie fonctionnelle, sont nombreux. La technique est non-invasive et ne requiert l'injection d'aucun traceur. Les résolutions spatiales et temporelles sont excellentes. La superposition des images fonctionnelles sur celles anatomiques est aisée. Des résultats statistiquement significatifs peuvent être obtenus sur sujets individuels. Un inconvénient de l'IRMf est sa sensibilité aux mouvements. Il en résulte que l'étude de la parole à voix haute est délicate. Un second inconvénient réside dans les contraintes particulières pour les études du système auditif, ainsi que pour la transmission de stimuli auditifs.
Figure 1. Appareil à IRM Siemens.