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Le Cambodge, un pays où l’Acupuncture est rare


Royauté parlementaire peuplée de 13 millions d’habitants, entourée du Laos (au nord), Vietnam (à l’est) et de la Thaïlande (à l’ouest), le Cambodge est aujourd’hui un pays en pleine mutation, trente après la fin du régime Khmer Rouge. Les rares praticiens acupuncteurs sont surtout installés dans la capitale, Phnom Penh. Ce séjour nous a permis d’entrer en contact avec l’antenne cambodgienne de l’ONG « Douleurs sans Frontières ».


 

Voir en ligne : Sautreuil P, Bellver PM. Acupuncture & Moxibustion.2010,9(1)

La cicatrice Khmer Rouge

De 1975 à 1979, le Cambodge a connu une des plus tragiques périodes de son histoire, le génocide Khmer Rouge. L’épuration sociale visait les intellectuels et a décimé le pays : près de 2 millions de morts pour une population à l’époque de 7 millions. Notre séjour a précédé de quelques semaines l’ouverture du premier procès d’un des auteurs du génocide, le responsable du centre S21, un lycée devenu centre de détention, de torture et d’extermination, situé en plein Phnom Penh.

Système de santé

Après 1979, il n’y avait plus au Cambodge que 40 médecins ! Le réseau de soin de type occidental s’est depuis reconstitué, souvent avec l’aide de pays étrangers dont la France (la médecine, comme le droit, sont enseignés en français). La médecine occidentale est dominante. Elle est bien représentée par des structures hospitalières publiques et privées. Des ONG, parfois des mécènes, ouvrent et entretiennent des établissements de soins (gratuits pour les enfants).

Interview du Dr Mehmet Abu, représentant de la Turquie à ICMART (International Council of Medical Acupuncture and Related Techniques)

 

Acupuncture & Moxibustion : En Turquie, depuis combien de temps est-ce que l’acupuncture est pratiquée et l’est-elle exclusivement par des médecins ?

Mehmet Abu : L’acupuncture est strictement pratiquée par des médecins en Turquie depuis les années 60.

A & M : Vous êtes chirurgien et avez pratiqué en Allemagne pendant 20 ans. Comment êtes-vous devenu acupuncteur ?

Mehmet Abu : Ma femme a toujours souffert de migraines. Nous avons tout essayé pour les traiter. Les médicaments prescrits étaient inefficaces, et elle a souffert d’effets secondaires comme des troubles hépatiques et rénaux. Un jour, elle a lu dans un magasine que les migraines pouvaient être traitées avec succès par acupuncture.


 

..Mehmet Abu devant son cabinet et la fresque représentant Ibn Sina, plus connu sous le nom d'Avicenne.

Trois ans plus tard, je l’ai emmenée chez un professeur associé de neurologie qui a également recommandé l’acupuncture. Je ne l’ai pas cru, mais nous n’avions aucune autre option à ce moment là.

J’ai essayé de trouver un acupuncteur à proximité, sans succès. Quelqu’un m’a dit qu’il y avait une académie d’acupuncture à Munich, aussi je les ai contactés pour information. Ils ont confirmé qu’il n’y avait pas d’acupuncteur dans notre région, et m’ont proposé de m’apprendre l’acupuncture.

Tout d’abord, j’ai suivi plusieurs séminaires à Düsseldorf, proche de chez moi. Là, j’ai rencontré un certain nombre d’acupuncteurs célèbres : Drs Paul Nogier, Frank Bahr, Pr. Johannes Bischko. J’ai acheté mes premières aiguilles et mon premier détecteur, et un livre du Dr Nogier à propos de l’acupuncture auriculaire. Au cours d’une pause, je me suis présenté au Pr. Joahnnes Bischko. Je lui ai dit que j’étais chirurgien comme lui, que ma carrière se déroulait bien et que je pensais que l’acupuncture ne semblait pas un grand défi. Je lui dis que j’avais tout acheté, et lui ai demandé s’il pouvait me donner l’équivalent d’une prescription d’acupuncture que je puisse utiliser pour les migraines de ma femme. Il m’a regardé avec attention et m’a dit que ce que je demandais était très dangereux. Tellement dangereux que si, après traitement, ma femme développait des complications, peut être, que lui-même ne serait pas capable de les corriger. Alors, je lui demandais un avis. Il me dit que je devais apprendre l’acupuncture dans une école. Cela prendrait un an et demi de conférences chaque week-end. Après un tel entraînement, si je passais l’examen, alors il considérerait que je pourrais traiter ma femme en toute sécurité.

Je ne le crus pas. Une fois rentré à mon domicile, avant de traiter ma femme, je commençais à lire un livre acheté pendant la conférence. Dans les premières pages, Nogier décrivait deux cas de patients morts de traitements réalisés par des acupuncteurs inexpérimentés et non médecins. Après cela, je développai une peur de traiter ma femme et décidai d’aller suivre les formations hebdomadaires.

Deux années plus tard et l’examen final acquis, j’ai essayé de traiter ma femme par auriculothérapie. Après quatre séances, les crises de migraine ont complètement disparu. Jusqu’à aujourd’hui, je doute qu’elles aient disparu grâce à l’acupuncture. Je pense que c’était une coïncidence. Mais, cependant, elles étaient parties, aussi j’ai considéré que mon travail était fait et que je pouvais oublier l’acupuncture.

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Signification de la « Leçon sur Tchouang-tseu » au Japon : quatre questions au Pr Setsuko Kame

Setsuko Kame vient de publier au Japon une traduction du livre français « Leçons sur Tchouang-tseu » de Jean François Billeter [1] qui a déjà fait l’objet de deux analyses dans la revue « Acupuncture & Moxibustion » en 2005.

Quelle est la place du Taoïsme dans le passé et le présent de la culture japonaise ? Il existe deux raisons de comprendre les classiques, qu’ils soient orientaux ou européens, aussi précisément que possible. Ils permettent tout d’abord une meilleure connaissance de l’histoire, ensuite, une redécouverte et confirmation de l’universalité de l’être humain. Au Japon, et probablement en Europe aussi, Zhuangzi1 fait partie, sans aucun doute, des grands penseurs du Taoïsme. C’est pourquoi j’aimerais placer le Taoïsme et Zhuangzi dans le présent et dans le passé de la culture japonaise. Pour cela, il est d’abord nécessaire de bien regarder leur place dans leur pays d’origine, la Chine. Concernant la pensée chinoise, ce qui vient à l’esprit en premier, c’est le confucianisme. Accepté rapidement, il s’est répandu principalement chez les intellectuels et les bureaucrates. Le citoyen moyen par contre suivait les arts de Shinsen2 dans lequel il pratiquait la formation taoïste et cherchait la voie de la jeunesse éternelle et de l’immortalité.


 

Voir en ligne : Kame S. Sautreuil P. Acupuncture & Moxibustion. 2013 ;12(1):73-75

 Setsuko Kame vient de publier au Japon une traduction du livre français « Leçons sur Tchouang-tseu » de Jean François Billeter [1] qui a déjà fait l’objet de deux analyses dans la revue « Acupuncture & Moxibustion » en 2005.

Quelle est la place du Taoïsme dans le passé et le présent de la culture japonaise ? Il existe deux raisons de comprendre les classiques, qu’ils soient orientaux ou européens, aussi précisément que possible. Ils permettent tout d’abord une meilleure connaissance de l’histoire, ensuite, une redécouverte et confirmation de l’universalité de l’être humain. Au Japon, et probablement en Europe aussi, Zhuangzi1 fait partie, sans aucun doute, des grands penseurs du Taoïsme. C’est pourquoi j’aimerais placer le Taoïsme et Zhuangzi dans le présent et dans le passé de la culture japonaise. Pour cela, il est d’abord nécessaire de bien regarder leur place dans leur pays d’origine, la Chine. Concernant la pensée chinoise, ce qui vient à l’esprit en premier, c’est le confucianisme. Accepté rapidement, il s’est répandu principalement chez les intellectuels et les bureaucrates. Le citoyen moyen par contre suivait les arts de Shinsen2 dans lequel il pratiquait la formation taoïste et cherchait la voie de la jeunesse éternelle et de l’immortalité. la suite en suivant le lien ci-dessus